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    Cléo De 5 À 7
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    Loskof
    Loskof

    392 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 janvier 2015
    J'ai attaqué la nouvelle vague avec les 400 coups, que j'ai adoré, et du coup je me suis dit qu'il fallait remonter aux racines de ce mouvement, et donc à Cléo de 5 à 7. Et franchement ce film m'a offrt un beau voyage. L'idée de faire le film en temps réel ça peut être à double tranchant, parce qu'il va y avoir forcément des moments un peu plus lents, et il ne peut pas se passer des milliards de chose en 90min, on n'est pas dans 24h chrono. Et au final ça fonctionne à merveille. Voir un film nous proposer un trajet en taxi de 5min, où il ne se passe rien de spécial c'est génial. On est avec les personnages, on se balade, on se laisse porter, la caméra capte plein de petits moments, c'est jamais long. Le film m'a un peu énervé par moment car l’héroïne, bien que très belle et innocente joue un peu un enfant gâté, et il est dur d’éprouver de l'empathie pour elle. Du coup pendant un peu plus d'1H le film m'a laissé un peu sur ma faim, jusqu'à la rencontre avec Antoine. Et là le film est devenu sublime, il y a une vraie alchimie, on y croit, c'est poétique, Antoine Bourseiller est incroyable de douceur. Le trajet en bus est un merveilleux moment d'évasion. Et la fin est très touchante.
    Un peu énervant parfois au début, avec une fin sublime, c'est vraiment un film à voir.
    Caine78
    Caine78

    6 798 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mars 2015
    Deuxième film d'Agnès Varda et son plus célèbre, « Cléo de 5 à 7 » est une œuvre à part, libre, élégante avec à la clé un portrait de femme sensible et émouvant interprétée de façon très correcte par la belle Corinne Marchand. Après, on sera plus ou moins sensible au rythme, aux ruptures de tons, à la façon dont la cinéaste filme Paris, mais qu'importe : si je n'ai pas été emporté par l'œuvre comme l'ont été certains cinéphiles à l'époque, je comprends pourquoi cette œuvre touchante et même parfois troublante (notamment dans la première partie) garde encore aujourd'hui un statut privilégié dans le cinéma français, et je ne chercherais nullement à le remettre en cause. Pas forcément un coup de cœur donc, mais un vrai bon film, assurément.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 23 décembre 2013
    Second long-métrage réalisé par Agnès Varda si je ne me trompe pas, "Cléo de 5 à 7" est typiquement synonyme de la Nouvelle Vague française tant les idées de cinéma fusent dans ce film. Du générique de début mêlant la photographie couleur au noir et blanc, dans l'idée d'être au plus proche de la réalité en filmant en temps réel, de cinq à sept heures (du moins 18h30), les événements qui interfèrent la vie de notre héroïne, Agnès Varda signe un film précurseur, une sorte d'OVNI qui innove dans sa matière à chaque seconde du film. "Cléo de 5 à 7" suit, pendant une heure et demi, le quotidien d'une jeune chanteuse, effrayée à l'idée d'avoir un cancer. Ainsi, au fil du temps et des rencontres qu'elle fait durant le film, ses états d'âme changent, passant du désespoir à la joie, émotions que Varda tente de partager à ses spectateurs. Si l'histoire du film est relativement simple, il s'agit avant tout d'une oeuvre poétique, que ce soit dans les images, très belles, jusque dans les dialogues des personnages, dans les chansons chantées par Corinne Marchand, etc... Toutefois, cette poésie, ce film cache un double discours. D'un côté, l'on suit le parcours qu'effectue Cléo dans Paris, mais d'un autre côté, Agnès Varda traite de la peur de l'Homme en général sur la mort, ici représentée par la crainte du cancer. Sans pour autant être négatif dans son ensemble, loin de là, "Cléo de 5 à 7" est une belle oeuvre, originale dans sa réalisation, qui, malgré les thèmes abordés, et d'un étonnant optimisme. Première fois que je regarde un film signé Agnès Varda et je n'en suis point déçu, même si, je dois l'admettre, le film est agrémenté par de courtes longueurs. Mais bon, pas de quoi en faire un drame non plus, ça n'est pas négatif par rapport au film, bien au contraire. Cela permet de ressentir l'ennui dont est atteint Cléo et d'être immergé de plus belle manière dans la vie de cette chanteuse. Hâte de voir le reste de la filmographie de la réalisatrice.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 avril 2019
    Avec Cléo de 5 à 7, Agnès Varda émerge de la nouvelle vague avec brillance. Son approche au féminin lui donne une portée plus profonde et plus large que celle de ses confrères et lui assure du même coup une meilleure postérité. Désolé messieurs☺. Elle emprunte pourtant la même avenue qu’eux, pour exprimer le mal être de sa génération, soit celle de l’errance. Plusieurs films de cette époque s’écrivent autour d’un personnage vivant une détresse passagère, déambulant et ne sachant pas où cela les mènera. Certains vont provoquer le destin (À bout de souffle, Classes tout risque) d’autres vont chercher le réconfort dans l’humour, l’amitié et l’amour. C’est le cas de Cléo, une chanteuse de métier qui entreprend une ballade angoissées de deux heures à travers les rues de Paris, convaincue que le médecin l’attend avec un diagnostic de cancer. La caméra la prend en filature saisissant autant ses états d’âme que le monde qui l’entoure. Paris est merveilleusement filmé, tout comme le peuple qui l’habite. La réalisatrice emprunte quelques procédés à la mode à ce moment-là, mais de manière très sobre. La scène d’ouverture en couleur, un close up repris en mitraille, des surtitres découpant l’histoire en treize chapitres faisant référence aux cartes de tarot tirées en levée de rideau. Pas d’effets gratuits, rien pour déranger le spectateur du cheminement de la protagoniste. À défaut d’être toujours juste, Corinne Marchand demeure crédible et intéressante à suivre. La musique et la présence de Michel Legrand contribuent à immortaliser l’œuvre.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 février 2012
    Ahhh, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film de Varda (en réalité je n'en avais vu qu'un, son dernier), et ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film typique de la nouvelle vague et dieu que ça fait du bien. Je pense que tout comme certains Godard, en particulier à bout de souffle, ce film résume très bien pourquoi j'aime ce mouvement artistique : c'est bourré d'idées, des idées de cinéma, des vrais. Voir ce film en quasi temps réel, la scène d'introduction jouant entre couleur et noir blanc, on répète certains brefs plans, tout en racontant une histoire magnifique. Quelque part ça me donne envie de revoir à bout de souffle que j'apprécierai beaucoup plus aujourd'hui je pense, pour y retrouver ce que j'aime dans ce film de Varda, la liberté de ton, la liberté dans la mise en scène, des personnages qui ne sont pas parfait, mais très attachant, si au début de ce Cléo de 5 à 7 la petite Cléo me sortait un peu par les trous de nez, au fur et à mesure que le film se passe, je m'attache vraiment à elle, et je trouve toute la fin juste sublime, j'en viens d'ailleurs à regretter que tout le reste ne soit pas sur le même ton.
    C'est vraiment un bon film, très plaisant, avec des pures idées de mise en scène, je pense à la scène dans le café au début, où pour signifier que la Cléo est ailleurs on décale le cadre, et la discussion suivie change elle aussi, idée très simple, mais brillante, et c'est avec ce genre de petites choses que l'on arrive à retranscrire le réel, le vrai, par la mise en scène.
    Et en fait rien que pour la sorte de parodie de film de Buster Keaton (enfin je l'ai vu comme ça), ça vaut le détour, tant c'est jubilatoire, et d'ailleurs j'ai cru mal voir en voyant Godard et Karina (je savais que Godard jouait un petit rôle, mais je ne le voyais pas du tout là dedans).
    Bref bon film, beau, intéressant, avec une photo superbe, du cinéma en somme.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    242 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mars 2007
    "Cléo de 5 à 7" (France, 1962) se détache peut-être de la Nouvelle Vague car il s'agit de l'oeuvre d'une femme. Si certains films réalisés par des femmes ne se dissocient pas de ceux réalisés par des hommes, "Cléo de 5 à 7" s'en détachent véritablement. Déjà car il s'agit de la journée d'une femme, du moins de 2h dans sa vie, mais aussi parce qu'il nous est donné à voir la mort à travers les yeux d'une femme et non pas d'un homme. Sensibilité donc, justifiant la richesse des évènements de ces deux heures, fourmillages des scènes qui donnent à émouvoir, à vivre, à écouter ou alors à voir. L'histoire est celle de Cléo, interprété magistralement par Corinne Marchand, chanteuse célèbre qui attend en crainte les résultat de ces examens médicaux. Partagé donc entre l'envie de profité, la peur du non-lendemain, etc... Cléo vit intensément ces deux heures, sûrement avec une telle intensité qu'il s'agit peut-être des deux meilleurs heures de sa vie. Agnès Varda nous montre donc les deux meilleures heures de la vie d'une femme. Rêve cinématographique qui, au travers du filtre Nouvelle-Vague, et donc des tournages dans la rue et de la vraisemblance des actions donne à l'oeuvre un charme poétique sans pareille. Car "Cléo de 5 à 7", ne serait-ce que par la morphologie du titre mais bien davantage par le rendu du film possède une poésie énorme. L'esthétisme noir et blanc, mis en exergue par le générique en couleur, donne au film ce genre de nostalgie enivrante comme la vieillesse attendrissante un vieu poème de Baudelaire. Pour conclure, "Cléo de 5à 7" (France, 1962) possède des bribes de mai 68 dans le personnage de Serge Korber, parolier surexcité et juvénile, la force d'un film de la Nouvelle Vague et la poésie puissante d'Agnès Varda. Un chef d'oeuvre français où la grâce féminine rime joyeusement, et étrangement, avec l'approchement de la mort.
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    90 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 septembre 2014
    "Cléo de 5 à 7" est un film d’une grande simplicité ; il narre les seuls déplacements d’une jeune vedette dans Paris, le tout en temps réel, mais à un moment charnière de son existence. Quand on rencontre Cléo, elle doit faire face à l’imminence de sa mort et aux doutes qui s’imposent en elle. Comment continuer à se tenir droit alors qu’on est persuadé que tous ces moments banals prendront bientôt fin ? En une heure et demie, la chanteuse va pourtant vivre un vrai parcours initiatique fait de rencontres, de chansons, de larmes et de silences. Physiquement, rien ne change pour elle ; elle apprend seulement à adopter un regard différent, à l’instar des personnages du court-métrage interrompant le film. Tout se fait par étapes introduites par des intertitres, indications qui explicitent le personnage au centre de la séquence à suivre. Parfois, elle apprend d’eux ; dans le cas contraire, ce sont eux qui bénéficient d’elle. Ces interactions sont la manifestation de la tendance naturelle des hommes à échanger entre eux pour le profit de tous. Il suffit en effet que le parolier, le compositeur ou l’interprète soit absent pour qu’une chanson ne vaille plus rien.L’apothéose intervient lors de la rencontre finale avec Antoine dans le cadre magnifique du parc Montsouris, qui apporte une grande beauté via le dialogue : les conversations faisaient déjà le principal intérêt émotionnel du film, mais cette dernière aboutit à un accomplissement miraculeux. Sous ses airs funèbres, "Cléo de 5 à 7" est finalement un long-métrage d’un optimisme confondant, une œuvre qui fait sens et s’inscrit dans la mémoire intime, tant les états que Cléo traverse sont proches de ceux que chacun d’entre nous a déjà pu ressentir.
    Eh Oh C
    Eh Oh C

    18 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Une nouvelle vague fraîche et délicate, où l'on ose encore prendre le temps de vivre, avec en prime le Paris d'avant la Tour Montparnasse.
    Beauté, futilité, chansonnette, sentimentalité, langue piquante, le cinéma au féminin, qui ne se prend pas au sérieux. Je suis touchée - à défaut d'être émue.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 355 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 mars 2021
    Ah ! Le fameux choc de la Nouvelle vague !
    Alors oui – c’est sûr – je pourrais vous parler de ce film en vous ressortant ma petite fiche d’écolier et en vous disant que « oulala ! ça coupe à tout va ; ça tourne en extérieur ; ça joue avec des miroirs ; ça se pose des questions existentielles sur son nombril et en plus c’est une femme qui fait tout ça… C’est l’Histoire, inclinons nous. »
    Oui je pourrais… Mais personnellement je n’en vois pas l’intérêt.

    J’avoue que je reste toujours un peu incrédule face à ces cinéphiles qui – sitôt on parle du cinéma de la Nouvelle-vague – arrivent avec leur leçon de SAV et leurs fiches bristol sur lesquelles ils ont stabyloté tous les points importants à bien souligner parce que tu-comprends-c’est-la-Nouvelle-vague-quoi…
    Personnellement je n’ai rien contre les gens qui prennent sincèrement leur pied devant ce genre de film – vraiment tant mieux pour eux – mais par contre je me dis aussi que ça peut être aussi intéressant de varier les approches et les regards sur ce « Cléo de 5 à 7 » qui moi m’a laissé froid comme un glaçon.

    Alors d’accord, y’a de la rupture, de l’audace, de la tentative – surtout pour l’époque – tout ça je ne dis pas… Mais franchement – et comme je dis souvent avec le cinéma de la Nouvelle vague – tout ça au service de quoi ?
    Ici c’est la sortie de Cléo de chez la cartomancienne qu’on charcute de trois raccords dans l’axe.
    Là c’est l’écran qu’on sépare en deux pour surimposer deux conversations en même temps.
    Et puis plus loin c’est la caméra qui vient frôler les visages et tourner autour d’eux.
    Tous ces effets sont au fond très criards et démonstratifs mais pour au final n’aboutir à rien de subtil.
    OK, les miroirs renvoient au nombrilisme de l’héroïne comme à ce visage qu’elle affiche en permanence aux autres et qui n’est que le reflet d’un artéfact…
    D’accord, l’enchainement de certaines images mentales que se fait l’héroïne la rappellent à ses réalités : la vieillesse à venir, la prédiction de la mort, la fin de l’insouciance…
    …Mais – encore une fois – tout ça n’est vraiment pas très subtil.

    D’ailleurs c’est certainement cela qui m’a le plus choqué en voyant ce film : la balourdise, pour ne pas dire la grossièreté
    Parce qu'à bien tout prendre, ce film fait quand même peu avec pas grand-chose.
    Ne serait-ce qu'en termes de matériau de base, l'intrigue pourrait certainement se résumer en seulement trois ou quatre phrases.
    Au fond ce film n’a vraiment pas grand-chose à dire. Ça tiendrait en quatre phrases.


    spoiler: Cléo est jolie et ça la rend heureuse. Mais à cause d’un rendez-vous médical et d’une cartomancienne, Cléo se rend compte qu’un jour elle mourra ; la mort étant ici à associer avec la vieillesse et la décrépitude. Cléo découvre alors que son existence est factice et qu’elle n’a de rapport sincère avec personne et surtout pas avec elle-même. Du coup Cléo se pourrit la vie jusqu’à ce qu’elle rencontre Antoine, qui la fait soudainement tout relativiser.



    Et Agnès Varda a donc cherché à tenir l'heure et demie avec seulement ça.
    Et le problème, c'est qu'elle s'efforce clairement de tenir en bouchant les trous à la truelle.

    Premier constat : « Cléo de 5 à 7 » tourne en rond. Tout le temps.
    En gros si on retire l’introduction avec la cartomancienne qui dure 5 minutes et la scène finale qui dure un quart d’heure, tout le reste n’est qu’une boucle perpétuelle de la même situation ; une boucle qui ne trouve que de très rares déclinaisons.
    Cléo retrouve quelqu’un qui l’admire.
    Cléo lui parle de sa situation ouvertement ou affiche son masque de quiétude.
    Et puis ensuite Cléo se plaint : « Ahlalalalala ! Je vais mourir ! Perdre ma beauté ! Queeeeeelle triste vie que la mienne ! »

    Et ce qui est affligeant c’est qu’à ce constat s’en ajoute un deuxième : Agnès Varda est vraiment une piètre écrivaine de dialogue
    Tout est dit littéralement. Au premier degré.
    Et comme si les échanges entre personnages ne suffisaient pas, le film est en plus parpaingué de voix-off.
    …Et ça donne lieu à des monuments d’écriture tel que :
    « J’aurais dû parler à mon homme. Je suis trop bonne avec les hommes. Pourquoi ne me demande-t-il rien ? » ou bien encore « Cette figure de poupée [que je vois dans le miroir] est toujours la même. Je n’arrive même pas à y lire ma propre peur… »
    La subtilité se retrouve jusque dans les chansons (car Cléo est chanteuse) :
    « Je suis une maison vide… Belle en pure perte… Je suis un corps à vide. Je me couvre de riiiiiides sans toaaaaaaaaaaaa ! »
    Franchement, c’est grossier à en être grotesque.

    Tout ça mis bout-à-bout m’a d’ailleurs conduit à un étrange (et dernier) constat.
    A me coltiner ses plâtrées de lourdeurs, parfois je cherchais ce qui pouvait me tenir éveillé chez les autres cinéastes de la Nouvelle vague mais que je ne trouvais pas ici : les transgressions formelles.
    Parce qu'au bout d'un moment, au beau milieu de ses nombreuses logorrhées, on est quand même en droit de se demander où est-ce qu'elle est passée la monteuse déchainée et la cadreuse virevoltante !
    Car l’air de rien – à bien observer – il fonctionne quand même vachement sur courant alternatif le cinéma disruptif d’Agnès Varda !
    Ah ça on en fait des pirouettes quand Cléo se contente d’errer dans les rues, d’essayer des chapeaux ou de chouiner dans les bars ! Mais par contre sitôt un personnage ouvre la bouche et qu’il faut filmer un vrai échange que ça patine tout de suite !
    On n’a plus rien à se mettre sous la dent à part une caméra qui ne sait plus trop quoi foutre pour essayer de donner de l’originalité au cadre. Alors celle-ci se balade lentement, un peu en tournant autour du sujet ou parfois un peu en s’en rapprochant…
    …Et tant pis si c’est pour afficher deux tiers de murs dans le plan hein !
    (L’entrée des musiciens dans l’appartement de Cléo est l’illustration parfaite de cette réalisation au-petit-bonheur-la-chance. Assez triste tant l’inspiration est aux abonnées absentes.)

    Au final, tout ce que ce film m’inspire c’est un vrai sentiment de glisse artificielle.
    Ça bouge pour bouger mais jamais pour dire quoi que ce soit.
    C’est vraiment du cinéma factice de bout en bout.
    Et balourd avec ça.

    Alors après j’entends celles et ceux qui me diront que tout cinéma n’est que ça – de l’artifice – et que je serais bien stupide de ne pas vouloir le voir.
    Certes, mais je répondrais tout de même à cela que ce qui – chez moi – fait la force d’un art, c’est justement quand il me fait oublier qu’il n’est au fond qu’un artifice.
    Or, « Cléo de 5 à 7 » à mes yeux ça n’a été que ça : de l’artifice sans art.
    Je n’ai d’ailleurs jamais vu Cléo à l’écran, j’ai toujours vu Agnès Varda.
    Pendant 1h30, quand j’entendais un mot, je voyais Agnès Varda l’écrire à son bureau avec un petit sourire satisfait.
    Quand je voyais un traveling ou un montage, je voyais encore et toujours la même Agnès avec le même sourire.
    Ce film pue le trip egotique.
    …Et en plus un trip qui se matérialise sous la forme d’une fable tournant autour d’un autre trip égotique ; celui d'une caricature de bourgeoise imbuvable !
    Ah bah super la Nouvelle vague !
    Merci !
    Je la vois bien là cette Révolution qui est en marche !

    En définitive, tout ça m’amène à me dire qu’ils n’ont peut-être pas tort celles et ceux qui viennent nous parler de ce film avec leurs petites fiches de révision.
    Finalement c’est peut-être en n’en parlant que sous l’angle historique – de manière totalement dépassionnée – qu’on parle au mieux de ce « Cléo de 5 à 7 ».
    Parce qu’au final il n’est quand même pas bien folichon ce cinéma que nous offre Agnès Varda.
    …Par contre c’est vrai qu’à côté de ça il est un magnifique étendard de son époque et de son mouvement.
    …Un symbole de l’affirmation de cette nouvelle bourgeoisie bohème totalement égocentrée et qui saura s’imposer dans notre pays pour toute la fin du XXe siècle et même le début du suivant…
    …à notre plus grand dépend.
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 juillet 2013
    "Cléo de 5 à 7" voit la vie d'une jeune femme basculer, car cette dernière attend ses résultats médicaux, avec la possible annonce d'un cancer. A partir de cette idée dramatique, Agnès Varda filme donc l'attente de la protagoniste avec beaucoup de platitude. En effet, on suit ce personnage de Cléo (très bien interprété par Corinne Marchand), avec un sentiment le plus souvent proche de l'indifférence. Pourtant, Varda ne ménage pas ses efforts. Elle multiplie les effets originaux de mise en scène, mais en vain. Ils n'apportent absolument rien au récit, qui ne gagne presque jamais en intensité. Si la dernière rencontre effectuée par la jeune femme est intéressante par ses dialogues et donc, par son dynamisme, elle a du mal à effacer un bilan général qui reste plus que mitigé. Dans le style de la "Nouvelle Vague", un film loin de marquer les esprits.
    Jipis
    Jipis

    40 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 juin 2012
    Cléo dispose de cent vingt minutes de réflexions à l'air libre afin de se préparer à une sentence finale.

    Deux heures égrenées dans les rues d'un Paris scénarisé par des procédures quotidiennes distantes de rencontres spontanées entre projets des uns et desespoir des autres.

    Il faut tout se dire en quelques minutes avec en toile de fond une ville procéduriere dans des actions récurrentes, se prouver que l'on existe par la voix plus pour soi même que par l'apport des autres en testant courageusement une indifférence collective à la terrasse d'un café.

    Les contraintes et les vitalités rencontrées narguent une jeune femme ne pouvant construire qu'un relationnel limité dans le temps au contact d'une faune anonyme dans une mégapole structurée par le devoir de production.

    La dernièr quart d'heure sensible consacré au gentil militaire regagnant l'Algérie alors en guerre tout en laissant en apparence un infime espoir de construction sentimentale n'ôte pas le doute sur la difficulté d'élaborer une stabilité à long terme. La maladie scelle un avenir que Cléo doit assumer seule.

    Un esprit trituré par le potentiel d'un diagnostic à risque se lache dans une ville en pleine transpiration. Paris n'à jamais aussi beau, filmé par une cinéaste de l'errance la ville palpite en temps réel une technologie obsolète faite de plates formes de bus, de spragues et de machines à vapeurs.

    Ces deux heures distillées entre craintes et espérances dirige une entité momentanément récupérée par la thématique du vacarme urbain vers une conclusion ne laissant que peu de chances sur la possibilité d'offrir à une femme pleine de vie la possibilité de s'ébattre dans un élément souverain, le temps.

    Cléo de 5 à 7 œuvre de rues promotionne les rencontres improvisées stimulant colères, rires et larmes dans une procédure sensorielle frémissant en décor naturel.
    Gonnard
    Gonnard

    248 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2009
    Une œuvre envoûtante, de la même trempe que "Une femme mariée" de Jean-Luc Godard, autre film de la nouvelle vague. Tout repose sur l'histoire, simple mais très personnelle, les dialogues, et enfin la musique. Il faut se laisser porter, oublier qu'il ne s'agit que d'un morceau de pellicule, et c'est l'extase. Le rythme est certes lent, mais étrangement cela nuit très peu au film. Ah..., je suis encore sous le charme.
    nielrowbooks
    nielrowbooks

    26 abonnés 669 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 février 2014
    Un film qui a bien vieilli tout simplement parce que la poésie brute qu'il distillait en 1962 s'est bonifiée en nostalgie poétique aujourd'hui. La caméra qui scrute Paris tout au long de cette oeuvre y est pour quelque chose, à tel point qu'on se demande si Agnès Varda n'a pas fait la promotion de la ville. Car finalement le scénario est ultra plat, mais évidemment voulu, et les personnages secondaires. Il s'agissait surtout pour la réalisatrice de création. Nouvelle vague alors, vieille rengaine aujourd'hui ? Non. Il y a eu maturation, contrairement à d'autres oeuvres qui ont sombré dans le ringard. On se laissera donc bercer encore longtemps au fil des rues parisiennes en regardant ce film qui n'a pas eu le succès qu'il méritait, bien qu'il ne fût, à l'époque, pas non plus absolument boudé. Corinne Marchand est magnifique.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mars 2014
    "Cléo de 5 à 7" ressort en ce moment dans les salles
    Le premier jour de l'été 1961, Cléo, une jeune chanteuse à la mode, erre dans Paris dans l'attente anxieuse du résultat d'une analyse médicale. Elle achète un chapeau, passe chez elle, travaille avec ses musiciens, se promène avec une amie modèle et finit par rencontrer un jeune militaire qui s'apprête à repartir combattre en Algérie.

    "Cléo de 5 à 7" est un film indémodable, follement élégant à l'image de son héroïne Corinne Marchand (qui n'a pas eu la carrière d'une Deneuve alors qu'elle en avait tous les atouts), d'une gravité légère (l'héroïne est hantée par la mort) et d'une légèreté grave (les sous-entendus coquins du titre)
    C'est le trajet d'une femme, qu'on découvre tour à tour superstitieuse, frivole, narcissique, grave et amoureuse. Pendant la première partie du film, Cléo, toute de blanc vêtue, attire les regards. Elle rentre chez elle, se change, passe une petite robe noire et des lunettes de soleil. Dans la seconde partie du film, elle passe inaperçue et commence à regarder les autres.

    C'est un trajet dans l'espace, aussi et surtout. Car Varda, comme Demy, Marker ou Resnais, profite des progrès techniques pour filmer dans la rue, en décors réels. "Cléo de 7 à 7" est un véritable documentaire sur le Paris des années 60 (comme "Le joli mai" ou "Paris vu par"). On pourra faire la cartographie de "Cléo de 5 à7" qui commence dans la rue de Rivoli, franchit en taxi la Seine jusqu'à Vavin, puis gagne le parc Montsouris avant de se terminer à l'hôpital de la Salpêtrière.
    Ce Paris, vieux de 50 ans seulement, est quasi méconnaissable. La tour Montparnasse n'a pas encore été construite ; la Samaritaine est encore ouverte ; on croise encore des prêtres en soutane, des bonnes sœurs en cornettes et des militaires en uniformes. Une seule chose n'a pas changé : les lignes de bus sont toujours les mêmes : le 72 suit la rue de Rivoli jusqu'au Pont-neuf, le 21 remonte le 13ème arrondissement ouest, le 67 fait terminus à Pigalle.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 juillet 2010
    Bien qu'il manie des thèmes peu réjouissants, l'angoisse, l'attente, la maladie, Cléo de 5 à 7 est un film léger, léger... Léger comme ses seconds rôles qui redonnent de l'espoir à Cléo, léger comme la couleur de la photo, un noir et blanc presque pastel, léger comme la description du Paris d'avant Rungis, dépeinte ici comme un grand village tellement loin de l'anonymat triste et bétonné qui commencera à grignoter cette ville moins de dix ans après la sortie du film...Revoir ce film aujourd'hui serre un peu le coeur, sans verser dans la nostalgie excessive. On pourrait presque sentir les fleurs et entendre les oiseaux. Et derrière tout ça, un formidable et authentique travail de mise en scène sur les cadrages, les travellings et le son, qui inspireront plus d'un cinéaste "indépendant", à commencer par Wim Wenders qui a dû voir et revoir ce film avant de tourner les ailes du désir. Contrairement à beaucoup de film de la Nouvelle Vague, celui-ci vieillit très bien, comme du bon vin.
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