Un bateau espion britannique sombre dans les eaux albanaises, emportant avec lui, l’ATAC, un système top secret appartenant au gouvernement et servant (entre autres) à coordonner ses sous-marins nucléaires. James Bond est chargé de remettre la main sur l’ATAC avant que des personnes malveillantes ne s’en emparent…
Après avoir été monteur sur 3 James Bond, John Glen endosse la casquette de réalisateur pour la toute première fois (il enchaînera par la suite 4 autres James Bond) et nous entraîne dans une éreintante course poursuite, un road-trip à l’européenne, passant par l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Rien que pour vos yeux (1981) revient aux fondamentaux, oubliez le très science-fictionnel précédent opus (Moonraker - 1979) qui se déroulait dans l’espace, ici l’intrigue à lieu sur terre ou sous la mer. Cette fois-ci, les scénaristes ont fait preuve de rigueur et sérieux, mais ont oublié de peaufiner leur scénario, car il faut bien l’admettre, durant 2h, il ne se passe pas grand-chose en dehors des scènes d’action, alors certes, on n’a pas le temps de s’ennuyer, mais les séquences sont tellement rallongées plus que de raison, si bien que le film s’éternise et cela s’en ressent (les longues scènes sous-marines ou celles à ski parlent d’elles-mêmes).
Ce 12ème opus de la saga détonne à plusieurs niveaux, à commencer par la scène pré-générique qui a le mérite d’être originale et pas déplaisante (la séquence entre Bond et Blofeld), on s’amusera de voir James Bond au volant d’une Citroën 2CV (dont les cascades ont été réalisées par Rémy Julienne), conférant au film un côté trop loufoque, façon Le Gendarme de Saint-Tropez (1964).
Le clou du spectacle reste quand même la course poursuite enneigée (bien que trop longue pour ce qu’elle a à raconter). Une séquence réalisée par un spécialiste, un coordinateur de cascades et féru de sports extrêmes, à savoir Willy Bogner (Feu, glace et dynamite - 1990). Cette séquence qui dure 10min sera l’occasion pour James Bond de s’essayer au ski, au saut à ski, ainsi qu’au bobsleigh (ou presque). A noter aussi, l’impressionnante ascension de l'ancien monastère, qui a le mérite de jouer avec nos nerfs.
Au final, malgré la présence de la très ravissante Carole Bouquet (23ans lors du tournage) et des scènes d’actions étirées à n’en plus finir, l’intrigue principale s’avère tellement légère, pour ne pas dire simpliste, que l’on comprend rapidement qu’en réalité, tout cela n’était qu’un prétexte à une surenchère de scènes d’action, au détriment d’un scénario qui tienne la route.
(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2022)
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