The Wind That Shakes the Barley, la Palme d'Or du Festival de Cannes de 2006 porte d'office les combats de colère et d'indignation de ce devoir de Justice cher à son auteur, Ken Loach. Il le fait très bien, du moins je trouve.
Je reconnais facilement mes carences en matière d'Histoire, en l'occurrence des combats de l'Irlande et pour toutes ses raisons je ne prendrais pas appui sur de quelconques suppositions de ma part qui n'aurais donc pas lieu d'être. En revanche ce qui se trouve aux confins de ce long-métrage, je dois dire, m'a vraiment beaucoup intéressé. La position, ou plutôt la bascule du pouvoir et le sens de la révolte, on à mes yeux été traité avec justesse, voir, un peu rapidement ...
Le film dure deux heures, elles passent à toutes vitesses, trop donc. J'avoue que son dernier tiers m'a quelque peu frustré tant je voulais que l'exploration dure. La mise en image de ce conflit tenais à prendre encore de l'ampleur sur ce sujet, d'où mon sentiment confus.
Sur l'aspect technique, Ken Loach rend grâce à ses personnages mais aussi aux terres, paysages, ou autres costumes. Il magnifie chaque trait de son film avec soin, tendresse, humilité. Le visuel de ce film s'imprègne de l'idée collective mais restitue une véritable dévotion d'un réalisateur pris par sa composition, de la superbe de son entrain. L'accompagnement des acteurs à se livrés à corps perdus est, on le sent, palpable et agencé là encore par la pratique d'un Ken Loach bien rodé sur celle-ci. C'est sans doutes un peu injuste de ma part mais je reconnais que Cillian Murphy et Liam Cunningham ont un peu plus mes faveurs, le second surtout. Je suis entiché de ce comédien depuis Hunger de Steve McQueen et de son interprétation si incarné de ce prêtre absolument exceptionnel. Il a une nouvelle fois une expression très intense, Dan, son personnage fait ici office de vaillance et de principe. Un rôle à la hauteur du bonhomme.
The Wind That Shakes the Barley, très beau titre au demeurant, démontre comment l'opprimé peu remplacer son bourreau, que des scissions puissent à ce point détruire les liens si étroit entre compagnons d'armes et de sang ... A ce titre, il faut savoir reconnaitre qu'un tel film à de quoi construire un appareil à la fois critique mais aussi symbolique sur la place et la trajectoire de tout un chacun sur un échiquier bien vaste. Une démonstration, non pas de force, au contraire, de fragilité ...