Je lui aurais donné une meilleure note pour un titre différent que celui choisi. Je pourrai accepter à la recherche du succès, à la recherche de la solution à ses problèmes peut-être aussi, voire même à la recherche d'un bonheur pour être vraiment indulgent mais pas à la recherche du bonheur, surtout pas, jamais. Avec tout ce que cela implique comme sens philosophique à cette phrase complexe, on en est très loin, on est tout juste proche de ce qu'on appelle "Le rêve américain". Mais pour moi ce n'est absolument pas ça LE bonheur, quasi-ultime, précédé du pronom défini marquant l'unicité de sa définition. On partage la vie de Chris Gardner qui, avec sa femme, peinent à boucler leur fin de mois avec tout ce que cela engendre comme problèmes de vie quotidienne, de couple et de dettes. Comme si cela ne suffisait pas cela va aller en empirant et générer plus d’ennuis. En fait, on se rend compte finalement que tout se résume à une histoire...d'argent ! On est malheureux car on n'a pas assez d'argent, donc on souffre et le bonheur, selon la stricte définition du film, est synonyme d'argent à profusion, donc la fin de ses galères. Plus on en a, plus on est heureux, c'est ce type de clichés que semble défendre ce film.
Il n’y a qu’à voir le regard scintillant de Will Smith devant la voiture de sport rouge. Quelle idée aussi d’aller lier la notion de bonheur à un travail dans un milieu aussi impitoyable, avide et sans scrupules que celui de courtier ? Il y avait peut-être moyen de trouver un autre métier plus noble, restons dans la vertu. Une voie d’or pour se faire un paquet d’argent rapidement certes, mais réputée pour être crapuleuse.
Ça correspond donc à cela être heureux ? Oui, évidemment, il n'y a pas que ça, il y a le fait de croire en ses rêves, d’être patient, de ne jamais rien lâcher, d’oser pour arriver à ses fins, de tout tenter malgré le cumul des difficultés pour offrir les meilleures conditions de vie à sa progéniture. Tout autant de messages, qui n'ont qu'une seule finalité au bout du compte, bien gagner sa vie, et qui dévient ainsi du sujet sensé être principal : en quoi consiste la recherche perpétuelle du bonheur ? On essaie de nous attendrir avec la relation du gentil papa qui fait tout pour son petit garçon tout mignon, comment ils vivent cette quête ensemble en restant toujours optimiste, et prenant les obstacles avec sérénité. Pour autant, on nous ne le vends pas vraiment comme moments de bonheurs, mais plutôt comme des galères, une souffrance inévitable saupoudrée de conseils pseudo-émouvants. Effectivement, cette relation reste bien sympathique, mais sans plus, on est bien loin d'égaler la tendresse d'un "La vie est belle" par exemple.
Pire, le fils est même exclu de la scène de fin où il annonce la partie de sa a vie qu’Il appelle ‘le bonheur’. La moindre des choses aurait été qu’il attende d’abord de le prendre dans ses bras pour l’annoncer, en s’empressant pour ce faire, afin de signifier que tout ce qu’il a fait et enduré c’était pour lui. Un moment partagé d’émotion délivrante après tant de souffrances, plutôt qu’un succès personnel le rendant fier de ce qu’il a réussi à accomplir.
En parlant de souffrance, même les problèmes qui se cumulent lors de la quête de Chris finissent par être trop prévisibles, à en devenir barbants. Surtout avec des concours de circonstances et coïncidences tellement improbables que ça fait perdre toute crédibilité en la chose, on finit par ne même plus s’attendrir.
Les gouttes qui font déborder le vase : les deux Hippies qu'il recroise quelques jours après avec la machine volée qu'ils sont bêtement en train de transporter, bis repetita avec le sdf et bien sûr comme par hasard, c'est toujours lorsqu'il y a un truc important ou urgent à faire qu'il se retrouve coincé dans une situation indélicate.
Ce qui est insupportable également, c'est le sort réservé à la mère, un personnage oublié auquel aucune place dans ce fameux bonheur n'a été réservé, plus un poids qu'autre chose. Laissée de côté, on ne lui accorde aucune espèce d'importance dans cette entreprise, ni non plus à sa finalité. Une mère de famille, on dirait n’est pas un maillon qui en vaille la peine pour être une famille heureuse. Ni bon ni réellement mauvais, ce film est loin d'avoir fait mon bonheur, il aurait au final mieux valu aller le rechercher ailleurs.