Attention, Western d'exception ! De l'or, du sang et de la boue, voilà le matériel qui l'en compose, de cela, les thématiques codifiés du registre en seront poussées à un paroxysme qui définit mon exception inaugurale.
Puisqu'il s'agit d'inauguration, comment débuter sans évoquer son introduction ? Un type qui traine un cercueil dans une mélasse sur fond de chanson éponyme à son nom, quoi de plus iconique ? D'emblée, le film captive avec sa démonstration par l'image des idées arque boutés autour d'un monde en décrépitude, ou les camps se retranchent derrière les bannières, par choix et sadisme, comme une véhicule de la théorie du plus prompt à rependre la cruauté par la force sur celui estimé inférieur. Tout son champ lexical se conjugue par l'impulsion de son réalisateur, Sergio Corbucci ( et d'un Ruggero Deodato ! ), dont la façonne stabilise un récit autour d'un personnage pour qui cet ordre doit s'acheminer, sans aller trop vite ... Détail qui à de l'importance.
Django, cet ex-soldat, prisonnier, déserteur, dont les objectifs sont dans un premier laps de temps peu équivoques livre à mesure les intentions de sa présence au milieu d'un conflit auquel il a, déjà, à moyen et court terme pris fonction et qui selon lui, n'a que trop durer en étant victime de ce dernier. Sa position sur l'échiquier s'inverse momentanément lorsqu'il révèle le contenant de son bagage plus qu'inhabituelle, son sourire entraperçu lors de sa rafale sur les alliées de son ennemi, arborant le rouge comme emblème, dresse le substitut du fin de règne. La calfeutre derrière les murs est terminé !
Viens maintenant un autre chapitre. Celui-ci débute à l'instar du précèdent, par un acte manifeste de torture ( dont Tarantino à visiblement bien été influencé ), l'ablation et la dégustation de l'oreille du col rouge, par le col rouge ! Pourtant, le ton passé cette horreur devient nettement plus " léger ". Django, vire à l'épopée, place le curseur sur un projet autre que la vengeance, celui d'un braquage main dans la main, une coalition pleine de frénésie, épique, enjôleuse malgré sa poursuite de sa brutalité manifeste. La fin du coup, laisse aussi place à une évasion qui tend à oscillé vers une suite de cet acabit. Le troc du contenant du cercueil, et la nouvelle direction une fois la ville quitté reviens à un point de départ bien plus macabre et tragique. La boue, une fois encore est le premier de ces éléments à entrer en scène. Je crois n'avoir jamais autant fixé sa composante que par ce Western, il y'a de quoi voir, il faut le dire.
La torture, physique et psychologique sont des outils mis en œuvre pour assouvir la domination au milieu du conflit, post-guerre, mais dont le mal ronge encore les consciences, croyances, et dont la légitimité n'est que certitudes pour atteindre le but entériné jusqu'ici. La fin du long-métrage, de sa perte du colis, pas si précieux au final, enfin pas le but ultime, aussi surprenant soit-il, à la déflagration qui s'ensuit, tout est ici mis en œuvre pour attester d'une colère froide, gratuite, difficilement soutenable. La balle de Maria, les mains brisés à coups de crosses puis par le piétinements des cavaliers sous les rires racontent une horreur vu comme acte de piété par des tortionnaires ... Un mal, sans vision manichéiste, qui narre une abominable vérité, l'horreur est déjà là !
La suite, une exécution en bonne et due forme, de celui ayans mis un terme à la neutralité dont il se représentais jusqu'alors. Une fin que l'on imagine similaire sans son choix d'y prendre ou non fait et cause ... En charpie, Django, obtient consécration du sacrifice sur la tombe de celle qu'il souhaitait vengé depuis le départ. Dans une démonstration, là encore !
Franco Nera et consorts sont des visages sublimes, ce film se gaussent de les mettre à mal, ils et elles souffrent avec une brutalité et une fièvre qui soumet une délivrance lorsque le " Fine " retentit. Un chef d'œuvre.