Quelle déception ! Mon Dieu, quelle tristesse ! Tim Burton et Johnny Depp, c'est Edward aux mains d'argent, Ed Wood, Sleepy Hollow, Sweeney Todd... Moi, pauvre fou, qui allait voir ce film le sourire aux lèvres, l'air enjoué d'être sûr de passer un très bon moment... Comment pouvais-je me douter une seconde que Dark Shadows n'allaient pas suivre l'exemple de ces illustres prédécesseurs ? A savoir nous décrire avec une puissance émotionnelle rare des êtres que la société bien pensante rejette avec force mépris, violence et cruauté. Tim Burton, l'homme qui nous faisait éprouver une telle empathie pour ces monstres qu'on en venait à les soutenir de manière si irrationnelle qu'ils nous faisaient entrevoir la magie du cinéma. Tim Burton, l'homme à l'univers visuel si personnel, si enthousiasmant, qui a crée de multiples vocations parmi ses jeunes spectateurs. Qu'est-il devenu, bon sang ! Où s'est-il caché ? Faites-le revenir, par pitié !
Pendant le premier quart d'heure, on se frotte les mains. Histoire d'amour, vampires, sorcières, fantômes, noirceur... c'est bon, on le tient, notre nouveau conte ! On peste toujours un peu contre cette musique qui vrille les oreilles à grands coups de cordes mais qu'importe finalement !
Et puis, stupeur (et tremblements). Une blague un peu balourde sur le logo MacDonalds et catastrophe, tout s'effondre. La rivalité amour/haine Johnny Depp / Eva Green (toujours très bien par ailleurs) se voit noyée par des intrigues secondaires sans intérêt qui enchaînent des espèces de sketchs à l'humour horriblement commercial et pataud.
Des êtres ultra-incarnés à la portée universelle de ces précédents films, Tim Burton les réduit ici à de simples guignols de foire n'ayant pour unique but que de déclencher le rire gras du public à pop-corn.
Tim Burton, s'il vous plaît, revenez !