L'ILLUSIONNISTE (2010): Fin des années 50, les artistes du music-hall ne résistent pas au phénomène du rock. L'illusionniste, pour gagner sa vie, devra quitter les salles parisiennes, et se rendre en Angleterre. Mais la situation ne sera guère meilleur. Un scénario qui décrira avec une grande nostalgie une époque artistique démodée qui s'éteindra pour laisser sa place à une autre. Ici, pas de princesse au visage avenant aux traits réguliers, mais des personnages dessinés comme on en croise dans la rue. Pas de violence pour la dynamique du film, mais une méticuleuse qualité gestuelle pour remplacer des dialogues pratiquement inexistants. Une mise en scène élégante et bien ajustée au service d'acteurs remplis d'humour et de charme. Des couleurs agréables aux multiples tonalités font de ces décors de véritables toiles de peinture. Des détailles visuelles dans les coins et recoins de chaque tableaux, une richesse créative qui ne se privera pas de mettre en valeur plusieurs personnages très mobiles dans le même décor. Un travail d'ordinateur discret pour aider l'animation traditionnelle ce qui donnera un visuel extrêmement agréable. Une bande son magnifiquement orchestrée qui fera scintiller les moments nostalgiques. Et ce générique de fin, quelle surprise! Vu et revu, encore un film d'animation dont je ne me lasserai jamais, et pour cause, les dessins sont beaux, magnifiques, magiques, illustrant une histoire simple, courte (1h16) et très attrayante. Un Ghibli à la française, créé par l'excellent Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville), afin d'honorer cet acteur du passé qu'était Jacques Tati. Un film d'animation mature, indémodable, que je recommande vivement, qui fera briller d'admiration les yeux de toutes les générations du passé et celles à venir. Dommage que cette qualité artistique s'efface à son tour pour laisser sa place à un style d'animation d'une autre valeur. Une vraie merveille.