1001 Pattes a bug's life, sorti en 1998 et deuxième long métrage du studio emblématique à la lampe de bureau est un film d'animation selon moi assez injustement tombé aux oubliettes, noyé par les mastodontes que sont Toy Story, Cars et Némo. Pourtant ce Pixar est loin de constituer une oeuvre secondaire au contraire, je le classe facilement dans mon top 10 personnel. 1001 Pattes c'est un fragment de mon enfance qui a contribuer à la naissance de ma passion pour le studio. Avec Toy Story 1 et 2, Les Indestructibles et Monstres & cie, ce sont ces 5 là qui m'ont bercé depuis mon plus jeune âge...et encore maintenant bien sur !
1001 Pattes, l'histoire d'une colonie de fourmi forcée de récolter la nourriture pour le compte d'un gang de sauterelles dirigé par le redoutable Borgne. Tilt, fourmi insignifiante parmi les siens, très maladroite, réussie suite à une maladresse à causer la perte total de la récolte saisonnière. Ce qui ne manquera pas de plonger le Borgne dans une colère folle qui en guise de punition ordonna une double ration avant la saison des pluies. Refusant de se soumettre à l'autorité, Tilt décide du haut de sa petite taille de rassembler son courage et de s'aventurer hors de sa colonie dans le but de trouver de redoutables mercenaires qui pourront combattre les sauterelles. Voilà pour l pitch global.
Pourquoi ? pourquoi ce film d'animation s'est fait oublier ? On a pourtant bien affaire à un vrai petit bijoux made in Pixar. Une perle avec laquelle le studio a encore une fois laisser parler tout son génie d'inventivité parce que 1001 Pattes possède bien à mes yeux les plus grands atouts: ce genre de Pixar avec lequel, à partir d'un élément du monde, réussi à créer tout un univers au complet avec ses personnages, ses lois, ses propres codes de société ect. Après avoir permi à des jouets de prendre vie, ce sont insectes à qui John Lasseter et Andrew Stanton (Némo, Wall-E) donnent la vedette. On découvre donc avec une curiosité naïve la vie de ses petites bestioles qui est loin d'être gaie. Non seulement ce Pixar part d'un bon postulat de départ avec un univers tentateur mais en plus il bénéficie d'un scénario finement pensé. Sous les traits d'une colonie de fourmi travaillant pour le compte des sauterelles, Pixar a réussi à transposer une critique de notre société dans le cas d'un régime totalitaire. Une critique de la dictature, de l'esclavage, de l'exploitation des faibles par les plus forts avec comme sous thématiques la quête de liberté, l'individualisme contre la conformité et la loi du plus fort et aussi dans le cas des fourmi (car Pixar, même en les personnifiant les fait conserver leur mode de vie d'insecte) : la survie du peuple par rapport aux dangers comme les prédateurs, la famine ou les lois de la nature et de la chaîne alimentaire. Le film, en plus d'être très divertissant offre donc aux spectateurs plus âgés un second niveau de lecture. Un propos très bien mené de A à Z (non pas le héros de Fourmiz lol^^). Et même en ayant un tel propos qui se voudrait très adulte, le film n'en oubli pas qu'il se destine aux enfants et garde intact toute sa magie et aucun des deux n'empiète sur l'autre, au contraire, la présence de magie et de bons sentiments proches du Walt Disney renforce la beauté de la morale sous entendu à savoir:
les faibles ne sont pas destinés à servir les forts; En réalité ce sont les faibles qui deviennent les forts dans la mesure ou les forts ont besoin des services des faibles pour assurer leur domination.
Des questions qui s'apparente même à la philosophie tellement il y a réflexion. Et c'est loin d'être les seuls qualités du film, notamment sur le plan visuel, les graphismes en animation 3D sont beaux.Je suis même un peu surpris, n'ayant pas vu le film depuis longtemps je m'attendais à ressentir un léger vieillissement des images mais pas tant que ça en fait De belles images de la nature et de paysages hauts en couleurs changeants au gré des saisons défilent sous nos yeux, une nature débordante de magie et de poésie, appuyée par les musiques de Randy Newman à la mélodie douce incarnant la beauté du monde végétal dans tout son lyrisme et tantôt un peu plus dynamique avec son petit tempo approchant le Jazz. Pour en revenir au visuel, la beauté de l'image tient également au fait qu'elle se soucie du détail avec un soin particulier pour les feuilles et leur couleur en fonction des saisons, les brindilles, les brins d'herbes qui deviennent une véritable jungle et les plantes très diversifiées (Pissenlits, trèfles...). Côté personnages là aussi il y a des espèces variées et pas que des fourmis mais aussi une coccinelle, une chenille, une araignée, un papillon, un scarabée ect. Là aussi il y a des efforts qui ont été fournis sur l'esthétiques bestiales (je sais pas si ça se dit mais temps pis). Les personnages sont bien écrits et correctement utilisés dans le récit, le héros Tilt est un insignifiant qui cherche à se rendre utile aux yeux des autres mais doté d'une grande maladresse, il enchaîne les gaffes et les quiproquos qui font généralement mouche ! x)
téméraire et animé d'un grand sens du devoir, il constitue il faut le reconnaître un prototype de héros plutôt classique mais facilement attachant et qui plus est je le redis bien traité, ce qui ne le rend pas agaçant. On a aussi deux héroïnes: Couette la petite princesse toute mignonne et Atta, sa grande soeur (pour qui Tilt en pince...évidemment), pas grand chose à dire sur elle, elle n'a pas un grand rôle dans l'histoire mais comme notre héros manque de confiance en elle et cherche à apprendre de ses erreurs, un genre de princesse qu'on a pas très souvent, Pixar à le mérite d'innover de ce côté là. Bien sur on à aussi
toute la troupe du cirque: Marcel, Fil, Heimlich, Cake, Gypsy, Manny, Rosie,Chivap et chichi. Les soit disant mercenaires que Tilt recrutera...avant de se rendre compte de son erreur. Ces personnages sont sympa, comme je l'ai dit plus haut, chacun est un insecte différent des autres ce qui installe déjà une petite preuve d'originalité. De plus ont a affaire à des artistes de pacotille, déchus, à la recherche d'une nouvelle carrière ou ils pourront briller. Drôles par leurs petit caractère et leurs farces de clown, on prend plaisir à rire de leur ridicule au départ mais à la fin on est presque ému de leur fidélité à Tilt, tout en sachant que leurs numéros seront la clé de la contre attaque
. Niveau casting par contre, pas beaucoup de têtes connues, VO comme Vf, on retrouve à la vf Thierry Wermuth (Tilt) qui a également fait la voix de Sifli dans Toy Story 2, Marie Vincent (Atta), Marie Sambourg (Couette), Dominique Collignon-Maurin (le Borgne), qui double aussi Léon Bogue dans Monstres & Cie. On a aussi les voix additionnelles de Bernard Alane, Barbara Tissier, Marc Alfos et Eric Métayer. Niveau du rythme c'est bien géré également, sur 1h35 on a un schéma narratif bien développé et clair à chaque étape c'est appréciable et ça se revoit très facilement donc un petit plaisir à se faire à l'occasion de temps en temps. Après, il faut bien en parler, le film est tous le temps comparer à Fourmiz de Dreamworks (et c'es tout à fait normal) mais après les deux oeuvres sont quand même un peu différentes. Même si les deux ont pour thématiques la dictature et l'individualisme contre la conformité, Fourmiz lui en parle beaucoup plus explicitement sur une approche beaucoup plus proche de la société humaine en incluant la guerre, la lutte des classes et l'utopie alors que 1001 Pattes à laisser une place à la magie. Je crois que c'est pour ça que je préfère les fourmis de Pixar (et puis j'ai découvert Pixar avant Dreamworks donc 1001 Pattes occupe une place plus importante dans mon coeur). Excellent Pixar 4,5/5