Pour son premier film, Darren Aronofsky se penchait déjà sur son thème favori ; Le travail abusif dans un domaine particulier jusqu'à l'épuisement physique et moral. Ici, le monde des mathématiciens et des scientifiques est montré. Sur fond de science-fiction très subtile, Pi parle avant tout du monde actuel. Voilà qui amène très bien à la réflexion. Le monde qui nous entoure, dont la religion, est-il fait de mathématiques et de périodes ? Notre espace onirique est-il principalement fait de spirales, approchant ainsi le nombre d'or ? Jusqu'où iraient les scientifiques et mathématiciens pour être reconnus ? En passant de Wall Street à la religion, Darren Aronofsky relie bien des aspects de notre monde aux mathématiques.
Le réalisateur avait déjà, en 1999, un style bien défini. La paranoïa, la souffrance physique et morale, la torture, la psychologie y étaient déjà très bien filmés. Le choix de tourner en noir et blanc et de jouer sur la répétition des actions apportent énormément au message du film, à mon sens.
Quant au scénario, il est volontairement décousu et flou, imposant un rythme extrêmement saccadé. C'est ce qui m'a principalement gêner. Cela n'empêche cependant pas au film d'aborder des thématiques extrêmement intelligentes, comme dit précédemment.
La bande-son de Clint Mansell est, comme à son habitude, extrêmement mémorable et particulière. C'est elle qui structure le monde de cauchemars de Darren Aronofsky. Ainsi, c'est elle qui nous hante jusqu'au bout.
Quant à l'acteur principal, Sean Gullette, il est absolument bluffant, illustrant parfaitement la descente aux Enfers. Il est à couper le souffle, particulièrement lors des scènes de migraines ou de cauchemars, à proprement parler cette fois-ci.
Le premier film de Darren Aronofsky, Pi, était déjà un film particulièrement mémorable, dont on ne sors pas indemne. Il n'est cependant pas dénué de défauts, le rythme est très décousu et saccadé. Donc, de longs passages ennuyeux parfois.