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Alain D.
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4,0
Publiée le 13 novembre 2014
A l'usine, les ouvrières reçoivent des blouses neuves ; blouses offertes par leur pervers sous-directeur (interprété par Kafka) . Le lendemain matin, le patron a "délocalisé" les machines et elles trouvent une usine vide. Les filles ne vont pas se laisser faire. On discute indemnités et lutte contre l'injustice. Louise prend la tète de la lutte et cherche un homme de main. Louise rencontre Michel l'oiseau rare. Autant Louise est une pauvre fille, simple mais déterminée, autant Michel est tueur assez gratiné et machiavélique.
On retrouve bien évidemment l'humour décalé de Gustave Kervern et Benoît Delépine : séquence aussi drôle que surréaliste de la visite de Michel chez ses parents. Des scènes et des situations plus que cocasses tournés dans la froide campagne Picarde.
Les acteurs des deux rôles principaux sont sublimes : Yolande Moreau formidable, comme d'habitude, dans le rôle de Louise et Bouli Lanners également très convaincant dans celui de Michel. Sympathiques apparitions de Philippe Catherine le temps d'une chanson, de Benoît Poelvoorde en inventeur foldingue, et de Mathieu Kassovitz en propriétaire fermier.
Une très bonne comédie à la fois drôle et émouvante.
S'il y a bien une chose que je déteste au cinéma comme dans la vie, c'est la prétention. Je ne supporte pas les gens dont les chevilles enflent pour une raison ou pour une autre. Ainsi, lorsque je me rends dans les salles obscures, voir les démonstrations narcissiques et auto-satisfaites de jeunes arrivistes ou de vieux aigris ayant une expérience sortie on ne sait d'où me rend fou. Pour faire simple, la masturbation intellectuelle me gonfle et celle-ci est bien plus présente que ce que les idées reçues laissent penser. De cette façon, je me réjouis et encourage en tant que spectateur les réalisations de tous types à partir du moment où celles-ci sont décomplexées et se fichent pas mal des institutions cinématographiques financières comme morales actuellement en place. Suivre le "Groland" m'amuse franchement tant je trouve juste leur ton moqueur et cynique livrant un portrait au vitriol d'une souvent déprimante actualité. Comment dans ce cas ne pas se laisser tenter par le troisième passage derrière la caméra du duo Délépine-Kervern ? Il faudrait vraiment être très occupé ou préférer se tirer une balle en allant voir un énième drame psychologique qui est sans conteste le chef-d'oeuvre de la décennie (comme chaque semaine) pour le louper... Si le casting et le synopsis sont très alléchants, reste l'essentiel : le film lui-même, que vaut-il ? Dans un premier temps, il ne faut surtout pas tenter d'y voir une analyse profonde de notre société. On peut plutôt chercher a détecter les prémices d'un discours militant, mais ça n'importe quel abruti lambda est capable de le faire. Non, il faut juste accepter de rentrer dans une farce et une fable cocasse globalement inattendue, où le rythme admirablement établi ne laisse aucun répit à nos abdominaux régulièrement sollicités devenus très faibles sur la fin. Mieux mis en scène que les opus précédents (qui reposaient sur une ambiance simple techniquement) et mieux joué, "Louis Michel" est la petite perle de cette fin d'année.
Je me demande si ce n'est pas le meilleur film des gars de Groland à ce jour ! Je m'y prends avec 10 ans de retard mais sans regrets, que ce film est drôle c'est incroyable. Il est vrai qu'il faut d'abords bien se familiariser l'univers et l'humour de ses réalisateurs pour l'apprécier à sa juste valeur, mais rien que pour voir les impayables tronches de yolande moreau et boulli lanners, ça vaut le détour. Au final ce duo de réalisateur c'est un peu nos Ken Loach version francaise, des films très drôle, très social, de gauche très souvent, et des films délivrant un ou plusieurs messages sur la société dans laquelle nous vivons. Même dans la gratuité de certaines blagues il y a une certaine recherche, cette humour franco-belge-grolandais me surprendra toujours, l'absurde et la logique se mélangeant souvent. Une très bonne comédie simplement. Mention spéciale a bouli lanners que j'ai trouvé exceptionnel !
Je ne sais pas comment ils font pour obtenir un tel résultat, mais la patte des réalisateurs (Gustave Kervern & Benoît Delépine) est complètement folle et unique. C'est bourré de bonnes idées, ce cinéma "cassos'land" qui est propre à cette équipe "Grolandaise" forge le respect. Ce duo de cinéastes continue de mettre la merditude des choses en image avec un talent certain. Du cinéma d'une grande finesse et issu d'une grande réflexion, livrant un regard original qui pourtant transpire de vérité sur, non pas ce que l'on appelle la France d'en bas, mais plutôt la France du sous-terrain dans le cas présent. Socialement parlant, leur univers est aussi jouissif que flippant. Leur casting est toujours aussi judicieux, et transpire la connerie à plein nez dès l'apparition de chaque nouveau personnage (Benoît Poelvoorde en parano y est mythique). Que ce soit la mise en scène, le jeu des comédiens, les dialogues, les décors etc..."Louise-Michel" nous livre une panoplie complète extrêmement talentueuse. "C'est pas banal !"
L'équipe Kervenr-Délépine sont décidément des hors-normes !... Et rien que pour ça ça vaut autre chose qu'une bulle. Les personnages sont hors-catégories, au premier abord des loosers, incultes, de qui on se moque ; alors qu'une regardant de plus près les cinéastes ont de la sympathie franche pour les gens d'en bas, n'en déplaise à beaucoup aux oeillères 1er degré. Le propos de fond est sérieux et dénonciateur la forme volontairement décalé, à l'humour dérangé mais jouissif. On peut regretter la partie "transexualité" hors sujet, pas utile comme un cheveu sur la soupe. En bonus tout de même Poelvoorde et Dupontel (RESTER juqu'à la fin du générique !)
Voilà un film qui va en déconcerter plus d'un. L'humour "Groland" découpé en plans fixes afin de donner du crédit culturel à l'ensemble. Un esprit original parfois un peu abscons malheureusement flotte sur cette histoire somme toute assez banale. Une atmosphère unique, des personnages et des situations finement grotesques valent le déplacement. Ce n'est pas le coté tarabiscoté de certaines scènes qui me dérangent mais plutôt leur lecture parfois un peu difficile. (en tout les cas pour moi). Cela dénote un manque de maturité dans la mise en scène. Encore un peu d'expérience et de travail et le prochain film sera un chef d'œuvre.
Une comédie sociale corrosive et décalée, bourrée d'humour noir et de scènes particulièrement jouissives. Dans le genre, les réalisateurs Delépine et Kervern sont passé maîtres et délivre une nouvelle fois un message anarchique clair. À ce sujet, le thème de "buter du patron" procure un certain plaisir coupable et régressif, mais le message mettant en avant les injustices patronales paraît au final un peu trop simpliste et assez peu développé, donc légèrement vain... Le cinema des deux auteurs se fera plus subtile, plus sensible mais aussi plus mature dans leurs films suivants, Mammuth et Le Grand Soir... Pour autant, on retrouve ici une belle brochette d'acteurs vraiment savoureux, une mise en scène inspirée, des répliques qui font mouche et un ton acide fort plaisant. Un très bon film, drôle et enlevé... des qualités trop rares dans le cinema français...
Avec le recul, ce film fait penser à "effacer l'historique" pour la critique de la société et la déshumanisation des patrons. Sauf qu'ici l'ouvrier se venge froidement. Sans état d'âme et à en une délectation cynique. J'adore l'humour noir caustique et froid. Typiquement du Nord. Excellent
Film communiste et communard ? Après tout, il est question de dessouder du grand patron, symbole du capitalisme et il y a cette citation et photo de Louise Michel en fin de film. Soyez peinards, il n'est pas question de ça. Puisqu'il ne s'agit que d'un prétexte comme un autre pour que Kervern et Delépine puissent déployer un humour absolument abject, ô combien réjouissant et franchissant allègrement les limites de l'acceptable. Le tout porté par d'un côté Yolande Moreau, impayable dans la peau de la nunuche analphabète au regard bovin (et qu'elle surjoue avec délectation) et de l'autre Bouli Lanners bien dans ses pompes dans le rôle du tueur à gages dégonflé (avec un petit supplément inattendu). On notera aussi, même si fugace, l'apparition fendarde de Benoît Poelvoorde. Sans doute plus accessible qu'un "Aaltra" ou "Avida", mais nettement meilleur, selon moi.