Un des monuments de Carpenter, si ce n’est son Monument. The Thing est un sommet du huis clos, et est un des meilleurs films fantastiques des années 80. C’est une pépite indémodable. Kurt Russell est au sommet de son talent, et s’il est secondé par une flopée d’acteurs qui n’ont pas franchement percés, tout le casting est ultra-solide, interprétant avec vigueur des personnages bien travaillés et consistants. Le scénario est excellemment trouvé, et a inspiré pas mal de films depuis (Whiteout notamment). Si on aurait pu avoir un bête remake d’Alien, Carpenter joue davantage sur la paranoïa entre les personnages, le monstre se contentant finalement de profiter de cette tension permanente entre les protagonistes, qui involontairement créés les situations de leurs fins. C’est très bien mené, rythmé à souhait, plein de rebondissements, bref c’est carré. La fin est sublime et il y a quantité de scènes anthologiques (notamment celle où ils essayent de déterminer qui est la créature). Visuellement The Thing a très bien tenu le choc, et cela révèle la force de ce métrage lors de sa sortie. Outre les paysages, magnifiques et dépaysants à souhait, la mise en scène, d’une habilité redoutable, la photographie qui rend merveilleusement l’atmosphère pesante et oppressante de cette base du bout du monde, ce sont les effets spéciaux qui éveillent l’attention. Si certains ont un peu vieillis tout de même (le corps devenant mâchoire notamment) ils sont globalement ultra-impressionnants, et font partie, avec ceux de Terminator II entre autre, des effets spéciaux de légendes. Il y a par ailleurs un coté gore parfois très réjouissant, The Thing ne manquant pas d’idée en la matière. L’ensemble du métrage bénéficie encore d’une bande son remarquable, avec surtout le thème, tout en sobriété de Morricone, qui contribue à l’une des introductions de films les plus mythiques. Bref, voilà un métrage absolument incontournable, surtout pour les amateurs de cinéma fantastique, et si The Thing le remake est un film pas déshonorant, il est nettement inférieur au premier du nom. Beaucoup plus sombre, austère, désespéré, la version de Carpenter est un film d’atmosphère remarquable, et développe un suspens parfaitement gradué, culminant avec un épilogue culte. Personnellement je ne m’en lasse pas, tout étant dans une parfaite harmonie qualitative. The Thing est indéniablement à avoir dans sa dvdthèque tant il reste aujourd’hui incontournable.