Les Barbouzes est sans doute un des meilleurs films de Lautner. Si la dernière partie part en cacahuètes, un peu quand même, et si l’humour est parfois redondant, l’ensemble est tout de même décapant, et pour son époque, doté d’un style original.
Le casting est très convaincant. Le quatuor Ventura-Blanche-Blier-Millot est réellement complémentaire, et les acteurs jouent avec jubilation leurs personnages respectifs. Entouré de seconds rôles attrayants (le très jolie Mireille Darc, un peu en retrait quand même ici, Jess Hahn, l’Américain de service…), ils nous offrent une lutte des services d’espionnage très fendarde. Portant le film, surtout dans la dernière partie qui accuse un essoufflement certain, ils méritent le détour.
Le film s’appuie sur un scénario très parodique, déjanté et souvent absurde. L’humour est dans cette veine, et le résultat est singulier. En tout cas, ça file vite, c’est volontiers débile mais pour la bonne cause de l’humour, c’est excessif et très caricatural, mais c’est un moment potache très amusant. La meilleure partie reste celle du château, car il est vrai que le film peine à se renouveler dans sa dernière partie, accusant à la fois une baisse de régime, mais aussi un manque de pistes réelles pour avancer, vu que le scénario reste assez minimaliste. Après, ce n’est pas catastrophique, mais c’est certain qu’après les moments mémorables de la première heure, la dernière demi-heure laisse un goût plus mitigé.
Visuellement c’est bien. Bel usage des décors du château, avec ses passages secrets, ses armures, ses douves, bref, il est utilisé à bon escient pour les gags. Il y a des séquences référencées, comme celle du train, et globalement Les Barbouzes témoigne d’un vrai soin formel, ce qui chez Lautner est loin d’être fréquent. A noter que le style, la mise en scène, rappelle pas mal le film le plus connu du réalisateur : Les Tontons flingueurs.
Pour moi, Les Barbouzes est un film très amusant, qui redore le blason d’un Lautner que j’ai trop souvent connu bien peu inspiré. Ici c’est de la comédie populaire décalé et foldingue qui vaut le détour, et rappellera le talent de ses acteurs par la même occasion. 4