DE QUOI ÇA PARLE ?
Adapté de l’article de Jesse Barron, paru dans Esquire, “The Girl from Plainville” s’inspire de l’histoire vraie de Michelle Carter, cette jeune femme qui avait envoyé des sms macabres poussant au suicide. La mini-série explore la relation de Carter avec Conrad Roy III ainsi que les événements ayant conduit à la mort de ce dernier et, plus tard, à la condamnation pour homicide involontaire de la jeune femme.
The Girl from Plainville, une série créée par Liz Hannah et Patrick Macmanus.
UN DRAME RÉEL
2017, Massachusetts, États-Unis. Une jeune adolescente de 17 ans, blonde, les yeux clairs et les sourcils épais, entre dans le tribunal pour enfants. Son nom ? Michelle Carter. Elle est accusée d’avoir poussé son petit ami au suicide trois ans plus tôt, en 2014. Des centaines de SMS échangés avec la victime, Conrad Roy, 19 ans, font office de pièces à conviction. À l’issue du procès, elle est condamnée à deux ans et demi de prison - dont 15 mois avec sursis.
Cinq ans plus tard, ce drame devient une série de huit épisodes, The Girl from Plainville. Sous les traits de Michelle Carter, Elle Fanning interprète son rôle le plus complexe, nuancé et effrayant. Cette reconstitution débarque sur les écrans alors que les true crimes n’ont jamais été aussi populaires. Impossible de ne pas y voir une once d’opportunisme certes, mais malgré tout, The Girl from Plainville nous épargne le fantasme voyeur et sensationnaliste dans lequel s’engouffrent de nombreuses séries du genre.
“Avec ma partenaire Liz Hannah, nous voulions explorer cette histoire avec sensibilité, révèle le cocréateur Patrick Mcmanus à AlloCiné. Cette tragédie peut résonner chez beaucoup de personnes confrontées à des problèmes de santé mentale. Des problèmes qui sont encore très stigmatisés aujourd’hui.” Dès son premier épisode, la série plonge dans les démons intérieurs des deux adolescents, Conrad (Colton Ryan) et Michelle. L’un souffre de dépression, l’autre tente désespérément d’exister aux yeux des jeunes de son âge.
Pour étudier l’affaire dans ses moindres recoins, l’équipe a eu accès aux textos et aux témoignages authentiques. “Tout ce qui permettait de comprendre que Michelle était aussi troublée que Conrad”, ajoute le showrunner. Ces éléments étaient également nécessaires pour Elle Fanning, qui a construit son interprétation à partir de ces documents.
LE POIDS DES MOTS
Bien que The Girl from Plainville n’excuse jamais les actes irrépréhensibles de Michelle Carter, cette dernière n’est jamais montrée comme un simple monstre. “C'est trop simple lui mettre un chapeau noir et de la traiter de méchante. C’était une jeune femme malade et c'est quelque chose qu'Elle Fanning a pu approfondir, précise Patrick Macmanus. Il y a des moments où l'on a envie de la détester, et puis il y a des moments où l'on se met, même légèrement, à sa place.”
L’autre thème majeur de la série s’intéresse à l’impunité dans les échanges virtuels. Pour le créateur, c’est une évidence : “Les téléphones portables érigent un mur où l'on pense vivre dans son propre espace alors qu'en réalité on s'expose et on ne sait pas l'impact que cela aura sur quelqu’un d’autre.”
The Girl from Plainville est disponible sur StarzPlay.