Attention, ce qui suit revient en détail sur l’intrigue du dernier épisode de la série Better Call Saul, désormais disponible en intégralité sur Netflix. Si vous ne l’avez pas encore vu, et ne souhaitez rien savoir sur son contenu, il vous est alors vivement recommandé d’interrompre dès à présent votre lecture de cet article.
Presque dix ans après la fin de Breaking Bad, voici venu le temps pour son préquel Better Call Saul de nous livrer son ultime épisode. Bien que moins médiatisée que son modèle, la série consacrée à l’avocat véreux Saul Goodman (Bob Odenkirk) est généralement considérée comme plus réussie que la série-mère, un constat qui s’applique encore plus particulièrement à l’ultime saison du programme.
Conçue comme un préquel de Breaking Bad donc, Better Call Saul a néanmoins développé comme fil rouge narratif une intrigue se déroulant après la mort de Walter White et l’évasion de Jesse Pinkman en Alaska (telle que montrée dans le film El Camino).
Saul, de son vrai nom Jimmy McGill, se fait désormais appeler Gene Takavic, et travaille dans un centre commercial au fin fond du Nebraska ; mais le passé de ce dernier va finir par le rattraper lorsqu’il sera reconnu par un passant, à qui il proposera de devenir son nouvel associé.
Depuis plusieurs semaines déjà, l’idée d’un happy end nous paraissait plus qu’illusoire, alors que la nature maléfique de Jimmy/Saul/Gene a repris le dessus dans une série d’arnaques, notamment envers un pauvre homme atteint d’un cancer ; bien décidé à dépouiller n’importe qui, et ce sans aucune once de remords, l’ancien avocat a voulu échapper jusqu’au bout à la justice, avant d’être rattrapé par les forces de l’ordre… caché dans une benne à ordures !
Une fin appropriée pour une telle crapule… Redevenu Saul alors qu’il faisait face au procureur d’Albuquerque, et à Marie Shrader (la veuve d’Hank, et également belle-sœur de Walter), ce dernier a rappelé qu’il est un avocat de génie, à défaut d’un avocat honnête et conventionnel comme son frère Charles McGill, en parvenant à négocier une peine de seulement 7 ans de prison, quand la liste de ses primes semblait lui garantir de passer le restant de sa vie derrière les barreaux.
Mais alors que nous pensions assister à un nouveau show Saul Goodman, et que l’avocat semblait même prêt à entraîner dans sa chute son ex-femme Kim Wexler, ce dernier est finalement "redevenu" Jimmy, en décidant de confesser l’ensemble de ses crimes, rendant caduc l’accord passé avec le procureur et l’exposant à une peine maximale.
S’il sait qu’il ne reverra plus jamais la lumière du jour, Saul – qui bénéficie d’une certaine popularité auprès des autres détenus – a néanmoins préféré sacrifier sa liberté, pour pouvoir renouer le contact avec Kim. Le final de Better Call Saul est l’histoire d’une rédemption, et non celle d’un pardon, livrant également le message l’espoir que l'amour est la plus importante des choses, y compris pour un être aussi corrompu et vénal que Saul Goodman.
Alors non il ne s’agit pas d’un dénouement bienheureux, mais contre toute attente, cet ultime épisode aura malgré tout apporté son lot d’optimisme à une histoire sordide qui aura vu peu de protagonistes en sortir indemnes. Dans un sens, Saul était condamné depuis la mort de Walter et l’effondrement de son empire. Après deux ans de cavale, le voici enfin prêt à accepter son sort, finalement peu cher payé par rapport à celui réservé à tous ceux qui ont croisé sa route au cours des dernières années...