Ahhh, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film de Varda (en réalité je n'en avais vu qu'un, son dernier), et ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film typique de la nouvelle vague et dieu que ça fait du bien. Je pense que tout comme certains Godard, en particulier à bout de souffle, ce film résume très bien pourquoi j'aime ce mouvement artistique : c'est bourré d'idées, des idées de cinéma, des vrais. Voir ce film en quasi temps réel, la scène d'introduction jouant entre couleur et noir blanc, on répète certains brefs plans, tout en racontant une histoire magnifique. Quelque part ça me donne envie de revoir à bout de souffle que j'apprécierai beaucoup plus aujourd'hui je pense, pour y retrouver ce que j'aime dans ce film de Varda, la liberté de ton, la liberté dans la mise en scène, des personnages qui ne sont pas parfait, mais très attachant, si au début de ce Cléo de 5 à 7 la petite Cléo me sortait un peu par les trous de nez, au fur et à mesure que le film se passe, je m'attache vraiment à elle, et je trouve toute la fin juste sublime, j'en viens d'ailleurs à regretter que tout le reste ne soit pas sur le même ton.
C'est vraiment un bon film, très plaisant, avec des pures idées de mise en scène, je pense à la scène dans le café au début, où pour signifier que la Cléo est ailleurs on décale le cadre, et la discussion suivie change elle aussi, idée très simple, mais brillante, et c'est avec ce genre de petites choses que l'on arrive à retranscrire le réel, le vrai, par la mise en scène.
Et en fait rien que pour la sorte de parodie de film de Buster Keaton (enfin je l'ai vu comme ça), ça vaut le détour, tant c'est jubilatoire, et d'ailleurs j'ai cru mal voir en voyant Godard et Karina (je savais que Godard jouait un petit rôle, mais je ne le voyais pas du tout là dedans).
Bref bon film, beau, intéressant, avec une photo superbe, du cinéma en somme.