La Revanche du Slasher
Ah, les années 90, cette époque bénie où on croyait que le slasher avait fait son temps, enterré six pieds sous terre avec ses clichés et ses concepts aussi frais qu’un épisode de Derrick. On avait rangé les couteaux de cuisine et les masques de hockey au placard, pensant que le genre avait fait sa révérence après une décennie à faire saigner la rétine des spectateurs. Mais comme un méchant de film d’horreur qui refuse de crever, voilà que Wes Craven débarque avec Scream pour foutre un grand coup de pied dans la tombe encore ouverte du slasher. Craven, c’est un peu le mec qui te dit "T’as cru que c’était fini ? Tiens, prends ça dans ta face, et réveille-toi, bordel !"
L’intro de Scream, c’est un hommage déguisé à tous ces films où l’on sait très bien que répondre au téléphone est une idée aussi brillante que de se gratter une piqûre de moustique jusqu’au sang. Casey Becker, incarnée par une Drew Barrymore qui joue la carte de la blonde en détresse, se fait malmener par un tueur qui aurait pu faire carrière chez les Inconnus avec ses quiz tordus. Sauf que là, c’est pas pour rire. Les règles du jeu sont simples : tu réponds faux, ton copain finit en carpaccio. Et tout le monde sait qu’à ce jeu-là, on finit toujours par se planter. En vrai, c’est un peu comme se dire qu’on va passer un petit moment sympa à mater un film d’horreur sans sursauter : une pure illusion.
Sidney Prescott, la meuf au centre du carnage, est entourée d’une bande de potes qui ont tous un truc en commun : ils connaissent les codes du slasher par cœur. Randy, le pote geek (mais chut, faut pas le dire), c’est le gars qui pourrait te réciter tous les films de John Carpenter comme d’autres te sortiraient la liste des présidents américains. Le mec te balance les règles du jeu sans pression : "Si tu veux survivre, tu ne baises pas, tu ne bois pas, et surtout, tu ne dis jamais 'Je reviens tout de suite'." Ça sent le vécu, ou alors le mec a un abonnement à vie à la VHS.
Scream, c’est aussi un casting en or massif, genre si t’étais un ado dans les années 90, t’as probablement collé leurs posters sur ton mur. Neve Campbell, aka Sidney, c’est un peu la fille idéale que t’as jamais eue. Courteney Cox, avec son brushing parfait, nous sort un contre-emploi total de Monica de Friends et balance du sarcasme comme on balance des mandales. Et puis y’a Drew Barrymore, qui aurait pu être la nouvelle scream queen, mais qui se fait éclater dès les premières minutes. Un peu comme si Luke Skywalker mourait dès l’intro de Star Wars, tu vois le genre ?
Wes Craven, c’est pas le genre à te resservir la même soupe réchauffée. Le mec connaît les ficelles du métier, il les a même inventées. Mais au lieu de te pondre un énième slasher lambda, il te sort un film qui se moque des codes du genre tout en les appliquant à la perfection. C’est du méta avant l’heure, une satire acérée qui te met une claque tout en te faisant marrer. C’est un peu comme si Quentin Tarantino avait décidé de réaliser un film d’horreur après avoir ingéré trop de Red Bull : ça part dans tous les sens, mais c’est maîtrisé au millimètre près.
Scream, c’est la résurrection du slasher, le genre qui revient d’entre les morts plus fort que jamais. Ça saigne, ça hurle, ça te prend aux tripes, tout en te collant un sourire narquois sur le visage. Un coup de maître signé Wes Craven, qui montre que même un genre qu’on croyait mort peut renaître avec un coup de génie. En bref, c’est pas juste un film, c’est un putain de manuel de survie en milieu hostile. Alors, si t’as le cœur bien accroché et que t’es prêt à jouer le jeu, Scream est là pour te rappeler que, dans le slasher, rien n’est jamais vraiment fini.
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