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    L’Homme des hautes plaines sur Arte : la VF invente une autre fin !
    Corentin Palanchini
    Il aime les superbes paysages (Ford), les sales gueules et les BO de Morricone (Leone), les héros indomptables (Hawks), les rebelles (Sollima), les solitaires (Eastwood), les délires (Les Mystères de l’ouest), la guerre de Sécession (The Good Lord Bird, Glory) et l'héritage de tout ça (Yellowstone).

    Saviez-vous que la fin de "L’Homme des hautes plaines" de Clint Eastwood était différente entre la version originale et la version française au point de tout changer au film !

    L'Homme des hautes plaines est le premier western réalisé par Clint Eastwood et sa deuxième réalisation après Un frisson dans la nuit. Pour sa première incursion dans le genre qu'il l'a popularisé, l'aspirant cinéaste va jouer une figure qu'il a déjà incarnée à l'écran : un Homme sans nom, qui arrive, agit et repart. Ici, il vient s'en prendre à une petite ville de l'Ouest américain.

    Sauf que selon la version que vous regardez, la scène finale du film n'est pas du tout la même.

    L'Homme des hautes plaines
    L'Homme des hautes plaines
    Sortie : 22 août 1973 | 1h 45min
    De Clint Eastwood
    Avec Clint Eastwood, Verna Bloom, Marianna Hill
    Presse
    4,0
    Spectateurs
    3,9
    louer ou acheter

    À la fin de L'Homme des hautes plaines, en version originale, on ignore qui est le personnage de Clint Eastwood et pourquoi il tenait tant à se venger de la petite bourgade de Lago. En effet, lorsque Mordecai est en train d'inscrire le nom du défunt marshal Duncan sur une pierre tombale, l'échange est le suivant en version originale (sachant que le personnage d'Eastwood répond hors champ) :

    Universal Pictures
    J'ai jamais su votre nom / Si, tu le connais. Prends soin de toi.

    Mais la version française choisit d'aller plus loin :

    J'ai jamais su votre nom / C'est celui que tu graves. Celui de mon frère. Prends-en soin.

    La traduction française interprète donc la réplique de la version originale. L'Homme des hautes plaines prend donc un tout autre sens pour le public français, puisqu'il est clairement dit que le héros était le frère du défunt marshal, là où la VO laisse planer le doute et inscrit le film dans la mouvance des personnages anonymes semblant envoyés d'un autre monde (parfois l'enfer, comme ici ou Pale Rider, parfois le paradis, comme dans L'Homme des vallées perdues) pour régler une situation ou accomplir une vengeance.

    Universal Pictures

    Cette figure d'Homme sans nom qui arrive, règle un problème et repart n'a pas été inventée par Clint Eastwood ou Sergio Leone et sa trilogie du dollar, même si elle était auparavant au moins dotée d'un prénom comme le Shane de L'Homme des vallées perdues de George Stevens.

    Déjà dans le film de chanbara japonais, certains des héros avaient eux aussi un simple prénom (Yojimbo) ou un surnom inventé au cours du film (c'est le cas dans Sanjuro d'Akira Kurosawa).

    Alors, l'Etranger de L'Homme des hautes plaines s'appelle-t-il Duncan et est-il venu venger son frère ou est-il arrivé d'un autre monde pour réparer une faute collective ? Le mystère aurait-il dû être tranché par la VF ? À vos claviers !

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