À quelques mois de l'examen du Barreau, Malika, 23 ans, promise à une brillante carrière d'avocate, commence son stage au sein du prestigieux cabinet MCB. Fan de rap depuis toujours, mais poussée par son père à poursuivre des études de droit, Malika se retrouve face à un dilemme lorsqu'elle est repérée par Boozer, MC de sa propre émission de radio, qui lui propose d'intégrer un contest de rap. Tiraillée entre la raison et la passion, à la recherche de sa vocation, Malika tente de trouver sa place dans ces deux univers très différents... mais peut-être moins qu'elle ne le pense.
Diana Boss, le 10 décembre en intégralité sur Francetv Slash
Après la saison 2 de Validé, qui mettait en avant une rappeuse confrontée aux biais sexistes et aux préjugés dans l'industrie musicale, c'est une autre série qui vient questionner la place des rappeuses dans l'univers du rap, genre musical le plus plébiscité en France.
Créée par Marion Seclin et Niels Rahou (qui signe également la réalisation), Diana Boss suit le parcours atypique de Malika, qui enchaîne les battles au cabinet d'avocat ou à la radio, et trace sa voie de femme libre dans un monde régi par les hommes avec pour seules armes ses mots.
Incarnée par une véritable rappeuse, Moon'A, le personnage de Malika, alias Diana Boss, a enfoui sa passion pour le rap face à un père qui l'a poussée à faire de grandes études. Mais en se faisant remarquer lors de battles de rap, son talent va la rattraper. Malika va alors comprendre que ces deux univers, le rap et le droit, ne sont pas si éloignés l'un de l'autre.
"L'éloquence est quelque chose de propre à ces deux milieux", souligne Marion Seclin. Dans ses recherches lors de l'écriture de la série, elle visionne de nombreuses vidéo de la ligue Rap Contenders pour s'immerger dans la culture des battles de rap, et y trouve une vrai richesse lyrique et poétique.
"C'était extrêmement bien écrit, y avait des alexandrins, c'était magnifique ! Mais comme le discours est un peu plus vulgaire et que le principe est de se battre, les joutes verbales ont tendance a être mal jugées par les milieux très éduqués qui pensent que ce n'est pas de l'art. Alors que c'est justement rendre l'art au peuple."
Le rap, un milieu misogyne ?
Tiraillée entre sa vocation pour la justice et sa passion pour le rap, Malika va également être confrontée au fait que les femmes sont minoritaires dans ce milieu, où elles peinent à s'imposer malgré leur talent.
"Le rap est à l'image de la société dans laquelle on vit", explique Aladoum. Figure emblématique des battles de rap de sa génération, le rappeur s'est imposé avec des freestyles et des impros ravageurs. Il joue ici le personnage de Balrog, l'un des artistes que Malika affronte derrière son micro.
"On y trouve beaucoup de misogynie, comme dans la société de manière générale, mais c'est surjoué. Dans le rap, tout est un peu galvaudé, exagéré."
"J'ai l'impression que ça reste un milieu assez misogyne quand même, parce le rap est un milieu très masculin", précise la comédienne Tokou, qui incarne Lola, la meilleure amie de Malika. "Mais c'est vrai qu'on voit de plus en plus de femmes qui viennent se défoncer dans le rap et qui sont super chaudes, voir même plus chaudes que les mecs."
"Il y a des meufs qui savent kicker, qui font des toplines (parties vocales d'un morceau) de ouf pour des rappeurs que tout le monde écoute", poursuit le rappeur Kader Diaby, qui tient le rôle de Carter. "Mais on ne les calcule pas trop, parce que ce sont des meufs."
"Mais là ça commence à s'ouvrir ! En termes de ratio, elles nous bouffent. Nous on est dix mille rappeurs, avec dix qui ont percé; elles, elles sont dix, et les dix ont percé", s'amuse-t-il.