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    Interview : Pascal Légitimus

    Lors du Festival de Saint-Jean-de-Luz, Pascal Légitimus a évoqué pour AlloCiné le métier de réalisateur et "Les Rois mages", nouveau film des Inconnus.

    Saint-Jean-de-Luz, envoyée spéciale

    Membre du jury au Festival de Saint-Jean-de-Luz, Pascal Légitimus s'est confié à AlloCiné. Le comédien-réalisateur-humoriste est revenu sur le métier de metteur en scène et sur son prochain film, Les Rois mages, qui marquera le retour des Inconnus sur le devant de la scène.

    AlloCiné : Quel est, pour vous, l'intérêt d'un festival dédié aux jeunes réalisateurs ?

    Pascal Légitimus : La relève doit être assurée. Les réalisateurs confirmés vieillissent. Il faut forcément des jeunes réalisateurs qui aient du talent, des choses à dire. Il faut du sang neuf. Un festival qui cautionne cela, je suis à 100% pour !

    Quel conseil pourriez-vous donner aux réalisateurs qui débutent ?

    Si les réalisateurs n'ont rien à dire, ce n'est même pas la peine de filmer. Il faut qu'il y ait un propos. Un film, c'est beaucoup d'argent. Dépenser trente millions pour faire un gros navet qui n'intéresse personne, je ne vois pas l'intérêt. C'est un métier, il y a beaucoup d'intermédiaires : son, lumière, éclairage, maquillage... On ne peut pas faire un film comme cela, du jour au lendemain. Dans une vie, ça compte.

    Je m'étonnais quand j'étais petit d'entendre Jean-Jacques Annaud dire : "Il me faut quatre ans pour faire un film". Je me suis dit : "Quand même, c'est long !". Pour faire le mien (Antilles sur Seine), cela m'a pris deux ans. Il y a un temps de gestation. Mon conseil : réfléchir à son propos, à la manière. Pourquoi ne pas faire une maquette avec une petite caméra DV pour voir si la sauce prend ?

    Vous avez réalisé un documentaire sur votre grand mère : Darling Légitimus...

    C'est une grande artiste qui a débarqué quand elle avait quatorze ans à Paris. Elle a joué avec Joséphine Baker dans le revue Nègre. Elle a côtoyé les plus grands : Guitry, de Funès... Elle a eu un parcours tellement génial que j'en ai fait un documentaire avant qu'elle ne meurt. Malheureusement, à la cérémonie des César, quand elle est décédée, son nom n'a pas été cité. Si des personnes sont intéressées par ce documentaire, ils peuvent m'écrire sur www.legitimus.com.

    Comment est né le projet des "Rois mages" des Inconnus, qui sortira le 12 décembre 2001 ?

    L'idée a germé à la fin des Trois Freres. A la fin du film, un cuisinier m'appelle Balthazar et je réponds : "Pourquoi il m'appelle Balthazar ?". On s'est demandé : cinématographiquement, quels sont les personnages qui pourraient nous représenter ? Il y a les trois petits cochons, les trois mousquetaires et puis les rois mages. L'avantage : c'est une histoire qui n'a jamais été racontée au cinéma. C'est deux petits paragraphes dans l'Evangile selon Saint Matthieu.

    Nous voir en djellaba avec des bouclettes et être transposés dans une autre époque... il y avait un anachronisme qui nous plaisait. Le film contiendra beaucoup d'émotions, de philosophie et de rire à la fois. Les Trois frères était un film déjanté, jeune, on avait de vrais défauts. Là, c'est trois personnages qui sont purs.

    Quel part avez-vous pris dans ce film ?

    Je suis surtout acteur. J'étais pris par Antilles sur Seine donc je n'ai pas pu assurer la création totale du projet. Je suis arrivé en fin de parcours. J'ai donné mon avis mais j'ai fait totalement confiance à Didier Bourdon et Bernard Campan. C'est comme si j'avais des frères...

    Un souvenir de tournage qui vous a marqué...

    Il faisait très chaud au Maroc : 42°C. Dans le désert, j'ai vu trois chameaux qui avaient à peu près nos têtes : un très foncé, un moins et un très clair. J'ai pris une photo et j'ai dit : "Les mecs, les chameaux c'est nous. C'est un signe !".

    Propos recueillis par M-C.H.

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