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    Elephant Man
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    680 critiques spectateurs

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    fyrosand
    fyrosand

    113 abonnés 173 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 mai 2013
    Je n'ai jamais eu le courage de regarder ce film en entier ... Quand j'étais petit, par peur et par la suite car ce film était beaucoup trop triste à mes yeux . Je l'ai donc regardé pour la première fois en entier et à la fin, je me suis dit que des films aussi beaux sont tellement rares ! Elephant Man est donc un chef d'oeuvre puissant, unique et magnifique ... Il présente des passages émotionnellement très dûr, et des passages superbes accompagnés d'une musique splendide . Ce bijou du septième art regorge de sentiments, est interprété par d'excellents acteurs qui usent énormément de leurs talents ( John Hurt est absolument formidable et tellement touchant, jouant un très beau personnage ; et Anthony Hopkins incarne le docteur Treeves à merveille ) et excelle par sa mise en scène, ses cadrages et un choix du noir et blanc intelligent . Il est donc nécessaire de regarder au moins une fois un film de ce genre et la définition de "merveille cinématographique" vous apparaîtra naturellement ! Exceptionnel ...
    Mosse.
    Mosse.

    96 abonnés 445 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 février 2009
    Fan de David Lynch depuis que j'ai vu "Mulholland Drive" ( 2001 ), je me devais de voir "Elephant Man" ( 1980 ), réputé pour être son film le plus émouvant.
    C'est tout simplement sublime! Un des film les plus triste que j'ai vu dans ma vie! L'émotion n'est pas instantanée ( sauf lors de la scène finale, avec cette musique magnifique que l'on retrouve aussi dans MD ), mais, quelques minutes, voire quelques heures après la fin du film, il nous reste un trace indélébile, l'émotion est imprégnée dans notre coeur. C'est alors, quand on ressent ça, que l'on se rend comte que c'est un chef d'oeuvre, comment ne pas être touché par ce film?
    Et c'est ce qu'il est, un chef d'oeuvre, avec des prestations bluffantes, que ce soit celle de John Hurt ou de Anthony Hopkins, c'est magnifique, et surtout c'est vivant, on y croit!
    Beaucoup de scènes sont mémorables, comme celle où John Merrick, 'Elephant Man', apprend à parler, ou la cultissime scène dans la gare dans laquelle il déclare <<I am not an Elephant! I am not an animal! I am a human being! I … am … a man!>> phrase encore plus culte que la scène, et puis bien sur la dernière scène, une des plus triste et émouvante qu'il m'ait été donné de voir...
    Filmé dans un noir et blanc magnifique, d'un très bon niveau pour 1980, Lynch ne fait pas trop dans l'étrange, et reste assez proche de la réalité ( oui, puisque c'est un histoire vraie ), et nous livre peut-être donc son film le plus traditionnel, mais aussi un des plus puissant émotionnellement et dont la prestation de John Hurt restera dans ma mémoire comme une des plus belle.
    Un film mémorable, à voir et à revoir ( même si il est très difficile de le trouver en Dvd et que dépenser 4 euros toutes les semaines pour le louer à la Médiathèque c'est beaucoup... )!
    Eddy P
    Eddy P

    139 abonnés 274 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2007
    Un chef-d'oeuvre absolu dont les images, les dialogues et les cadrages subliment le contenu. Indémodable, philosophique, bouleversant, humain... le plus grand film de Lynch et son meilleur contre-emploi.
    septembergirl
    septembergirl

    601 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 avril 2014
    Un drame magnifique, empli d'humanité. Les prestations de John Hurt et d'Anthony Hopkins sont remarquables. Une réalisation qui se distingue également par son très beau décor, le tableau de l'Angleterre victorienne y étant parfaitement dépeint. Une véritable réussite de David Lynch !
     Kurosawa
    Kurosawa

    578 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 décembre 2018
    Plus qu'un film sur la différence, "Elephant Man" est un film sur le regard, celui que l'on porte sur John Merrick, un homme à la difformité incurable. L'intelligence de Lynch n'est pas de traiter la question sous une forme univoque qui déboucherait logiquement à une conclusion humaniste mais, au contraire, de la problématiser de manière retorse et audacieuse. Il n'y a pas, d'un côté, des regards bienveillants et, de l'autre, des regards malveillants mais plutôt des personnages qui ont leurs raisons d'appréhender Merrick à leur façon. Il va sans dire que le comportement de Bytes et du gardien de nuit est odieux mais est-il moins honnête que celui de Treves (Anthony Hopkins magistral) ? La question est provocatrice mais elle se pose bel et bien : la compassion du médecin envers Merrick est-elle sincère ou bien seulement intéressée, destinée à être étalée dans les journaux pour flatter un ego au sein de la société aristocratique ? Quant à Madge Kendal, l'actrice de théâtre, se rapproche-t-elle de Merrick naturellement ou bien souhaite-telle accentuer sa popularité ? Il est possible que ces personnages soient honnêtes et que ce cynisme ne réside que dans leur inconscient mais le simple fait de s'interroger isole un peu plus le "monstre" humilié, décidé à se fier à l'unique amour qu'il éprouve. "Elephant man" fait de cet amour une abstraction puisque mis en scène dans des tentatives expérimentales qui sont autant imaginées par Lynch que par Merrick. Que ce soit lors de la scène d'ouverture ou bien lors de la représentation théâtrale finale, la mise en scène est mentale, elle nous plonge dans l'esprit trouble de Merrick – un esprit aussi étrange que le corps – connecté à une mère qu'il n'a jamais connue. spoiler: Ce lien inexplicable permet de mettre fin à un parcours trop douloureux; le monstre redevient enfant, bercé par les étoiles et un sourire rêveur qui peut enfin le consoler. Chez Lynch, l'amour est cosmique, il dépasse tout : "Nothing will die".
    ElAurens
    ElAurens

    77 abonnés 585 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2010
    Avec Elephant Man, David Lynch réalise un monument du 7eme art. La mise en scène est sublime. John Hurt est incroyable, Anthony Hopkins génial. Plusieurs scènes sont d'une tristesse vraiment intense. Amoureux de cinéma courez le voir. Un chef-d'œuvre magnifique et bouleversant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 11 mars 2013
    N'étant pas particulièrement un aficionado du cinéma de David Lynch (je n'ai vu que "Une Histoire Vraie" et "Lost Highway" qui étaient tous deux excellents), lorsque j'ai vu que dans ma caverne aux DVD traînait entre deux rangées cet "Elephant Man", je ne sais pas pour quelle raison mais j'ai été attiré. Attiré déjà par le nom du réalisateur, occasion pour moi d'approfondir mes connaissances de la filmographie de Mr Lynch, et par l'histoire, celle de John Merrick (joué par l'incroyable John Hurt, méconnaissable -faut dire que le maquillage aide grandement-), homme défiguré et déformé lorsque sa mère, alors enceinte de ce dernier, fut attaquée par un éléphant furieux. Quelques années plus tard, alors traité comme une bête de foire, Merrick se retrouve dans les mains d'un docteur, Frederick Treves (Anthony Hopkins), qui veut l'étudier au nom de la science avant de se prendre d'affection pour lui. "Elephant Man" est un conte certes moralisateur. Mais derrière le message se cache une fable humaniste et grave vis-à-vis des différences et du regard que porte l'être humain face à ces "freaks". En parlant de "freaks", le long-métrage de Lynch rappelle aussi le film "Freaks" de Tod Browning ou les mêmes sentiments des Hommes par rapport aux "bêtes de foire" étaient filmés, de manière plus cruelle et pessimiste encore. Car si "Elephant Man" possède quelques relents de pessimisme, il ne l'est pas entièrement, notamment du fait que les personnes s'occupant de John Merrick sont plein d'humanisme et d'amour envers lui. Certes, certains passages mettent en avant dans un génie de mise en scène la cruauté dont sont capables les Hommes (je pense surtout lorsque le pauvre Merrick se fait traiter comme une bête par une horde d'ivrognes et lorsqu'il se met à hurler dans les toilettes de la gare de Londres face à des passants outrés par la laideur du bonhomme, "laissez-moi tranquille! Je suis un Homme! Je suis un Homme!". Lynch parvient à faire une grande histoire de cet "Elephant Man", sans tomber dans un trop plein de bons sentiments ou de misanthropie. Le film parvient à évoluer avec un juste milieu. Le noir et blanc inculque lui-aussi une atmosphère particulière au long-métrage, plongeant le spectateur dans un Londres inquiétant, sale et quasi-onirique. David Lynch accouche d'un film d'une grande poésie, à la fois dure et tendre envers ses personnages. Un monument du cinéma, tout simplement.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Y a-t-il film plus déchirant ? Pas sûr. On y atteint des sommets d'émotion via quelques scènes à jamais gravées dans le cœur et dans la mémoire : quand John Merrick rencontre l'épouse de Frederick Treves, quand il reçoit la visite de l'actrice (Mrs. Kendal), quand il se retrouve acculé dans les toilettes de la gare de Londres... Il y a aussi la scène du théâtre, le dénouement... Les larmes coulent. Naturellement.
    Cet Elephant Man est une perle noire. Un chef-d'oeuvre pétri de dignité, de cruauté et de compassion. Profondément humain, douloureusement humaniste, le film laisse à la fois dévasté et totalement admiratif, fasciné par le personnage central (qui a réellement existé) et fasciné par l'infinie délicatesse du traitement de son histoire. Délicate et habile est la façon avec laquelle ce John Merrick nous est présenté, progressivement et pudiquement, d'abord à travers le regard d'autres personnages : regard d'effroi des amateurs de fêtes foraines, regard cupide de celui qui se dit son "propriétaire" et qui l'appelle "mon trésor", regard de tristesse sidérée du chirurgien qui le contemple pour la première fois (une des plus belles scènes de l'histoire du cinéma). John Merrick, c'est aussi un râle, une ombre, une cape noire surplombée d'un masque en toile et d'une casquette, avant d'être un corps révélé, monstrueusement difforme, et un regard, merveilleusement doux, innocent. On apprécie la subtilité de ce jeu de regards, comme on apprécie l'efficacité d'un autre jeu, de miroirs. Jeu de miroirs pour confronter la monstruosité physique et la monstruosité morale, la noblesse d'âme du "monstre" et l'abjection d'une frange plus "normale" de l'humanité. Jeu de miroirs, aussi, pour rapprocher la société du spectacle et la société scientifique qui, toutes deux, en viennent à chosifier l'être humain à des fins de commerce, d'étude ou de gloire. Jeu de miroirs, enfin, établi par Lynch lui-même, dans ses commentaires sur le film, pour associer symboliquement les excroissances du corps de Merrick aux protubérances urbaines d'une Angleterre victorienne en pleine révolution industrielle (usines, cheminées…).
    Avec Elephant Man, le cinéaste signe son deuxième long-métrage seulement, après Eraserhead, qui était déjà une réflexion-expérimentation sur le corps, les projections corporelles de l'inconscient, la monstruosité. Lynch décline donc ici à nouveau certaines de ses obsessions, sous un vernis plus classique, même si le côté expérimental affleure parfois. Et dans cette thématique du "monstre", il rend également hommage à Tod Browning en établissant une parenté magnifique avec son film le plus connu, Freaks, à travers la reconstitution des univers forains, la caractérisation de personnages atypiques, le noir et blanc expressionniste… Ce noir et blanc, parlons-en un peu. C'est une merveille esthétique, de même que la composition des plans. Tout le travail de Freddie Francis (à qui l'on doit aussi notamment la photo superbe des Innocents, de Jack Clayton) est à saluer.
    Côté acteurs, la performance de John Hurt, affublé d'un maquillage phénoménal, est unique ; Anthony Hopkins brille par sa subtilité : Anne Bancroft irradie comme toujours d'une lumière vibrante. Et l'on se régale des compositions très classe, dans des seconds rôles, de deux acteurs so british : John Gielgud et Wendy Hiller.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    394 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 mars 2014
    Le film le plus abordable de David Lynch, qui connut un succès retentissant au début des années 80, ce qui fit la renommée mondiale du réalisateur américain. Il raconte l'histoire vraie (bien que romancée) de John Merrick, un homme d'une grande difformité physique, qui malgré son apparence repoussante montre des qualités humaines irréprochables ainsi qu'une grande sensibilité. Il met en scène John Hurt dans le rôle de l'homme éléphant et l'excellent Anthony Hopkins dans celui du docteur Frederick Treves, qui le prendra sous son aile pour l'extraire de sa condition d'objet de foire. "Elephant Man" est un très beau film éblouissant de sincérité et d'humanité, la scène ou Merrick est coincé par les gens qui le pourchasse et où il crie "Je ne suis pas un animal, je suis un être humain" est très puissante, une des plus marquantes du cinéma; de plus la fin est absolument bouleversante avec une musique restée culte. Visuellement très abouti, dans la lignée de "Eraserhead", toujours en noir et blanc révélant une nouvelle fois les qualités d'esthétisme de Lynch. Cependant la réalisation est bien moins complexe que son prédécesseur, dont on pourrait reprocher une approche un tant soit peu académique, mais cela renvoi d'un certain sens au film lui même, où l'obtention de l'homme éléphant que ça soit par son esclavagiste ou par le Dr Treves pose une question morale pour en faire un objet de reconnaissance auprès du monde. En tout cas, pari réussi pour David Lynch qui signe là un vrai grand chef d'oeuvre du cinéma.
    landofshit0
    landofshit0

    274 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juin 2013
    Lynch fait un film de commande,il dit qu'elephant man est le film qu'il aime le moins. Pourtant ce film possède d'énormes qualités. Il en fait un drame poignant sur les relations humaines,entre un homme difforme et ces congénères qui le repoussent. La mise en scène et parfaitement efficace elle est renforcer par de sublimes images de noir et blanc.
    Alexarod
    Alexarod

    276 abonnés 1 866 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mars 2014
    Attaquons d’emblée par le négatif car il y en a peu. Le principal défaut de cette œuvre, selon moi, est sa lenteur. En effet, pas mal de longueurs, parfois inutiles, que l’on aurait préféré remplacée par des moments d’échange entre John et la société. Bien sur cette lenteur participe à l’ambiance lourde, mais elle finit par prendre le pas et plomber le tout.
    Hormis ce fait, symptomatique également des films un peu anciens (oui années 80 mais placé dans le 19è siècle), tout est parfait. Le noir et blanc, bon choix pour ne rendre Elephant man que plus horrible, en couleur l’effet aurait été moindre. Cela aide à resituer l’époque également, et à jouer de la lumière (surtout pour retarder l’apparition de Merick). L’histoire est bien trouvée, bien exploitée, et envoie des messages de tolérance sans faire la leçon. En cela, la scène où Hopkins s’interroge sur ses motivations est réussie, et casse un peu l’image de chevalier blanc du héros, mettant en avant des faiblesses possibles, et poussant le spectateur à se questionner. La mise en scène est claire et la trame, quoique classique, demeure bonne.
    Il faut avouer que pour cela David Lynch est bien aidé par la prestation sans accrocs d’Anthony Hopkins, capable de jouer les psychopathes autant qu’un homme d’honneur. Le maquillage du monstre aussi est une réussite, à se demander si John Hurt était pas déformé. La musique reste rare mais belle et les dialogues sont sobres. Au final, forcé de constater que pour une fois, les récompenses trustées (8 nominations aux Oscars) sont méritées, et un film à conseiller à tous.
    Benjamin A
    Benjamin A

    707 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 avril 2014
    Pour son deuxième film "Elephant Man", David Lynch nous raconte le parcours (romancé) de John Merrick, plus couramment et cruellement appelé Elephant Man à cause de ses malformations. Il s’intéresse plus particulièrement à la relation qu'il aura avec un médecin bien attentionné qui va vouloir réhabiliter John Merrick.

    Et finalement c'est une très belle œuvre que nous offre David Lynch pour ce qui doit être son film le plus abordable. A la fois humaniste et poignant, tout en nous faisant réfléchir sur la nature humaine. Doté d'une richesse et d'une justesse d'écriture, notamment dans le déroulement et surtout dans les différents portrait humains. Celui de la "foule", qui va se montrer d'une grande cruauté et d'aucune justesse dans son traitement vis à vis de John Merrick qu'il surnommeront assez vite l'homme éléphant, celui de ce docteur qui va s'occuper de John, le refaire vivre et l'extraire de sa cage, mais qui va peu à peu se poser des questions sur le bienfait de son travail et se demander si il n'exploite pas inconsciemment John et bien évidemment celui de ce dernier, d'abord traité comme un animal et restant muet puis peu à peu retrouvant le langage et sa dignité, faisant preuve d'une finesse émotionnelle et intellectuelle. L'autre force du film, c'est de donner un aspect réaliste à l'histoire, renforçant les sentiments que l'on peut avoir vis à vis des différents personnages grâce à une mise en scène adéquat et donnant une atmosphère sombre, sublimant ainsi le décors victorien (très belle reconstitution d'ailleurs, que ce soit au niveau des costumes, des décors...). La photographie en noir et blanc est superbe et Lynch l'utilise à merveille. On notera aussi la très bonne bande-originale ainsi que son utilisation.
    Les interprétations sont excellente, que ce soit John Hurt essayant de trouver sa place dans un monde qui le rejette, jouant avec sensibilité, délicatesse et dignité alors qu'il est sous des tonnes de maquillages élaboré à partir des moules en plâtres réalisés sur le vraie Joseph Merrick et miraculeusement conservés jusque-là. Anthony Hopkins est lui aussi impeccable.

    L’œuvre qui a fait connaitre Lynch et qui lui a permis d'acquérir une certaine notoriété, qui se révèle poignante et intelligente, tout en étant très bien joué et réalisé.
    Julien D
    Julien D

    1 194 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 juillet 2014
    Voici une œuvre dramatique que le sujet rend indémodable: L'acceptation de la différence. La bêtise humaine n'a jamais été aussi bien filmée dans cette Angleterre en pleine période d'industrialisation (synonyme de déshumanisation?) où cet homme difforme, interprété par un John Hurt méconnaissable, se révèle fragile, tendre et surtout bien plus intelligent que tous ces badauds le voyant comme une monstruosité, aussi bien amusante à voir qu'horrifique. Face à lui, le docteur Frederick Treves, incarné par l’impeccable Anthony Hopkins, devient lui-aussi un personnage dont l’arche dramatique mène à une humanisation en s’attachant et en garantissant une identité à ce pauvre John Merrick. Avec sa morale, Elephant man devient une antithèse du Freaks de Tod Browning, puisqu’il est dit que pour devenir humain il ne faut pas accepter mais bien rejeter son statut de monstre. Cette histoire vraie, filmée à travers une mise en scène et une ambiance très sombres dans lesquels on retrouve la patte de David Lynch et clôt par un inoubliable final musical, est tout simplement le plus beau pamphlet humaniste de l’histoire du 7ème art.
    Akamaru
    Akamaru

    3 075 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 novembre 2014
    Une oeuvre absolument grandiose,que tous les amoureux du cinéma se doivent de voir une fois dans leur vie,en dépit de sa facture art et essai."Elephant Man" est une histoire qui parle à tous,car elle met les hommes face à leur lâcheté,leur jugement cruel et définitif,et leur incapacité à voir un être humain avec le coeur.Constat implacable,qui rend le film très émouvant,étant donné que John Merrick,l'homme-éléphant,est d'une gentillesse et d'une dignité inégalable.Il fait office de miroir sur ces gens qui après été effrayés par son apparence,adoptent un masque de politesse,reflétant leur hypocrisie,leur duperie.David Lynch donne une tournure très poétique,voire fantasmagorique,à ce récit somme toute classique.Il filme dans un superbe noir et blanc métallique,et recrée avec beaucoup de détails la société victorienne anglaise de la fin du XIXème siècle,partagée entre humanistes érudits,notables pragmatiques et peuple persécuteur.La fin est très marquante,sur un air d'adagio,qui boucle la boucle,d'un être inapte à vivre parmi les siens,en dépit de tous ses efforts d'intégrations.Des longueurs,mais une interprétation impeccable d'Anthony Hopkins,et de John Hurt sous les maquillage de Merrick.Cri envers la tolérance,et une popularité intacte chez les spectateurs.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    680 abonnés 2 990 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 avril 2020
    Le visage de John Merrick, ce visage gardé secret ou entrevu pendant les quarante premières minutes du long métrage, relève de l’art brut, de cet art inné des marginaux de toutes sortes qui, au XIXe siècle, remplissent les cirques, divertissent les foules, fascinent les sciences. C’est un visage-galaxie relié à la constellation-mère, à ce fracas cauchemardesque de plans dans lesquels la beauté maternelle est abîmée, écrasée, déchirée par l’enfantement et l’abandon. Et derrière ce visage, une âme, elle aussi brute, une bonté d’âme tenue à l’écart des vicissitudes du monde. John Merrick est un être pur, la compassion incarnée : il connaît la Bible par cœur, reconstruit à l’aide d’une maquette la cathédrale qui se dresse devant sa fenêtre, mais qu’un mur divulgue en partie. Il faut dépasser ce mur, le franchir en l’escaladant, le briser par l’imagination. L’art saisit l’art, l’artiste saisit l’artiste, David Lynch saisit John Merrick. Mais entre eux, la société-spectacle. Celle qui montre du doigt le monstre tel un miroir déformé tendu à sa beauté convenue, celle qui rejette ses angoisses sur le corps d’autrui pour en faire un bouc-émissaire à sacrifier, celle qui se rend à l’opéra, haut lieu de culture, pour voir, sur la scène, des animaux joués par des acteurs. Le cinéaste distribue le circassien non seulement au cirque dont il est l’émanation et le fondement, mais également à la culture mondaine ainsi qu’à la science qui peine, derrière son professionnalisme, à effacer sa fascination pour Merrick. Dès lors, The Elephant Man met en scène la déchirure irrémédiable qui sépare les hommes à partir du moment où l’apparence physique fait écran, devient le support sur lequel sont projetées des fantasmes, des peurs et de la curiosité. C’est un film sur le corps de l’autre regardé, sur le regard comme instance de jugement qui s’avère incapable de dépasser ce stade, de surmonter le mur voire le démolir afin de rebâtir la cathédrale dans son ensemble. Les efforts de compassion trahissent le malaise, l’assistance médicale trahit le regard clinique. L’autre est là, sous nos yeux, mais nous sommes destinés à le manquer, encore et encore. Sauf par le cinéma. Le long métrage de David Lynch constitue la seule communication véritable entre l’humain marginalisé et le spectateur qui perd ainsi son statut de public assistant à un spectacle pour se voir transporté en lui-même, confronté à des réactions et à des sentiments confus, complexes. Le recours au genre mélodramatique sert donc de porte d’entrée vers le sublime. Le cinéma peut seul faire de John Merrick une œuvre d’art, dans la mesure où il nous offre la possibilité de partager l’intimité, de dépasser la surface pour entendre les pulsations d’un cœur qui bat à l’unisson d’un rêve, celui de retrouver sa mère, de se raccorder à la beauté originelle qui est la somme de toutes les beautés particulières. Le film et le personnage principal rêvent à la beauté, mais en l’abordant par le prisme du grotesque, ils n’accèdent qu’au sublime, genre esthétique placé au-delà de la vie humaine. The Elephant Man est un chef-d’œuvre de douleur et de poésie qui laisse transparaître la vision d’un artiste, David Lynch, en communication avec d’autres, de la sublime partition musicale signée John Morris à la photographie magnifique de Freddie Francis, en passant par des acteurs d’une justesse bouleversante.
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