Après avoir visionné trois films de Darren Aronofsky, un réalisateur spécialisé dans l’obsession des gens envers leur propre passion, je visionne enfin « The Wrestler » et... je ne sais pas trop comment dire mon ressenti sans être bombardé verbalement par les fans du film. Ce n’est que le quatrième film que je visionne du réalisateur, et il ne m’avait jamais déçu jusqu’à présent, surtout avec ses chef d’œuvres « Requiem for a Dream » et « Black Swan ». « Noé », que j’avais adoré, divise l’avis des gens pour plusieurs raisons comme l’ajout d’un personnage qui n’existait pas dans la bible ou le fait que le réalisateur ait prit énormément de liberté pour faire une adaptation de l’œuvre biblique sans oublier qu’il traite aussi le thème d’une obsession chez le personnage de Noé, celui d’accomplir la volonté du créateur au détriment de son humanité sans chercher à voir plus loin que ce qu’il a pu voir à travers les images envoyés par dieu lui-même.
Ici, l’obsession traitée est celui du catch, autour du personnage de Randy, un vétéran ayant connu le succès et qui n’est plus qu’une épave d’un ancien temps livrant des petits combats en fin de semaine tout en se faisant maltraiter par une bel enflure chef de supermarché qui l’humilie sans aucun scrupule dans sa vie civique. Ce film n’a rien de glauque ou de perturbant comparé aux autres titres que j’ais cité, et il traite le sujet de l’obsession avec plus de subtilité et de manière plus délicate, ce qui n’est pas plus mal puisque ça change des méthodes habituels du réalisateur, même si personnellement je n’ais pas trouvé ce film aussi frappant que les précédents. Ici pas d’hallucination ou de vision, l’ensemble de la réalisation est beaucoup plus naturel… mais ça m’a beaucoup vexée puisque j’ais trouvé que ça sortait beaucoup trop des ingrédients qu’utilisait le réalisateur pour mettre en avant les obsessions qu’il traitait dans ses autres films, moi j’adorais quand il mettait des visions avec une musique stressante et oppressante en arrière plan, ça donnait beaucoup d’intensité et de profondeur aux scènes dévoilant la chute et la fin tragique des personnages du réalisateur alors que là, ça se voulait plus réaliste et naturel. Je n’ais rien contre ça, c’est normal d’apprécier ce genre de réalisation, et c’est tout à l’honneur de Darren Aronofsky de vouloir faire une mise en scène et une histoire plus réaliste et authentique mais, moi j’ais trouvé cela trop différent de ce que j’ais l’habitude de voir chez lui.
Randy est incarné par Mickey Rourke que l’on retrouvera dans le film « The Expendables : Unité spécial »… mais très personnellement, je ne lui aurais pas donné un golden globe pour son jeu d’acteur. Ce n’est pas qu’il joue mal, au contraire il joue bien, il veut faire passer des émotions avec son personnage et sa vie privée qui est très loin d’être rose ainsi qu’avec sa situation et le contexte de son évolution, mais ses expressions faciales sont pour la plupart similaires, on ne voit pas souvent son visage pour savoir si il est de tel ou tel humeur, on est obligé de se concentrer sur sa voix, même si son intonation était convaincant en général, je n’ais pas été marqué par son interprétation. Et surtout, je ne suis pas du tout fan du sport de combat qu’est le catch. Après, il y a bien des films se déroulant dans un milieu sportif que j’avais aimé ou même adoré comme « The Fighter » ou « Warrior », mais l’univers des catcheurs est tellement faux que ça en devient énervant, on sait que c’est des professionnels sportif qui préparent à l’avance comment un match se déroulera sur scène, et qu’ils sont surentraîné pour subir des coups et des blessures. En revanche, étant donné que l’équipe du film s’est bien renseigné pour connaître le milieu des catcheurs et leur vie privée, je peux comprendre que ce film se veut réaliste et au plus proche de la réalité pour l’histoire mais, je n’ais pas envie de voir un film pour qu’un cliché du monde réel soit confirmé à travers un long-métrage. Mais il y a quand même un acteur… ou plutôt une actrice qui m’a beaucoup plu dans ce film : Marisa Tomei dans le rôle de la strip-teaseuse vieillissante Cassidy pour qui j’ais eu plus d’attachement car, elle aussi se fait vieille dans sa spécialité mais elle sait gérer sa vie privée et son personnage de scène qu’est la strip-teaseuse en question, et je lui ais trouvé beaucoup plus de charme et de vie au niveau de son jeu d’actrice. Le reste du casting s’en sortait plutôt bien dans l’ensemble, surtout Evan Rachel Wood dans la peau de Stéphanie, la fille de Randy.
La mise en scène se voulait plus réaliste et proche du protagoniste principal pour mettre le film en valeur, ça marche et fonctionne dans sa globalité mais après, ça ne relève que du ressenti du spectateur : l’équipe filmait l’intégralité des séquences avec une caméra épaule en effectuant des déplacement auprès du comédien pour donner une impression de réalisme comme si on pouvait assister à ce qui se passait de près, le but étant de faire vivre ce qui se passait du point de vue de Randy. Randy ainsi que Cassidy, avec qui on passera aussi du temps, sont filmé de dos tout comme celui de Nina dans « Black Swan ». J’aime beaucoup cette méthode de filmage mais, quand le personnage ne te passionne pas, on s’en fiche un peu. Ce n’est pas que je m’en foutais de Randy, mais les catcheurs en général ne font pas partie des personnalités qui m’attirent particulièrement. En revanche, l’improvisation avec les scènes au supermarché auprès de véritables clients étaient bien fichus, ça rend cela plus réaliste encore et le naturel des clients étaient net. Seulement après, à force de vouloir créer plusieurs scènes réalistes et naturel, on peut reprocher au film d'avoir des longueurs assez lourde par moment qui ne sont pas nécessaires, déjà que je ne suis pas fan du sujet en question.
Pour finir, la musique aussi ne m’a pas emballé, puisque Clint Mansell avait simplement repris des morceaux qu’il a incorporé au film, principalement des chansons de groupe Hard rock et de Heavy Metal, ça va bien avec l’univers des catcheurs mais ça ne m’a pas emballé, au contraire ça m’a laissé plus perplexe et distant avec eux que je ne le suis déjà.
Bref, « The Wrestel » de Darren Aronofsky est un film que je considère comme surestimé. Une belle déception pour moi, toutefois je n’ais pas détesté le film et je ne regrette pas tant que ça de l’avoir regardé : l’histoire est cohérente et bien foutue, elle veut transmettre des émotions et toucher le spectateur avec la tournure que prend l’histoire de Randy (même si moi, ça ne m’a pas affecté), la chanson de Bruce Springsteen était très belle et la déchéance du catcheur est réussi, mêlant sa vie privée et sa vie sur scène.