Film découvert totalement au hasard un lundi soir sur ARTE juste après avoir lu un mini synopsis de trois lignes, Misery est un thriller psychologique terrifiant et très efficace qui m’a agréablement surpris. Ce long-métrage m’a permis de souligner mon goût pour ce genre de film à suspense et d’épouvante que je ne vois que très rarement. Paul Sheldon, romancier et créateur du personnage de Misery dont il a écrit la saga est satisfait. Il vient en effet de faire mourir son héroïne car voulant passer à autre chose. Il quitte alors l’hôtel de montagne où il a l’habitude d’écrire ses romans et prend la route pour New York. Pris dans un violent blizzard, sa voiture dérape dans la neige et tombe dans un ravin. Paul Sheldon doit son salut à Annie Wilkes, infirmière retraitée qui vit dans un chalet isolé. Annie est justement une supporter inconditionnelle de la belle Misery. Mais quand celle-ci lira le manuscrit des dernières aventures de Misery, cette femme qui au départ était attentionnée va se révéler être une terrifiante psychopathe et va séquestrer Paul afin qu’il réécrive son roman. Réalisé par Rob Reiner et sorti en 1990, Misery est l’adaptation du roman éponyme paru en 1987 du grand auteur Stephen King et dont plusieurs de ses romans furent adaptés au cinéma avec plus ou moins de succès. Parmi ces succès on se souviendra des Evadés et de La Ligne Verte de Frank Darabont, de Carrie au Bal du Diable de Brian de Palma ou encore de Christine de John Carpenter. Et le film de Rob Reiner est également à ajouter à la liste puisque ce thriller psychologique est juste une totale réussite dans le genre du thriller et même de l’épouvante ! Ce film fut, comme je l’ai dit en tout début de critique, une découverte inédite pour moi et j’avoue avoir beaucoup apprécié ce film que j’ai au final trouvé excellent. J’ai d’abord été bluffé par l’ambiance qui se dégage de cet angoissant thriller. Le film se passe dans les montagnes enneigées, dans une maison totalement isolée du reste du monde et la musique, juste terrifiante, permet de créer un climat de peur et d’angoisse chez le spectateur à chaque tentative d’évasion du personnage de James Caan ou arrivée du monstre. Et en effet ce qui est remarquablement intelligent de la part de Stephen King, oui le roman est sorti avant le film logiquement donc c’est lui qui a eu l’idée, c’est que le monstre du film n’est pas une créature hideuse et repoussante pleine de tentacules ou de griffes. Non. Ici le monstre n’est autre qu’un être humain qui se trouve être une femme. Et Stephen King à le don de créer des personnages originaux qu’ils soient les héros ou les méchant. Et le fait de faire d’un être humain un monstre psychopathe fait que c’est le type de monstre le plus horrible du cinéma. Il n’est rien de plus terrifiant a voir que la folie humaine exercée dans toute sa splendeur ! Un peu comme dans Apocalypse Now, film de guerre sur le Vietnam, qui explore la face de violence cachée de l’Homme ainsi que la folie humaine en générale aux travers des psychologies des différents protagonistes. Dans Misery, le monstre est donc une femme, anicienne infirmière de profession, qui, fervente admiratrice des romans du héros, va se révéler être une véritable folle psychopathe qui ira jusqu’à séquestrer et violenter physiquement l’écrivain Paul Sheldon d’une manière choc et sadique. De plus ce personnage à la psychologie fascinante se fera plusieurs délires : une histoire d’amour entre elle et Sheldon, sa mission qui est de faire réécrire le roman comme il se doit être et elle ira même jusqu’à s’identifier au personnage de Misery. Ce délire terrifiant conduira le personnage jusqu’à tuer et le tout dans un comportement paranoïaque et violent. L’ambiance du film de Rob Reiner repose donc surtout sur le caractère du personnage d’Annie Wilkes, sur la musique et les décors d’une froideur captivante. Ensuite le film possède bien évidemment un excellent scénario qui vous prend aux tripes dés le début tant vous êtes intrigué par l’histoire que vous allez découvrir, par le mystère qui entoure le personnage d’Annie Wilkes et surtout comment le personnage de James Caan va se tirer de cet enfer parfois insoutenable autant pour lui que pour nous, la scène où Annie met une planche de bois entre les pieds de Sheldon, prend une masse et lui brise les pieds est d’une terreur et violence insoutenable. Egalement, le scénario a des airs d’un film d’Hitchcock puisque James Caan nous fait penser à James Stewart en chaise roulante dans le chef-d’œuvre Fenêtre sur Cour, la maison d’Annie Wilkes fait penser à la maison de la mère de Norman Bates dans Psychose ou encore le personnage d’Annie Wilkes évoque ceux de Norman Bates et autre personnages dérangés du Septième Art. On peut également penser à Fargo des frères Coen pour l’ambiance froide et violente et avec le duo du Shérif et de sa femme qui s’envoi des vannes ou discute dans des dialogues niais comme dans le film des frères Coen. Bref Misery est un film vraiment fascinant au niveau scénaristique car possédant de multiples références et de grandes qualités en termes de mise en scène ce qui crée une ambiance très angoissante. Ensuite le film possède deux excellents acteurs principaux qui sont James Caan et Kathy Bates. Le premier est vraiment très bon, sans doute dans l’un de ses meilleurs films, et fait bien ressentir la détresse de son personnage, l’épuisement physique et mental qu’il subit ainsi que les différentes maltraitances dont il est victime. Et enfin il y a l’impressionnante Kathy Bates qui joue le personnage d’Annie Wilkes. L’actrice prouve qu’elle en est une grande puisqu’elle a réussit à rendre son personnage de malade mentale assez attachant grâce à sa psychologique complexe, on en viendrait à l’aimer tellement elle joue bien, un peu comme avec le Joker de The Dark Knight. Ce personnage est sans doute l’une des femmes les plus dérangées que j’ai jamais vu dans un film et un bad guy démentiel ! L’actrice, pour couronner son incroyable prestation, à reçut l’Oscar de la Meilleure actrice en 1991 ainsi que le Golden Globes de la Meilleure actrice. Misery de Rob Reiner est donc un excellent thriller grâce à son scénario très intelligent, à un suspense maintenu jusqu’au bout, à ses acteurs excellents et à quelques scènes chocs comme bien sûr celle de la masse mais aussi le combat entre les deux protagonistes à la fin plein de tension et de violence, font la réussite de ce film redoutablement efficace.