Proposition de dramédie inédite dans le paysage audiovisuel français avec son univers étrange et décalé, Mytho est de retour sur Arte pour une saison 2 plus radicale. Forts de la confiance accordée par la chaîne suite au succès de la saison 1, auréolé du Prix du public au Festival Séries Mania 2019, ses créateurs, Anne Berest et Fabrice Gobert, ont pu aller encore plus loin.
"Quand Fabrice a lu la saison 1, il m'a dit qu'il fallait qu'on réfléchisse ensemble à la façon dont on fera rebondir une saison 2, et de nos discussions est né ce personnage étrange et mystérieux de Lorenzo, qui apparaissait en fin de saison 1", explique la scénariste.
"La série est formidable pour traiter de la famille parce que de temps en temps, on peut lâcher un personnage pour s'intéresser à un autre. Elvira (Marina Hands) est toujours présente dans la saison 2, mais d'une manière assez différente, et la série devient plus chorale", poursuit Fabrice Gobert, co-scénariste et réalisateur.
"Ce mensonge qui était lié à la charge mentale que subissait Elvira, était l'événement fort de la saison 1, mais il y avait cette idée que ça ne venait pas de nulle part; que ça venait de son histoire." Le personnage de Lorenzo (Luca Terraciano) surgit donc donc à la fin de la saison 1 en portant en lui les germes de cette nouvelle saison,et fait naître l'envie de se pencher vers le passé d'Elvira.
Cette saison 2 continue d'explorer la question du mensonge, avec ce passé qui surgit et qu'Elvira ne parvient plus à cacher. " Après avoir parlé des ravages que le mensonge pouvait faire, on s'est dit que la vérité pouvait être aussi destructrice pour une famille" explique Fabrice Gobert.
"J'avais très envie d'aborder le thème de l'emprise qui traverse la saison", renchérit Anne Berest. Sam a une relation toxique avec un pervers narcissique, tandis que Patrick (Mathieu Demy), son père, tombe sous la coupe d'une femme esseulée. "On a travaillé sur l'emprise amoureuse avec cette femme qui arrive et qui va petit à petit réussir à créer un couple de gens qui au fond ne vont pas ensemble. Mais elle réussit à avoir une emprise sur Patrick. Il y a aussi la présence de Mme Ménard et de cette secte qui a une emprise sur les filles d'Elvira."
"Ça nous intéressait beaucoup, ce thème sous-jacent. Il faut des thèmes secrets dans l'écriture. On va presque vers une comédie du remariage dans cette saison, mais le thème sous jacent, c'était cette notion d'emprise qui nous passionne beaucoup Fabrice et moi."
Sam, de son côté, a une relation toxique avec un pervers narcissique : Renan (Théo Augier), un jeune étudiant en lettres arrogant et manipulateur. Conséquence indirecte de cette emprise, le personnage de Sam a beaucoup évolué au niveau de son apparence dans cette saison 2.
"Je me suis éclaté sur tout ce qu'il y avait autour du personnage, au niveau des cheveux, du maquillage, des bijoux... Parfois dans la même journée, on avait une scène avec la perruque, et juste après une scène avec les cheveux plaqués en arrière et du rouge à lèvres", se souvient son interprète Jérémy Gillet. "J'ai compris que c'était, notamment dans la première partie de la saison, un moyen pour lui de plaire à Renan, mais c'est une apparence qui l'éloigne de lui-même, et d'ailleurs il s'en détache dans la deuxième partie."
En saison 1, il y avait beaucoup de questions sur l'identité de genre de Sam, du backlash de transphobie alors que le personnage n'est pas trans, il n'a jamais été genré au féminin, ça a toujours été un garçon androgyne, ou non-binaire, ou genderfluid, mais en tout cas, c'est jamais énoncé clairement.
"J'aime beaucoup le fait que dans la saison 2, on ne le masculinise pas, et il envoie juste balader toutes les conventions. Ca m'a beaucoup plu de lire ça dans les scénarios par rapport à ces retours sur la saison 1, où je m'étais dit que ce truc d'identité de genre qui est volontairement flou était peut être trop subtil ou pas assez clair."
La saison 2 de Myto est disponible en intégralité sur le site arte.tv