C'est peu dire que le catalogue Netflix est un puits presque sans fond en matière de documentaires, sur à peu près tous les sujets possibles. Une abondance de choix, pas toujours heureux d'ailleurs. Dans le registre des oeuvres évoquant la Seconde Guerre mondiale figurent quelques belles pépites, dont celle-ci, produite par la plateforme justement : Cinq hommes et une guerre.
Adaptation d'un livre écrit par Mark Harris intitulé Five Came Back et publié en 2014, c'est une extraordinaire mini-série documentaire montrant comment Hollywood a changé la Seconde Guerre mondiale et comment la Seconde Guerre mondiale a changé Hollywood, à travers les expériences entrecroisées de cinq cinéastes qui ont interrompu leurs carrières florissantes pour servir leur pays : John Ford, William Wyler, John Huston, Frank Capra et George Stevens.
Le propos, déjà passionnant, est d'autant plus amplifié qu'il est porté par d'illustres cinéastes et talents hollywoodiens : Francis Ford Coppola, Steven Spielberg, Guillermo del Toro, Lawrence Kasdan et Paul Greengrass, qui se sont plié au jeu du commentaire pédagogique.
Ecouter un Guillermo del Toro disséquer et mettre en perspective La Vie est belle de Capra, ou un Steven Spielberg raconter l'importance d'un film comme Les plus belles années de nottre vie, vaut son pesant de cinéphilie incarnée. A ceux et celles qui pourraient s'étonner de voir un tel Who's Who sur ce documentaire, la réponse est déjà toute trouvée : Cinq hommes et une guerre est coproduit par Amblin Entertainment, la société de Spielberg. Ca peut effectivement aider pour battre le rappel...
Le récit, appuyé en voix off (et en VO) par Meryl Streep, est servi par un travail colossal mené par le spécialiste français Laurent Bouzereau, bien connu des amateurs de making-of de films culte, qui a épluché plus d'une centaine d'heures d'archives et d'images d'actualité, visionné plus de 40 documentaires et films d’entraînement dirigés et produits par les cinq réalisateurs pendant la guerre, étudié 50 films de studio et plus de 30 heures de prises de vue et d’images non montées de leurs films de guerre. Tout ça pour livrer un documentaire somme en trois parties de 59, 67 et 69 min. Vous avez dit incontournable ? Parfaitement !