Avec Piranha 3D, Alexandre Aja réalise le quatrième volet de la franchise initiée en 1978 par Joe Dante, pour un résultat hélas mauvais. L'histoire se déroule dans la ville de Lake Victoria en Arizona qui s'apprête à recevoir des milliers d'étudiants pour le spring break. Seulement, le lac, situé sur une ancienne zone archéologique, subit un tremblement de terre créant une importante brèche libérant des centaines de piranhas préhistoriques jusqu'alors bloqués dans une grotte sous-marine. Pendant ce temps, dans la ville, Jake, un adolescent, doit garder ses deux petits frères et sœurs mais désobéit à sa mère, le shérif Forester, pour se rendre en excursion sur un bateau avec un groupe de jeunes gens tournant des vidéos pornographiques. Mais lorsque le banc de poissons aux dents longues arrive près de la côte, tout ce beau monde se retrouve attaqué. Ce scénario n'est pas très intéressant à visionner pendant toute sa durée d'une heure et vingt-cinq minutes, générique inclus. L'intrigue débute tout doucement en prenant le temps de dévoiler l'origine des tueurs marins et de présenter ses personnages les plus important, tout en servant quelques encas avant que le plat de résistance ne surgisse vraiment passé la moitié du métrage. Malheureusement, l'aspect aguicheur et écervelé de cette population n'est pas des plus profond, même s'il se veut attirant en présentant des corps dénudés. Les scènes d'attaques sont pour leur part assez gores en transformant les corps bodybuildés et siliconés en bouts de chairs déchiquetés sur lesquels il ne reste plus que les os. Certaines mises à morts sont créatives et la baignade se transforme en véritable bain de sang, mais tout cela semble bien artificiel. L'ambiance se veut festive vu le contexte mais aucunement stressante ou inquiétante malgré la menace démultipliée. La faute en partie à un événement qui se déroule de jour et manquant donc de pénombre pour renforcer l'atmosphère. L'ensemble est porté par des personnages caricaturaux qui, pour beaucoup, serviront de simple nourriture. Des rôles correctement joués par une distribution comprenant Elisabeth Shue, Steven R. McQueen, Adam Scott, Jerry O'Connell, Ving Rhames, Jessica Szohr, Kelly Brook, Christopher Lloyd ou encore Richard Dreyfuss qui fait une petite apparition. Tous ces individus entretiennent des rapports d'abord inconscients avant de se mettre à s'affoler quand ils se rendent enfin compte du danger. Des échanges soutenus par des dialogues ne volant pas haut et des cris de panique et d'appel au secours. Sur la forme, la réalisation du cinéaste français s'avère de bonne facture. Cependant, sa mise en scène est entièrement tournée et pensée pour la 3D et évolue dans un environnement estival pas très varié. Mais le plus gros problème technique provient des effets spéciaux tout bonnement catastrophiques, qui gâchent tout le plaisir tant ils ne sont pas crédibles un seul instant. Qu'ils sont laids et grossiers. Ce visuel raté est accompagné par une b.o. aux titres dansants s'accordant bien avec le ton, et avec quelques compositions signées Michael Wandmacher qui se veulent elles plus angoissantes, sans parvenir à l'être. Cette fête virant au cauchemar s'achève sur une fin tout de même réussie venant mettre un terme à Piranha 3D, qui, en conclusion, est un long-métrage racoleur même pas divertissant.