Aujourd'hui, le mot "blockbuster" est entré dans le langage courant pour désigner un film à gros budget, généralement issu de grosses licences comme Star Wars, Transformers, Le Seigneur des Anneaux, La Planète des singes, Matrix, Avatar, Harry Potter, Marvel ou DC. Mais savez-vous d'où vient ce terme et pourquoi a-t-il été appliqué aux mastodontes cinématographiques ?
Origin Story du blockbuster
Avant d’être utilisé par les boîtes de production d'Hollywood, le terme blockbuster a une histoire un peu moins glamour. Au départ on désigne par ce mot une bombe utilisée durant la Seconde guerre mondiale par l'armée de l'air britannique.
Littéralement, ça voulait dire que l'engin explosif était capable de détruire un ensemble d’habitations : "Block" désignant un pâté de maison et "buster" signifiant exploser. C’est plus tard que le terme de blockbuster a été repris par le monde du théâtre américain pour désigner une pièce qui cassait la baraque et signait l'arrêt de mort de tous les autres spectacles de la ville.
Par ailleurs, en français, on pourrait traduire blockbuster par "casse-baraques", mais cette expression est beaucoup moins impactante, bien évidemment. Blockbuster a ensuite été repris par les firmes américaines à l'orée des années 50, un âge où le 7ème art se portait assez mal, concurrencé par l'avènement d'une petite boite à troubadours : la télévision ! Le cinéma a donc dû lutter contre cela en offrant un spectacle toujours plus impressionnant.
Faire plus fort que la télé
C'est à cette époque que le milieu investit dans de nouveaux formats comme le Cinérama, le Vistavision, le Technirama, le SuperPanavision 70, le Dynarama, le Warnerscope ou le célèbre Cinémascope. Par exemple, le Cinérama était possible grâce à trois caméras synchronisées qui donnait un résultat extra-large comme dans le film La Conquête de l’ouest. Les super-productions se nomment alors Quo vadis, Autant en emporte le vent, Cléopâtre, Spartacus ou encore Ben-Hur.
Cependant, c'est en 1975 que le terme blockbuster va se populariser et se répandre comme une traînée de poudre à travers la planète. Cette année-là, Steven Spielberg s'apprête à révolutionner l'exploitation cinématographique avec Les Dents de la mer !
Spielberg change la donne
Quand le film sort à l’été 1975, personne ne s’attend à un raz de marée, et pourtant, le long-métrage rapporte 470 millions de dollars pour un budget de 7 millions. C’est ça un blockbuster : un film qui rafle tout et laisse des miettes pour la concurrence. Après ce triomphe, les studios américains modernes comprennent vite l’intérêt de sortir un film à grand spectacle en plein été.
Le succès des Dents de la mer ouvre la voie à Star Wars, réalisé par George Lucas, qui marque lui aussi l’histoire du blockbuster en devenant le premier film à générer la vente à grande échelle de produits dérivés. Dans le même temps, Un Nouvel Espoir engrange 775 millions de recette au box-office pour un budget de 11 millions.
Après un succès pareil, George Lucas met directement en chantier une suite à Star Wars. C’est là qu’on va commencer à parler de franchise plutôt que de blockbuster. De plus, la franchise a 2 avantages : d’un côté le public retrouve des héros et un univers connus. De l'autre côté, les studios prennent moins de risques, puisque les spectateurs seront au rendez-vous pour avoir la fin de leur histoire.
L'ère des stars bankables
Ensuite, dans les années 80 et 90, on remarque que le blockbuster est souvent porté par une grande star comme Bruce Willis, Tom Cruise, Sylvester Stallone ou Arnold Schwarzenegger. Aujourd’hui, il est plutôt centré autour de marques comme DC Comics et Marvel, ou de franchises installées comme Mission : Impossible, Star Wars, Jurassic World, La Planète des singes ou Pirates des Caraïbes.
Autre tendance de fond : les blockbusters cherchent à trouver des acteurs peu connus du grand public pour devenir le visage de leurs sagas. Qui connaissait Daniel Radcliffe, Chris Hemsworth ou Daisy Ridley avant qu’ils ne soient à l’affiche de blockbusters ? Réponse : pas grand-monde.
À noter qu'au début, un film était appelé blockbuster parce qu'il cartonnait en salle sans que cela ne soit prévu au départ, comme Les Dents de la mer. Après, Hollywood a commencé à imaginer des films prévus pour cartonner et on a commencé à appeler ces films des blockbusters, des films conçus pour cartonner en salle. Dans ces cas-là, on parle également de "tentpole", un terme moins connu du grand public mais qui désigne aussi ce genre de productions.
Cela dépend bien sûr du budget du film et des entrées, il n'y a pas vraiment de barème. Et parfois, le studio a beau tout prévoir pour que ça marche, et ça se plante. En effet, si le blockbuster connaît souvent le succès, il arrive qu’il y ait des échecs, voire même des catastrophes industrielles.
Apprendre de ses échecs
Évidemment, on pense à Disney, qui avait beaucoup dépensé pour John Carter alors que le film a été un gouffre financier pour le studio. (Aujourd'hui, la firme aux grandes oreilles effectue un retour aux sources après les bides d'Indiana Jones 5 ou The Marvels, produisant des suites moins risquées financièrement avec notamment Vice-Versa 2 ou Vaiana 2, qui explosent le box-office). Toutefois, on a eu des exemples où l’échec est allé jusqu’à couler une boîte !
Ça a été le cas de la firme Carolco, qui avait produit Terminator et Rambo ; cette dernière a fait faillite après la sortie du blockbuster L’île aux pirates, le film récoltant seulement 18M pour un budget de 115. Depuis, les leçons ont été retenues… Aujourd’hui, les studios sortent environ un blockbuster par mois, et un par semaine pendant l’été. La donne a également changé du côté de nos contrées françaises.
Le blockbuster à la française
Des oeuvres comme Les Trois Mousquetaires, Astérix & Obélix ou le récent Comte de Monte Cristo ont démontré que les films à gros budgets à la française pouvaient aussi cartonner. Par exemple, le diptyque des mousquetaires a attiré 6 millions de spectateurs et le Monte Cristo de Pierre Niney a rassemblé 9,3 millions de curieux. Des beaux succès pour ces blockbusters du pays de Molière !
En cette fin d'année 2024, vous pourrez retrouver en salles des super-productions comme Kraven The Hunter, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim, Mufasa ou encore Sonic 3. Tout cela en attendant le grand retour de Marvel avec Captain America Brave New World le 12 février prochain, suivi de Thunderbolts le 30 avril.