Adapté d’une BD totalement extravagante, le film de Luc Besson ne tient pas la distance tant son entreprise manque de consistance. Si formellement l’adaptation est fidèle à l’esthétique de Tardi, on ne trouve rien à côté. Les deux albums pris comme matières premières s’emboitent très mal et l’une et l’autre histoires paraissent sous-exploitées et abandonnées en chemin. Le seul fil conducteur semble être Adèle, or cela ne suffit pas pour faire un film.
Vendu comme un film d’aventures fantastiques, le résultat ressemble à une farce qui ne décolle jamais. L’épisode en Egypte semble lancer l’affaire mais la suite se déroule dans un Paris des années 1910, certes bien retranscrit, mais où l’aventure annoncée semble impossible. Tout paraît décalé, perché et loufoque. Et les personnages qui entourent Adèle, caricaturaux au possible, ne parviennent pas à exister. Besson veut présenter un maximum de personnages secondaires de la BD mais ils n’ont globalement ici rien à défendre et leur présence ne se justifie absolument pas. Du coup, ils disparaissent peu à peu sans qu’on comprenne leur intérêt dans l’économie du récit.
L’interprétation n’est, par ailleurs, pas fameuse, dans un style là aussi trop forcé et caricatural. Même Louise Bourgoin dans le rôle-titre peine à convaincre tant son personnage de femme en jupons rock’n roll aux répliques se voulant fracassantes sont trop décalées pour atteindre leurs cibles. Le second degré et l’humour qui règnent durant tout le métrage ne fonctionnent, de toute façon, pas une seule seconde. C’est lourd, maladroit et toujours à côté de la plaque. En somme, un Besson (de plus) raté, qui se veut délirant comme un Terry Gilliam mais qui n’a rien à raconter et qui s’achève dans le plus grand des n’importe quoi. Au fait, qui a fait référence à Indiana Jones ???