La bande-annonce d'American Nightmare 5 vient d'être dévoilée ! Censé être le dernier volet de la saga horrifique débutée en 2013 par James DeMonaco, le long-métrage, qui se déroule après les événements d'American Nightmare 3 : Elections, promet d'être explosif.
Mis en scène par le cinéaste mexicain Everardo Gout (Dias de Gracia), le film se déroule à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Adela (Ana de la Reguera) et Juan (Tenoch Huerta), trouvent du réconfort dans un ranch texan après avoir fui un cartel de drogue au Mexique. Mais les choses tournent mal quand ils sont pris pour cible par un groupe de "Purgeurs" masqués qui refuse d'arrêter la purge.
Josh Lucas, Cassidy Freeman, Leven Rambin et Will Patton sont aussi au casting.
Contrairement aux précédents films, l'action ne se déroulera pas de nuit en pleine ville et il sera beaucoup question de lutte des classes et de racisme comme l'explique le cinéaste plus bas.
A l'occasion du lancement de la bande-annonce, AlloCiné a pu s'entretenir* avec le réalisateur, ce dernier nous a notamment confié que le créateur de la franchise et scénariste de tous les films, James DeMonaco, souhaitait revenir au concept d'origine de la saga.
American Nightmare 5 doit sortir dans nos salles obscures le 4 août prochain.
AlloCiné : Comment êtes-vous arrivé sur “American Nightmare 5”?
Everardo Gout : Un jour mon agent m’a envoyé le synopsis du cinquième volet de la saga American Nightmare. Il n’y avait pas de scénario. Au début j’ai été surpris car je ne savais pas qu’ils souhaitaient faire un nouveau film.
En lisant le peu que l’on m’a envoyé, je me suis dit qu’il y avait de bonnes idées et que je pouvais en faire quelque chose de frais et de neuf. J’avais vraiment envie de réinventer cette franchise que j’aime beaucoup.
Du coup, j’en ai parlé longuement avec le créateur et producteur de la franchise, James DeMonaco. On s’est tout de suite bien entendu et nous avons tous les deux convenu de faire quelque chose de totalement différent. Entre le western spaghetti et Mad Max.
De plus, le film sera très certainement l’ultime volet de la franchise, il fallait finir en apothéose. James souhaitait revenir au concept d’origine, car il avait l’impression que l’idée de base s’était diluée et “fanée” avec les films qui ont suivi.
Avec le temps, le message initial s’est perdu. Il voulait que ce cinquième film soit ultra dynamique et effrayant. Et tout ceci en faisant réfléchir le plus possible sur les temps violents que nous traversons.
Un film vrai et viscéral
Pourquoi cet univers très “western” et “mad-maxien”?
Je pense que ce genre de films a forcément eu une influence sur mon cinéma. Dans tous les cas, je voulais faire un film vrai et viscéral. Je crois qu'Universal avait apprécié cet aspect “authentique” dans mon premier film Dias de Gracia, qui a été sélectionné lors du Festival de Cannes 2011.
J’ai même de nouveau engagé mon comédien fétiche, Tenoch Huerta, qui a été récompensé en tant que meilleur acteur à l’équivalent mexicain des Oscars.
C’était génial de faire ensemble notre premier film à Hollywood. Le résultat est surprenant. C’est également un American Nightmare qui se passe beaucoup durant la journée, cela change des autres films de la série qui sont essentiellement tournés la nuit.
Un film sur la réalité des immigrés mexicains
Quels sont les thèmes abordés dans le film ?
Commençons par dire que je suis père, je me sens donc responsable en abordant des sujets sensibles et importants comme celui de la violence.
Il faut vraiment tenter de changer ce monde tellement instable et en dérive. Pour moi, c’est important de faire des films avec des thèmes humanistes qui ont un impact sur la société.
Je ne fais jamais un film uniquement pour l’argent. C’est tellement important de pouvoir exprimer mon regard sur le monde et d’y apporter des notes d’espoir.
On parle beaucoup, surtout ici, de ce qui se passe à la frontière entre les USA et le Mexique. C’est important de comprendre le fond du problème et de se rendre compte du désespoir de tous ces Mexicains et ces Latinos qui essayent de migrer aux Etats Unis.
Et il faut se rendre compte que ces gens font fonctionner, en grande partie, l’économie de l’Amérique une fois qu’ils traversent la frontière. Ce ne sont pas tous des gangsters et des voyous qui foutent la merde. Ils participent au bien collectif américain.
Je parle donc, en partie, de leur réalité dans cet épisode d’American Nightmare.
Ce film est une sorte de black-mirror de notre société
Pensez-vous que ce film fera réfléchir à la violence de nos sociétés ?
J’espère d’abord avoir fait un film qui servira de divertissement. Mais, c’est vrai que j’aspire aussi à faire réfléchir ce même public sur le “virus” qu’est devenue la violence, tout comme le virus du covid qui nous pourrit la vie depuis plus d’un an.
Ce film est une sorte de black-mirror de notre société. La violence est vraiment un virus. Une fois que tu deviens violent tu ne peux plus te contrôler et ça devient contagieux. La violence se répand alors partout et devient ingérable !
C’est un cercle vicieux effroyable. La seule solution, c’est de stopper le virus en se retrouvant en tant que famille humaine et d’arrêter d’avoir peur de l’autre, car c’est ce qui entraîne la rancœur.
Au fond de nous, nous voulons tous la même chose : une famille stable, un travail, une bonne santé... Il faut vraiment que nous arrivions à nous rassembler et à construire la paix, ensemble.
Allez savoir si ce sera vraiment le dernier chapitre...
American Nightmare 5 est censé être le dernier volet de la saga, cela veut-il dire que la fin du film est porteuse d’espoir ?
Je ne veux rien révéler de la conclusion de mon film, mais cela va vous surprendre. L’idée était de montrer ce qu’il reste d’un pays comme les Etats-Unis après des années de purge et de violence.
Après le “virus” de la violence, que reste-t-il de nos vies ? Comment la société peut-elle fonctionner une fois que le système s’est effondré ? J’espère que mon film amènera les spectateurs à réfléchir, car la situation est grave.
Maintenant, allez savoir si ce sera vraiment le dernier chapitre de cette saga...
* Propos recueillis par Emmanuel Itier