Et hop, un nouveau petit slasher ; alors que nous raconte-t-il celui-ci ? Et bien c’est une bande de potes qui viennent de réussir leurs examens et qui partent fêter ça avec une sex & bear party dans une cabane paumée au fin fond des bois du coin situé à 70 km de la ville la plus proche….TOUT FAUX !!! Et oui, s’il y a déjà un point positif à "See No Evil", c’est de nous avoir évité l’épouvantable cliché scénaristique que je viens d’évoquer. Ici il est question de huit délinquants juvéniles (4 filles et 4 garçons) qui vont suivre un programme de réhabilitation consistant à rénover un vieil hôtel vétuste pour en faire un foyer pour SDF. Voilà au moins un point de départ qui sort de la banalité…même si elle revient vite au galop, puisque dans cet hôtel délabré squatte un dangereux psychopathe ! Mais s’il y a une chose qu’a bien comprise le réalisateur Gregory Dark, c’est que lorsque l’on fait dans le classique, il vaut mieux ne pas pas tourner autour du pot et rentrer dans le lard directement (en même temps, Dark est un ancien réalisateur de films pornos : il connaît donc bien la chose...bon ok : c’était vraiment une blague pourrie…) : le film propose donc une présentation très rapide des personnages (un carton indiquant le nom et la raison pour laquelle il a été incarcéré nous permet en cinq secondes de personnifier et d’aborder le psychisme de chaque protagoniste), du contexte et du lieu, pouvant ainsi commencer de suite le jeu de massacre. Et de ce côté, on n’est pas déçu : le boogeyman est assez terrifiant, les morts sont assez brutales et parfois originales (le téléphone portable) et le gore est bien présents à l’écran (si vous n’êtes pas un habitué des énucléations, prévoyez un sac à vomi durant le visionnage !). Donc côté divertissement, ça passe bien…mais ça passe bien aussi au niveau de la réalisation : si on peut rager sur la désormais habituelle sale manie d’utiliser une caméra tremblotante à travers un montage très cut, on peut tout de même remercier l’équipe technique de ne pas nous avoir livré un produit final identique à la gerbante trilogie Jason Bourne. De plus, l’utilisation subtile de la lumière doublée d’une photographie marron-gris sale donne une patte visuelle très glauque au film ; et comme le tout est filmé dans un décor poussiéreux et sordide, on ne peut qu’apprécier l’atmosphère générale du métrage. Alors, je sais : on dira que ce genre d’artifices ce n’est pas nouveau et qu’on a déjà vu ça avant (on peut penser notamment à "Seven", "Hostel" ou la saga "Saw") ; mais ce n’est pas parce que ce n’est pas nouveau que c’est mauvais pour autant, au contraire même : c’est drôlement efficace. Au niveau du casting, je ne dirais rien de spécial sur les jeunes acteurs : on leur demande d’incarner des gros stéréotypes (
y’a le gros connard macho, la blondasse gonflante, le black sympa, la jeune un brin rebelle, le sidekick rigolo, le p’tit froussard, le type qui pense qu’à fourrer, la brave fille qui se révérera être une « strong independant woman »
) et ils le font finalement de façon juste et honnête. Non, la vraie surprise, la star du film, c’est son tueur : sans jamais se cacher d’avoir voulu rendre hommages aux légendes du slasher movie, le scénariste a crée avec Jacob Goodnight un honorable successeur à Michael Myers et Jason Voorhees. Très imposant, quasi muet, au regard déshumanisé et à la gestuelle quasi robotique, le catcheur Kane (de son vrai nom Glenn Jacobs : 2,15m pour presque 150 kg…une sacré belle bête tout de même !) incarne un monstre bestial et inhumain qui prend un malsain plaisir à s’amuser avec ses victimes avant de les achever et qui le rend ultra charismatique au possible : rien que pour Jacob, le film vaut le coup d’être vu !! En plus de nous livrer un slasher certes classique mais très efficace, Gregory Dark nous offre un nouveau boogeyman digne des plus grands trucideurs du 7ème Art : grâce à la prestation excellente de Glenn « Kane » Jacobs, on accroche très facilement à l’histoire et on n’a qu’une envie, c’est de voir la suite, et ce jusqu’au générique de fin…et maintenant, personnellement, je n’ai plus qu’une seule envie : revoir le personnage Jacob Goodnight dans un autre film : il y a tout de même de quoi faire une bonne franchise à la "Halloween" , "Vendredi 13" ou "Maniac Cop" !!