On a beau être adepte du "c'était mieux avant", il faut pas pousser. Sur la face arrière du coffret DVD, je lis: "one of the greatest Spaghetti Westerns ever made"". Si quelqu'un pouvait m'expliquer les points communs et influences de ce film avec les chefs d'oeuvre de Leone, je suis preneur.
Si peut-être, les décors, prises de vue, ainsi que la musique du film sont plutôt réussis. On retrouve donc bien quelques codes du genre dans lequel "le bon, la brute et le truand", ou encore "il était une fois dans l'ouest" triomphent.
Malheureusement, beaucoup d'éléments viennent davantage le rapprocher d'une bonne vieille parodie, une sorte de Scary Movie pour westerns. Premièrement, et ça a tout de même son importance, il est très mal joué. Florilège de morts exagérées, caricaturées, dont le ton nous est donné dès la septième minute avec un enchaînement cri/roulade arrière qui ferait passer les footballeurs italiens pour des amateurs. On pourrait continuer longtemps comme ça, en citant notamment l'étrange réflexe que l'on retrouve chez beaucoup de personnages de lever les bras en tournant sur soi au moment (parfois même avant) de recevoir une balle.
Le personnage principal, Django donc, est taillé pour procurer la fascination que suscitent souvent les héros du western. Sorte de Lancelot du Lac des temps modernes, il tire avec une habileté un peu douteuse, respecte et sa bat pour la défense des femmes sans les désirer, ou presque. Le teint halé, des mots à peine soufflés et un regard bleu profond, Franco Nero nous apparaît ici comme un Clint Eastwood version discount.
Pour ce qui est de l'intrigue, c'est quand même un peu n'importe quoi. Le mystère du cercueil était plutôt intéressant, mais ce qu'il cache... Pour ma part, je l'avais deviné. J'aurais préféré pas... C'est pour moi ce qui a définitivement fait basculer le film dans le registre du comique.
Bon, cela dit, il a le mérite d'être court et condensé, le rythme nous permet donc d'arriver au bout sans trop de souci.
Mais ça ne restera pas un des grands western de son époque. Même si la violence qu'il y montre a fait scandale: la scène de l'oreille notamment, qui fait plus train fantôme pendant un mercredi après-midi que cinéma hollydien.
Alors bon, bien que ça fasse intello contestataire d'adorer les films censurés à leur sortie, il est dangereux d'en faire un critère systématique de qualité. On est pas visionnaire dès qu'on est censuré. On peut aussi avoir raté. C'est pour moi le cas de Corbucci.