Chaque année, le festival de Cannes sachève dans un esprit de fronde quand le Président annonce le nom du film qui a obtenu la Palme dOr
Chacun y voyant son chouchou qui nest bien évidemment jamais celui qui est retenu. 2006 ne faillit pas à la règle. Le film de Ken Loach, si essentiel quil soit de par son sujet nest ni le meilleur film de la sélection, ni même celui de son auteur que lon a connu plus mordant par le passé.
Bien évidemment, on se sent concerné par le parcours de ces deux frères, dans les années 20, si différents et en même temps si complémentaires qui senrôlent dans larmée de lombre irlandaise. Leur parcours se pose comme une métaphore de la lutte acharnée qui a toujours opposé la perfide Albion à la petite sur catholique, entre lutte sanglante et résignation. Leur histoire recompose lHistoire, et cen est très poignant.
Mais Ken Loach apporte à la mise en scène un tel académisme, que ça en devient très vite pesant. En voulant filmer à la ligne chacune des pages du scénario, il vient diluer toute la force quon pouvait en attendre. Trop linéaire, trop plan plan le film se traîne un peu. Même la technique, particulièrement soignée nous fait penser à un James Ivory des mauvais jours.
Seuls les acteurs viennent nous rappeler lintensité du drame vécu par lIrlande, avec en tête le duo Cillian Murphy / Padraic Delaney qui réussit à nous donner une émotion qui fait défaut quelque peu au reste du film. Dommage