Oui, rien à redire sur le statut de Django, version 1966, c’est un western spaghetti de très bonne facture, qui n’a pas volé sa réputation. Surement l’un ou même le meilleur Corbucci.
Au casting, on trouve déjà un excellent Franco Nero dans le rôle titre de Django. Il est excellent. A la fois dur et en même temps séducteur, il incarne un personnage intéressant, complexe, et en même temps droit dans ses bottes. Rien à redire, le héros à du charisme, à une personnalité, et cela explique qu’il ait souvent été repris à mon avis. Aux côtés de Nero, Loredana Nusciak, actrice de qualité qui délivre elle aussi une bonne prestation et parvient à imposer son personnage au milieu d’un ensemble masculin. Je note aussi de bons seconds rôles, des méchants solides et eux aussi dotés de personnages attrayants et pour l’officier sudiste assez rare dans les westerns. Bref, là il n’y a pas grand-chose à redire, c’est du lourd et le film en profite à plein régime.
Le scénario est efficace lui aussi. Django se permet quelques surenchères pas toujours des plus crédibles (la gatling), mais enfin, le film est bon. D’une durée parfaite, le film ne souffre d’aucune longueur, il fonce, il y a des rebondissements, des fusillades, des moments durs et violents, sans concession, une pointe d’humour désabusé, bref, Django c’est un western typé, avec de la personnalité, et qui s’appuie en plus sur une histoire de belle facture avec un dénouement bien vu.
La réalisation de Corbucci est bonne elle aussi. Sans avoir le raffinement d’un Leone, néanmoins Corbucci distille une mise en scène plus brute, plus directe, imposant une violence qui ne prend jamais son temps, et qui arrive par fulgurance. De surcroit Corbucci n’oublie pas son ambiance, et il profite pleinement des décors tout à fait réussis, de cette atmosphère crépusculaire du bout du monde, et la reconstitution d’époque est remarquable. Le tout servi par une photographie tout à fait dans le ton, qui donne des tableaux superbes parfois. Franchement Django est visuellement très attrayant. Musicalement aussi, avec le fameux thème chanté d’ouverture, mais plus généralement avec toute la bande son qui est vraiment très agréable à entendre.
En somme Django, version 1966 est un film des plus réussis, un western qui à sa place dans les métrages marquants du genre. C’est un autre style que Leone, c’est plus direct, plus brut de décoffrage, c’est moins stylisé mais c’est percutant, et il faut avouer que tout s’imbrique fort bien pour démultiplier l’efficacité de ce film. Corbucci signe une petite pépite du western, qu’il serait mal venu de louper. 5.