Acronyme de Non Fungible Token, ou "jeton non fongible", un NFT est un jeton virtuel possédant un identifiant unique et une identité propre, comme une œuvre d’art. Ces jetons virtuels s’échangent en fonction de l’offre et de la demande et, stockant donc des données numériques, ils ne peuvent ni être falsifiés, ni reproduits.
C’est sous cette forme que Quentin Tarantino a récemment annoncé vouloir proposer aux enchères 7 scènes inédites du film qui lui a valu la Palme d’or en 1994, Pulp Fiction. Des NFT contenant également des scripts écrits de la main du réalisateur et un commentaire audio exclusif.
Miramax ne l’entend pas de cette oreille
Cependant, la société Miramax, qui a produit le long-métrage, estime qu’il s’agit d’une "rupture de contrat" et d’une "violation des droits d'auteur et des marques" et a, en conséquence, porté plainte contre le cinéaste mardi à Los Angeles, comme l’a révélé le Wall Street Journal.
Selon la plainte, la firme créée par les frères Robert et Harvey Weinstein et aujourd'hui détenue par beIN Media et Viacom CBS aurait envoyé une lettre de mise en demeure à Tarantino, assurant détenir tous les droits sur le scénario de Pulp Fiction, qu'il s'agisse de scènes utilisées ou non. Ce à quoi le réalisateur aurait répondu avoir des droits réservés suffisants pour lui permettre de produire les NFT.
"Le comportement de Tarantino a contraint Miramax à déposer cette plainte contre un collaborateur estimé afin de faire respecter et de protéger ses droits intellectuels et contractuels sur l'un des films de Miramax les plus emblématiques et précieux", est-il indiqué dans le document obtenu par Variety.
Mais également : "Le fait que Tarantino ait tenu Miramax à l'écart est particulièrement problématique car il a accordé et cédé la quasi-totalité de ses droits sur Pulp Fiction (et tous ses éléments à tous les stades de développement et de production) à Miramax en 1993, y compris les droits nécessaires pour les 'secrets de Pulp Fiction' qu'il a l'intention de vendre."
La réponse du camp Tarantino
L’avocat du réalisateur, Bryan Freedman, a réagi à la plainte via un communiqué, affirmant : "Miramax a tort - purement et simplement. Le contrat de Quentin Tarantino est clair : il a le droit de vendre des NFT de son scénario manuscrit pour Pulp Fiction et cette tentative maladroite de l'en empêcher échouera."
Et de préciser : "Mais la décision insensible de Miramax de divulguer des informations confidentielles sur les contrats et la rémunération de ses cinéastes ternira irrémédiablement sa réputation bien après le rejet de cette affaire."