En adaptant le roman éponyme de José Giovanni, Alain Corneau prend un gros risque. Lequel ? Celui de réaliser le remake de la version de Jean-Pierre Melville, avec Lino Ventura. Une version qui date tout de même de 1966 et qui est encore dans nos mémoires quarante ans après ! Pari risqué mais réussi, si le scénario reste le même, l’époque est elle aussi inchangée. On se retrouve en plein coeur de la pègre des années 50, avec pour interprètes principaux, la crème des acteurs, toutes générations confondus, puisque l’on retrouve à la fois Jacques Dutronc, Daniel Auteuil, Michel Blanc, Monica Bellucci, Daniel Duval, Gilbert Melki, Nicolas Duvauchelle et bien d’autres encore.
Là où cela coince, c’est dans la mise en scène, trop lente et trop longue, avec des décors tout droit sortis d’on ne sait où. Les couleurs flashy alternant du rouge au vert fluo essayant de recréer une atmosphère bien particulière, mais qui ne colle pas au milieu, celui des gangsters et surtout à l’époque censée refléter la vieille France.
Par contre, il y a de l’audace, et c’est ce qui réussis le plus à Corneau. Avec ses scènes de fusillades aux ralentis, ses brusques sautes de tensions, on reconnaît inévitablement là, une certaine touche asiatique. On repense alors à John Woo ou Johnnie To, pour ne citer qu’eux.
Sur ce film, du haut de ses deux heures trente ! !, une bonne demi-heure de pellicule aurait pu être économisée. Malgré cela, la magie prend et on se laisse facilement entraîner grâce à la belle palette d’acteurs qui nous est offerte !