Une suite pas exceptionnelle.
Continuant sur sa lancée, le réalisateur Darren Lynn Bousman s'occupe de diriger le quatrième jeu macabre pour Jigsaw. Prévu pour être une trilogie, cet opus doit relancer la franchise après l'avoir stoppé lors d'un Saw 3 plutôt convainquant. On reprend la même formule, on change un peu l'aspect et l'on mixe le tout dans un nouvel opus. Alors retour gagnant ?
Un nouveau jeu, de nouveaux pièges, les mêmes règles. Voilà le crédo de ce nouvel opus qui a la lourde tache de relancer la franchise après le final sympathique connut dans Saw 3. Prévue à la base pour être une trilogie, ce nouvel opus doit donc lancer un nouveau cycle dans la franchise horrifique. Cependant, pas de grands changements notables dans cet opus, on reste dans du Saw classique du début à la fin. On confronte cette fois-ci le chef du SWAT chargé de traquer Jigsaw dans les opus précédents. Un peu à la même manière que dans Saw 3, la victime va suivre un parcours pour assouvir sa quête de réponses. Pris au piège dans un de ses jeux macabres, il va devoir mettre ses nerfs à rudes épreuves pour espérer s'en sortir. Le film est quand même arrosé de bon nombres de flash-back afin de nous donner quelques informations supplémentaires sur Jigsaw et son univers. On en apprend pas mal sur lui, mais aussi sur les pièces du puzzle manquantes pour comprendre les opus précédents. On retrouve les mêmes valeurs propres à Jigsaw, c'est-à-dire, le mérite de la vie, la culpabilité, le remord, la souffrance ou encore la vengeance. Alors qu'on nous avait habitué à des pièges cruels et violents, on est face à l'un des opus qui propose les pièges les moins inspirés de la saga. La fin est plutôt surprenante dans la mesure où il fallait trouver un tour de passe-passe pour relancer la franchise. C'est chose faite dans la lignée des autres opus avec un retournement de situation inattendu et bien amorcé. On ne s'attend pas à un tel dénouement tant le jeu promettait une autre alternative.
Les acteurs sélectionnés pour cet opus sont toujours aussi convaincants. Ainsi, on retrouve Tobin Bell pour la quatrième fois. Ce fameux Jisgaw, le tueur au puzzle qui se prend encore plus au jeu alors qu'il a passé l'arme à gauche, en demeurant toujours aussi fou mais qui, parle plus de sa vie et de sa philosophie. On découvre plus de secrets sur le personnage, pourquoi est-il devenu le tueur au puzzle... Certes son personnage est
mort dans le 3
, mais on apprend quand même quelques éléments sur lui notamment ce qui l'a poussé à devenir ce qu'il est. On découvre également de nouveaux personnages comme l'agent spécial Strahm qui veut tout faire pour trouver les coupables. Ou encore son collègue, le ténébreux agent Hoffman (interprété à merveille par Costas Mandylor). Cet opus met aussi en avant la concubine de Jigsaw, Jill, interprétée à la perfection par Betsy Russell.
La réalisation est, encore une fois, à la hauteur de la réputation de la saga. Avec des moyens conséquents pour un opus de Saw (10 millions de $ de budget) le film arrive à instaurer un climat très réaliste et encore plus malsain. Les décors suintent la crasse et l'atmosphère est plus pesante grâce à des environnements aux couleurs cramoisies. Les séquences chocs s'enchainent, les nombreuses effusions de sang sont crédibles, le réalisme est très saisissant tant on se laisse prendre facilement au jeu. Dommage que les pièges soient si peu inspirés.
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Les + : le côté thriller, twist final, les acteurs, la réalisation
Les - : l'histoire, pas assez de nouveautés, manque de prise de risque
Note : 9 / 20
Saw 4 est l'opus qui illustre parfaitement ce que pourrait devenir la franchise Saw si elle se repose trop sur ses acquis. Ultra classique dans la forme et dans le fond, cet opus de transition devait assurer le spectacle après la conclusion de la trilogie. Même si l'histoire n'est pas passionnante, elle offre son lot de torture et de tripes à l'air le tout saupoudré d'un final redondant. Pas folichonne, ni même exceptionnelle, cette suite limite la casse et aurai pu être moins intéressante si elle n'était pas garnie de révélations à la pelle.