Comédie avec le trio Veber-Richard-Depardieu, Les Compères n’est pas la meilleure du groupe, mais elle reste un moment très sympathique, avec quelques baisses de régime, mais qui profite de la capacité de Veber à mener de bonnes comédies distrayantes.
Comme de coutume, le duo contrasté Richard-Depardieu est un point important du métrage. Complémentaires car différents, ils se sont parfaitement trouvés, et ils s’amusent visiblement dans ce métrage. Richard a un jeu qui nécessite de la subtilité, et ici, il parvient à la trouver, offrant une prestation qui ne surprendra pas les connaisseurs de l’artiste, mais qui convainc tout à fait. Face à lui Depardieu joue les gros bras, dans un rôle qui là aussi ne surprendra pas, mais qui s’avère assez cocasse pour amuser. Néanmoins, c’est bien de leur union qu’émerge le véritable intérêt qu’on peut leur porter. Autour d’eux quelques seconds rôles toujours appréciables comme Philippe Khorsand ou Michel Aumont, et un Stéphane Bierry pas encore très à l’aise, mais porté par la fraicheur enthousiaste de son âge !
L’histoire est assez basique finalement dans son concept. Une fugue, deux pères potentiels qui se lancent à se recherche dans le sud de la France. Le final est assez attendu bien sûr, et l’intérêt du métrage réside dans le talent de Veber pour parvenir à orchestrer autour de cette trame moyenne, de vrais moments de drôlerie. Sans atteindre la qualité des Fugitifs par exemple, Les Compères est loin d’être un ratage. Le film est court, très dynamique, les rebondissements sont bien présents, avec une narration plutôt fluide, c’est difficile de s’ennuyer. Si les pauses sentimentales sont déjà moins plaisantes, trop superficiels, pour autant on tient une comédie d’aventure agréable où le passé de Depardieu permet d’introduire des passages que n’aurait pas reniée une comédie policière par exemple. Pas aussi brillant que Les Fugitifs donc, mais un divertissement punchie et bien vu.
Sur la forme Les Compères profitent d’une jolie photographie, de décors plutôt pas mauvais (du moins pour les extérieurs), et d’une mise en scène alerte de Veber. Il orchestre ses gags avec efficacité, et sans avoir un grand génie, son dynamisme et sa fluidité sont d’un bel effet. Maintenant, au-delà de l’aspect visuel, ce qui retient l’attention c’est bien sûr la bande son de Cosma, très bonne, qui vient surligner avec efficacité les scènes où elle apparait. Et dès le début, elle met forcément dans des dispositions plutôt favorables !
Les Compères c’est de la bonne comédie populaire signée Veber, qui s’avère tout à fait distrayante, sans pour autant remplir pleinement le contrat à cause d’une dimension sentimentale déjà moins bien traitée. Le final abrupt en forme de happy end n’en est qu’une démonstration. 3.5