Le réalisateur américain Robert Altman est devenu la cible de l'extrême-droite américaine à la suite de certaines déclarations faites à des journalistes britanniques lors de la promotion au Royaume-Uni de son prochain film, Gosford Park.
"Lorsque je vois flotter un drapeau américain, je rigole", expliquait ainsi le réalisateur de Mash à des journalistes britanniques, ajoutant qu'il trouvait "embarrassant" d'avoir George W. Bush pour président. Il aurait également affirmé qu'il serait très heureux de vivre en Angleterre : "Je ne regretterai absolument rien des Etats-Unis". Il confessa enfin fumer régulièrement de la marijuana...
Scandale aux Etats-Unis
Ces déclarations ont scandalisé les conservateurs outre-Atlantique : certains activistes d'extrême-droite appellent par exemple au boycott de Gosford Park. Dans un article cinglant du célèbre quotidien The New York Post, le journaliste Steve Dunleavy a même invité Robert Altman "et autres crétins d'Hollywood" comme Julia Roberts, décrite comme une "écervelée" pour avoir déclarée "Bush n'est pas mon président", à se retirer de la course aux Oscars. "Aux Oscars, votre précieux derrière sera protégé par des foules de policiers, ainsi que par le FBI et la CIA, qui sont financés grâce aux impôts des Américains, et commandés par le président Bush" écrit t-il sur un ton acerbe.
Des propos saisis hors de leur contexte
Face à ces agressions, les amis et collègues du réalisateur rappellent que Robert Altman est l'auteur de quelques uns des plus grands films américains de sa génération, qu'il a un passé militaire glorieux et s'est battu pour son pays au Vietnam. De son côté, Robert Altman tente d'apaiser le débat. "Je suis fier d'être Américain, fier d'être New-yorkais et de vivre depuis trente ans dans cette merveilleuse ville. J'ai grandi dans la ville de Kansas et j'ai servi mon pays pendant la guerre. Je regrette sincèrement que certains de mes propos ait été saisis hors de leur contexte" conclut t-il.
Laure Brasseul