Bon, un de la Iglesia assez consensuel, connaissant le réalisateur espagnol. Crimes à Oxford et un petit film qui surprend de la part du réalisateur, et si on retrouve par moment son esprit (notamment dans le cas du scientifique fou cloué sur son lit d’hôpital atteint d’une maladie horrible ou la relation mère/fille chez la logeuse du héros) dans l’ensemble il manque de singularité. Doté d’acteurs convaincants (très bon John Hurt et Elijah Wood qui arrive plutôt bien à faire oublier le Seigneur des anneaux), il se déroule suivant un scénario agréable et original. C’est là le véritable élément fort du film. Il se déploie (malgré une certaine complexité) assez bien et se suit sans déplaisir. Maintenant la fin ne paraitra pas pleinement convaincante, et s’avère fade en comparaison de l’intrigue conduite dans le métrage. A noter que malgré la qualité apportée au scénario et aux dialogues, le film apparait tout de même assez longuet, malgré une durée restreinte, avec peu de morts, pas très graphique d’ailleurs, et surtout peu de mouvements. C’est plan plan, dans le style des polars à l’anglaise. La mise en scène contribue à ce sentiment, car trop sage. Par ailleurs, sans démériter, la photographie n’a rien de très originale. Là encore elle reste en terrain balisé. Dotée de décors plaisants, ils ne sont pas suffisamment mis en valeur pour devenir inquiétants, mystérieux, ou susciter un réel plaisir en ce disant « Ah, voilà des éclairages innovants » ou « Ah voilà des contrastes de couleurs audacieux ». La musique ne laisse pas de souvenirs impérissables, et comme la mise en scène, se contente de faire le boulot. Au final ce Crimes à Oxford souffre de sa banalité. L’intrigue est recherchée certes, mais finalement guère plus que dans bien des polars anglais (vous trouvez dans un genre moins « mathématique » des choses toutes aussi bonnes dans un Inspecteur Barnaby, Lewis ou Morse). D’autant que la fin ne soulève pas des montagnes. L’ensemble est plutôt soigné, mais là encore pas suffisamment pour le distinguer d’un polar britannique de bonne facture. Bien interprété il est vrai, doté de personnages pour certains réellement intéressants, ou même curieux parfois (de la Iglesia introduisant par petite touches son style personnel), l’ensemble reste trop consensuel, comme dit au début, et ne parvient pas à se distinguer vraiment. C’est ludique certes, mais on ne parvient pas à s’enlever de la tête que ce film manque de personnalité, et pourrait très bien venir d’un réalisateur quelconque. Il peut aussi faire bailler de tant à autre, ce qui ne plaide pas en sa faveur. Bref, correct, mais sans plus.