La fin des années 80 ont vu naître deux des figures les plus mythiques du cinéma d'action. La première est seule et s'appelle John McClane, flic teigneux dans Piège de Cristal. La deuxième, elle, est un duo de flics: Riggs et Murtaugh. Joël Silver, heureux producteurs des deux, a eu le nez fin de croire en l'éternelle histoire de la paire mal assortie, et en conséquence, il a confié les reines à une équipe de choc. Tout d'abord, Richard Donner à la réalisation, que son Superman a mis sur orbite. Il imprègne un rythme fluide, tout en laissant les personnages exister. Et c'est là que se trouve l'autre partie de l'équation gagnante: les acteurs. Riggs flic incontrôlable et suicidaire, et Murtaugh, bon père de famille, proche de la retraite. Pour le premier, Mel Gibson s'imposait, tout d'abord car son passif en matière de héros suffit (Mad Max), et aussi pour les vraies similitudes qu'il avait avec son personnage (une période de sa vie était à forte teneur d'alcool). Il fait littéralement corps avec Riggs, lui imprégnant une vraie rage teintée de désespoir (la scène ou il sanglote dans sa caravane est très émouvante). En contre-point, Danny Glover fait des merveilles dans le rôle du flic pépère, dont la nervosité part souvent dans le rouge, dès qu'approche le collègue qu'on lui a assigné. Les deux réunis et c'est le plaisir immédiat: les piques fusent aussi vite que les balles. On ne s'ennuie pas vite, tant toutes les données se complètent naturellement. Même l'intrigue, pourtant pas très originale, nous suffit amplement: les deux flics, une fois associés, doivent résoudre une enquête, dans laquelle la fille d'un ami de Murtaugh a trouvé la mort. Bien entendu, cette affaire est plus complexe et les deux partenaires se retrouvent bientôt confronté à une organisation du crime, mené par un Gary Busey parfait en nemesis de Martin Riggs. Le film a quelque peu vieilli mais c'est toujours la même joie qu'on a de le revoir, année après année. Surement ce qui s'est fait de mieux dans l'action, après la saga Die Hard.