Il y a tout juste 40 ans, le 25 novembre 1981, sortait le 24e grand classique des studios Disney, Rox et Rouky. Une oeuvre charnière entre deux générations : il est en effet le dernier de la maison aux grandes oreilles à se clore par le traditionnel "The End". Tous ses successeurs seront dotés d’un générique de fin.
C'est à un certain Daniel P. Mannix que l'on doit l'oeuvre originale, The Fox and the Hound, une nouvelle publiée en 1967, qui sera traduite en France sous le titre Le Renard et le chien courant. Mais là où le trio de réalisateurs Richard Rich, Ted Berman et Art Stevens en font une ode à l'amitié entre un chien et un renard, certes malmenée et mise à l'épreuve lorsque le maître de Rouky devient chasseur, le studio a pris l'exact contre-pied de l'oeuvre d'origine, infiniement plus cruelle.
Une noirceur folle
Outre le fait que le personnage de la veuve Tartine est totalement inventé pour les besoins du film d'animation, les deux animaux sont en réalité ennemis, tandis que le livre narre la traque continuelle du chien de chasse, nommé en anglais Copper, tout au long de sa vie, pour attraper le malicieux renard, prénommé Tod.
Les raisons de cette chasse ? D'une tristesse à fendre les pierres en deux : le jeune chien préféré du chasseur, Chef, taquiné par Tod, meurt après avoir rompu sa chaîne et poursuivi le renard qui lui tend un piège et le fait percuter par un train. La pauvre bête finit en charpie... Son propriétaire dédiera ainsi sa vie à sa traque sans relâche.
Chaque hiver, le chasseur se lance ainsi à la recherche de son ennemi à pattes et à poils. Il truffe même de plomb la compagne renarde de Ted, et gaze sa progéniture... Les années passent... Jusqu'à ce jour fatal où, au terme d'une traque d'une journée, le renard, épuisé, se laisse finalement attraper et tuer.
Histoire de bien achever le lecteur, le chien Copper, désormais âgé, finit par être abattu à son tour d'une décharge de chevrotine derrière les oreilles par son propriétaire, avant que ce dernier ne parte en maison de retraite...
C'est d'une tristesse insondable et infinie, épargnée par le studio Disney qui réserve à Rox et Rouky une fin plus heureuse, même si non dénuée d'une certaine amertume.