De quoi ça parle ?
1857. Tribunal. L’accusation et la défense sont prêts à s’affronter. Au milieu, Flaubert. C’est son procès. Madame Bovary est jugée coupable pour outrage à la morale publique et religieuse. La plaidoirie débute puis le roman prend vie.
L’histoire d’Emma se déploie sous nos yeux. Le procès nous ramène à la réalité par interstice et anime le débat sur la condition des femmes à cette époque. Quelle sentence pour Flaubert ? Quelle sentence pour elles, pour toutes les Emma ?
Lundi 13 décembre à 21h05 sur France 2.
C’est avec qui ?
Pour incarner l’iconique Emma Bovary, France 2 a fait appel à Camille Metayer qui obtient ici son premier rôle, et donne pour l’occasion la réplique à Thierry Godard. L’acteur connu pour avoir campé Gilou dans Engrenages ou encore Raymond Schwartz dans Un Village Française prête ici ses traits à Charles.
Grégory Fitoussi et Julien de Saint Jean jouent respectivement Rodolphe et Léon, les deux amants d’Emma. Gustave Flaubert est quant à lui interprété par Alexandre Blazy (5ème Set). Alexandre Brasseur, Laurent Stocker, Dominique Pinon et Laurent Bateau viennent compléter la distribution.
Derrière la caméra, nous pouvons retrouver Didier Bivel, un réalisateur qui a notamment travaillé sur M’abandonne pas et la saison 2 d’Infidèle. Le scénario est quant à lui signé par Natalie Carter et Eve Castro qui ont adapté le roman de Gustave Flaubert.
Ça vaut le coup d'œil ?
Madame Bovary est l’une des œuvres majeures de la littérature française. Gustave Flaubert nous y conte l’histoire d’Emma Bovary, jeune épouse d'un médecin de province, qui lie des relations adultères et vit au-dessus de ses moyens afin de tenter de tromper l’ennui et d’oublier la médiocrité de sa vie provinciale.
Dès sa parution en 1857, le roman a été attaqué par les procureurs du Second Empire qui le jugeaient immorale et obscène, ce qui vaudra à Flaubert un procès sous sous le chef d’inculpation d’outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs.
Si le roman a été adapté plus d’une fois à la télévision et au cinéma, la plus mémorable étant la version de Claude Chabrol sortie en 1991, Natalie Carter et Eve Castro, les deux scénaristes, nous offrent une relecture engagée de l’oeuvre sous le prisme du procès de Gustave Flaubert.
Pendant 90 minutes, le réalisateur fait des aller-retour permanents entre la plaidoirie et les aventures d’Emma Bovary, campée par Camille Metayer. A travers la le discours de l’avocat de l’auteur, et les interventions de l’écrivain lui-même, le message qu’il a voulu transmettre en écrivant le roman est mis en exergue.
Emma est une femme qui rêve de liberté, mais celle-ci est entravée par les dictats de la société de l’époque : elle n’existe qu’en tant que femme et mère, sa sexualité et ses désirs ne comptent pas. Si le roman date du milieu du 19ème siècle, les problématiques abordées, notamment concernant la condition des femmes, sont toujours autant d’actualité.
Même si la fiction de Didier Bivel nous perd parfois un peu dans sa narration, Emma Bovary offre un regard moderne sur cette œuvre classique, en nous proposant un nouveau prisme de lecture.