Dans Aline, Valérie Lemercier est Aline Dieu, alter ego fictif de la Québécoise Céline Dion. Le film prend la forme d'un vrai-faux biopic, à la fois drôle, tendre et forcément très musical. Truffé de petits clins d'oeil à Céline Dion, icône sur laquelle Valérie Lemercier s'est énormément documentée, le film mêle à la fois des faits avérés, des anecdotes romancées, et d'autres totalement inventées.
On profite de sa disponibilité sur Canal+ pour démêler le vrai du faux dans cet article, en s'arrêtant sur 5 séquences du film.
La demande en mariage
Biopic composé d'énormément de séquences musicales, Aline s'arrête notamment sur le début des années 90, période pendant laquelle Céline Dion enchaîne les concerts dans le monde entier. C'est à cette période que dans le film, Guy-Claude, manager d'Aline, demande la chanteuse en fiançailles. Dans le long métrage, Guy-Claude fait précisément la surprise à l'équipe de tournée d'aller passer la soirée à Rome. Puis, au moment d'une pause glace à l'italienne, le manager s'arrange pour cacher une alliance dans le cornet de glace d'Aline.
Vrai ou faux ? Faux. L'épisode du cornet de glace en Italie est le fruit de l'invention de Valérie Lemercier et sa coscénariste Brigitte Buc. Mais comme pour la majorité des infos distillées dans le film, cet épisode romancé, ou fantasmé, se rapproche de la réalité. C'est bel et bien en cette période de concerts intensifs et à succès que René Angelil va faire sa demande. On sait que le tandem professionnel se rapproche lors du concours de l'Eurovision en 1988 à Dublin (c'est là qu'ils se seraient échangé leur premier baiser) alors que Céline Dion a 20 ans. Leur romance est tenue secrète pendant 5 ans. Seuls quelques amis et la famille sont dans la confidence. La demande en mariage a lieu en 1993, précisément le jour de l'anniversaire de la chanteuse. Le mariage a lieu un an plus tard, le 17 décembre 1994, à Montréal.
La pièce porte-bonheur
Le film de Valérie Lemercier commence en 1932, au Québec, et montre les jeunes années du père d’Aline, rebaptisé Anglomard pour l’occasion. Dans le montage de cette scène d’ouverture, qui retrace la vie de la famille Dieu, le patriarche trouve une pièce en or qu’il donnera à sa fille, future chanteuse, pour lui porter bonheur. Lors d’une séance de dédicaces ou plus tard, aux Oscars, la star montre à son père qu’elle porte toujours ce grigri avec elle. Question de superstition.
Vrai ou faux ? Vrai… et faux. Céline Dion emmène partout avec elle une petite pièce de 5 cents - son chiffre porte-bonheur - créée en 1968, son année de naissance. Comme dans le film, elle la glisse dans sa chaussure avant de monter sur scène, mais l’objet ne lui a pas été offert par son père. Elle l’a trouvée par terre lors de sa première tournée dans les années quatre-vingt.
L'envoi d'une cassette a suffi pour lancer sa carrière
Dans Aline, la carrière de la chanteuse commence dans le bureau du manager Guy-Claude Kamar qui est subjugué à l'écoute d'une cassette de l'apprentie artiste, qui n'a alors que 12 ans !
Vrai ou faux ? Vrai. C'est bien l'envoi de cette simple cassette, envoyée à René Angelil, qui a tout déclenché. Il s'agissait d'un morceau écrit par l'un de ses frères et sa mère. La scène de première rencontre que montre le film s'inspire de la réalité. Le manager a demandé très vite à rencontrer Céline pour vérifier que c'est bien cette jeune fille qui chante sur la cassette. La réplique : "On sait que vous ne l'avez pas écoutée, parce que sinon vous nous auriez rappelés tout de suite" serait, elle aussi, véridique.
La confrontation entre Guy-Claude et la mère d'Aline
C’est l’une des scènes majeures du film. Dans Aline, Sylvette Dieu part confronter Guy-Claude lorsqu’elle comprend qu’une romance est en train de naître entre les deux. Alors qu’ils sont tous les trois hébergés dans un hôtel pendant une tournée, la mère de la chanteuse descend au bar pour retrouver le manager - et futur mari - en pleine partie de roulette. S'ensuit un échange drôlissime, qui démontre tout le talent des deux interprètes, Danielle Fichaud et Sylvain Marcel.
Vrai ou faux ? Faux. Les tensions entre la mère et l’impresario sont fidèles à la réalité, mais Thérèse Dion n’a jamais réellement confronté René Angélil. Elle lui a, cependant, adressé une lettre en 1987. “Je t’avais fait confiance… Céline est ma princesse. J’espérais pour elle un prince charmant”, aurait-elle écrit. Malgré les réticences de Thérèse Dion, Céline Dion et René Angélil - 26 ans d’écart - se marient en 1994.
Le personnage du maquilleur
Lorsqu’elle devient une star internationale, Aline fait la rencontre d’un maquilleur, Fred, qui va devenir un personnage clé pour la seconde partie du film. Plus qu’un membre de son équipe, l’homme endosse le rôle de l’ami et du confident, présent pendant tous les moments vulnérables de la star, loin de la lumière et de la scène.
Vrai ou faux ? Faux. Ce personnage a été écrit par Valérie Lemercier pour les besoins de son film. Présente au Club 300 organisé par AlloCiné, l’actrice et réalisatrice explique avoir voulu rendre hommage à ces artistes de l’ombre qui sont les seuls à voir les stars telles qu’elles sont réellement dans l’intimité. Pour choisir l’acteur qui allait incarner ce rôle, la cinéaste a jeté son dévolu sur Jean-Noël Brouté et s’est inspiré d’un maquilleur connu dans le métier, Fred Marin, maquilleur personnel de Virginie Efira et Vanessa Paradis. Dans Aline, Valérie Lemercier et Jean-Noël Brouté sont les deux seuls Français du film.
Comment ont-ils rajeuni Valérie Lemercier pour Aline ?