Une comédie tout à fait excellente que Les Fugitifs, qui révèle tout de même tout le talent burlesque de Francis Veber.
Le métrage repose d’abord beaucoup sur ses excellents interprètes. Il faut le dire le duo Richard-Depardieu fonctionne outrageusement bien, avec une complémentarité des deux interprètes, et une complicité évidente qui apporte beaucoup au métrage. Autour de ces deux acteurs qui s’en donne à cœur joie avec des personnages leur convenant très bien, on trouve une toute jeune Anaïs Bret, météore dans le cinéma puisqu’elle ne poursuivit pas, et on peut le regretter vu qu’elle offre une interprétation mémorable de petite fille quasi-muette. On trouve encore des seconds rôles de prestiges, campés par des acteurs aussi réputé que Carmet, Michel Blanc, bref, des bons du cinéma français avec des personnages truculents.
Le scénario impose un style parfaitement équilibré entre humour potache et émotion. Le film marque énormément de point en jouant sur cette double corde. L’humour fonctionne en plus à merveille, avec quelques gags totalement hilarants, et l’émotion profite encore plus de l’atmosphère nostalgique qui se dégage du film. En plus le métrage est court, et impose donc un rythme très dynamique, et il faut avouer que Les Fugitifs impose une recette assez irrésistible.
Visuellement le métrage est très solidement conduit. Veber livre une mise en scène enlevée, avec quelques influences théâtrales évidentes qui sont à l’avantage du film ici. On est continuellement accroché aux personnages du coup, et le comique de situation en profite souvent. Les décors et la photographie n’ont rien d’exceptionnel, maintenant ce n’était pas franchement ce que l’on pouvait attendre, et ceux qui ont connu apprécieront forcément l’aspect rétro du tout. A noter en revanche une superbe bande son signée Kosma, qui est réellement imposante et tout à fait adaptée au film.
Bon, clairement je le dis, une des comédies incontournables des années 80. Un film très plaisant, très appréciable, plus profond qu’attendu, réussissant à la fois à être un film plein d’humanité sans céder à la naïveté ou à la larmoyance, et un film très drôle, sans recourir au lourdingue ou au trash. Bref, un film d’une grande finesse, c’est tout à fait méritoire. 5.