Allociné : Cela fait plus de deux ans que vous jouez Antoine Myriel, d’abord dans Demain nous appartient puis dans Ici tout commence. Qu’est-ce qui a changé pour vous et prenez-vous toujours autant de plaisir à incarner ce personnage ?
Frédéric Diefenthal : Oui, je prends toujours autant de plaisir. Antoine évolue. C’est la chance qu’on a sur une série quotidienne. Les personnages évoluent avec la maturité que vous prenez à travers un rôle et celle que vous prenez en tant qu’individu qui incarne un rôle. On évolue au fil des mois et des années. C’est ce qui rend le travail intéressant et qui fait finalement qu’on ne s’en lasse pas.
Demain nous appartient et Ici tout commence sont deux séries très différentes mais aussi très complémentaires. C’est pour ça que c’est intéressant de les voir l’une derrière l’autre et sur la même chaîne.
Je pense qu’Ici tout commence est une série plus chorale. C’est vraiment une unité et un grand groupe. C’est quelque chose de global. Dans Demain nous appartient, on est plus sur ce qu’on appelle des tranches de vie. On retrouve des familles qui ne se connaissent pas. Dans Ici tout commence, tout le monde se connaît. Tout le monde a une relation. Chaque personnage a toujours à un moment une interactivité avec l’autre. C’est amusant parce que vous ne savez jamais à quelle sauce vous allez être travaillé, avec quel personnage vous allez avoir une relation amoureuse, une rupture. On est surpris continuellement.
Dembo Camilo a rejoint le casting de la série depuis quelques mois déjà. Avez-vous été heureux de retrouver votre fils de fiction ?
Oui j’étais heureux qu’il revienne. Je trouvais quand même un peu triste de le voir dans sa famille d’accueil à Sète [rires]. Il était très bien entouré là-bas. Il n’y a que des partenaires sublimes et que j’aime beaucoup sur Demain nous appartient.
Mais je trouvais que ça manquait quand même. Les rapports de cette famille recomposée étaient quand même assez originaux et singuliers. Ça commençait à me manquer. Et ça sortait Antoine du cadre dans lequel il est continuellement en rapport avec ses élèves. Il était moins confronté à cela dans Demain nous appartient. Là, il est en prise directe avec ses élèves constamment. Et ça manquait qu’il ait ce contraste avec son propre enfant.
C’était d’ailleurs très étonnant de voir Antoine plus dur avec Souleymane qu’envers ses élèves. Il est finalement plus à leur écoute que de son fils.
C’était intéressant à jouer et très bien écrit. Ce qu’on arrive à faire très bien pour les autres, on le fait parfois plus maladroitement avec ses proches. L’arrivée de Souleymane à l’institut permettait une introspection du côté de Myriel. De comprendre qu’à un moment il déconne peut-être aussi. Il n’est pas clairvoyant finalement au départ avec son fils. Ça a donné une évolution à Antoine mais également à leur famille.
On voit des rapports entre un père et son fils, une belle-mère et son beau-fils mais aussi dans ce couple. Rose (Vanessa Demouy) qui essaie de faire comprendre à Antoine qu’il devrait faire attention et qu’il devrait être plus nuancé dans ses propos et ses rapports avec son fils. Parce qu’il est assez cash avec Souleymane alors qu’il est nuancé avec ses élèves. L’arrivée de Souleymane a permis une vraie belle évolution à Antoine. Et avec la fin de l’arche « Percutés », il y a un nouveau rapport qui s’installe avec son fils qui passe du jeune homme à un homme.
Souleymane vit une peine de cœur assez difficile. De quel façon Antoine va-t-il s’y prendre pour soutenir son fils ?
On va les voir bientôt partir. On ne les verra pas à l’écran mais Antoine et Souleymane vont s’absenter quelque temps. C’est aussi une façon de faire le point. Antoine va prendre le large.
Antoine est aussi une éponge. Dès qu’il y a un problème quelque part, le bureau du proviseur, c’est le bureau des plaintes. Antoine absorbe beaucoup. A un moment, il a une overdose de tout ça et il n’arrive plus à bien faire son travail. Il a besoin de retrouver son bateau [rires]. Antoine a besoin de prendre régulièrement le large et de faire le point. Cette fois, il ne le fait pas seul. Il le fait avec Souleymane.