Enfin le nouveau Chomet ! Comme toujours, on prend plaisir a se replonger dans son univers poétique peuplé de personnages burlesques. Tati a l'écriture. Dommage que le film s'essouffle a mi parcours et que les longueurs s'installent.
Très beau film d'animation. Le retour au dessin animé tradionnel est des plus chaleureux : observez bien les personnages dans un même cadre, ils ne sont jamais statiques. C'est vraiment vivant, il n'y a pas besoin de beaucoup de dialogue, on suit les personnages sans s'ennuyer une seconde. Ce serait dommage de passer à coté ^^.
J'avais été prévenu que ce film ne regorgeait pas d'action, cela ne m'a pas empêché de trouver le temps long. Le scenario de Jacques Tati est mou, son personnage principal est mou, le développement de l'histoire est mou, tout est mou dans Tati... Quelques personnages sortent malgré tout du lot, l'écossais alcoolique (pléonasme), le lapin garou et le clown dépressif. A eux trois, ils nous gratifient de quelques scènes divertissantes. Voilà pour la participation de Jacques Tati au film, passons maintenant à celle de Sylvain Chomet : la raison première qui m'a poussé à voir ce film.
Et là, je n'ai pas été déçu, graphiquement parlant, j'ai trouvé ça mieux que les Triplettes. Un soin particulier a été apporté aux jeux de lumières et il en ressort une ambiance exceptionnelle. Les quelques éléments en 3D sont bien intégrés, bref un régal pour les yeux.
La fin du Music-hall est sonné et la magie vit son déclin, voilà une toile de fond tout en nostalgie et en mélancolie pour le nouveau long-métrage d'animation de Sylvain Chomet. Le père des Triplettes de Belleville est de retour 4 ans plus tard avec l'adaptation d'un scénario de l'illustre Jacques Tati. C'est un vibrant hommage que Chomet donne au défunt réalisateur en donnant ses traits à son personnage central innocemment appelé Taticheff (véritable nom de Tati). Ainsi, on suit le Tati de la vie, maladroit, simple, au cœur tendre et franchement attachant, vivre les derniers instants d'un art qui disparaît: la magie. Notre héros fuit alors pour l'Écosse où il rencontre une jeune bonne du nom d'Alice qui le suit. Il y aura alors entre eux une relation touchante, émouvante et absurde entre la jeunesse et la vieillesse, entre réalité et magie et entre deux hommes qui ne peuvent se comprendre puisque de langues différentes. Mais c'est en quelque sorte le drame de l'existence qui est mis en avant dans ce film, on suit avec une tristesse immense la vie d'un clown ou d'un ventriloque à la dérive ! Chomet lève en quelque sorte le voile sur la magie du monde ! Ses plans fixes sont passionnants et inventifs puisqu'il déconstruit l'illusion en immisçant le spectateur dans les préparatifs de ses tours. Dans ce film presque muet, c'est le foisonnement de l'art de Chomet qui nous bouleverse et nous emporte. Chaque image est une fresque où l'œil ne sait où se poser tant chaque détail est beau. Chomet signe ici un film tendre, poétique, sincère et juste beau ! Mais ce beau qui fait son charme le désert également, le choix de l'épuration des dialogues est certes justifié mais engendre malheureusement quelques longueurs dans cette univers dramatique . Mais ce serait tatillon de ne pas dire que Sylvain Chomet signe un nouveau chef d'œuvre de l'animation et montre que la 2D ne mourra jamais !
J'ai aimé les « Triplettes » de Chomet et j'ai toujours apprécié l'univers de Tati dont s'inspire ce film, du coup je me suis dit : « Chouette ! C'est tout bénef pour bibi ! » Et c'est vrai que, lors des premières minutes, le plaisir est là. Le style visuel de l'ami Chomet est quand même très riche et fort séduisant. Difficile de résister aussi à ce burlesque par le geste et la caricature, humour universel s'il en est. Mais bon... Oui, c'est tendre... Oui, c'est mignon... Mais c'est moooooooooooooooou... Roh le calvaire ! Très vite le film devient répétitif, stagnant dans son univers et dans son récit. Le manque d'inventivité et de renouvellement le rend très fade, l'émotion s'émousse, l'ennui la remplace. Au fil des minutes, mon sourire attendri s'est transformé en grimace crispée : celle de l'amertume ressenti face à ce que j'ai fini par percevoir comme un simple exercice de style. Alors du coup, dommage, car c'était bien joli et bien gentil, mais au final le seul souvenir que j'ai gardé de ce film un beau mal de crâne et un léger torticolis provoqué par une somnolence qui a définitivement plombé le spectacle. Attendre tout ce temps pour revoir un Chomet si frileux : quel gâchis...