Comment vivez-vous le tournage de la série sous COVID, un an après le début de la crise sanitaire ? Est-ce qu'on s'y habitue ?
Rebecca Hampton : Malheureusement, je dirais que oui. C'est rentré dans la norme. Sur le plateau de Plus Belle la Vie, toutes les mesures de sécurité ont été rapidement mises en place. Tout le monde est extrêmement vigilant parce qu'on est tous conscients de la chance qu'on a de pouvoir tourner.
Après une intrigue sociétale autour de la GPA et de l'arrivée de son fils Gabin, Céline se retrouve une nouvelle fois au cœur de l'actualité avec la crise de GTS. Comment avez-vous abordé cette intrigue sur les conséquences de la crise économique ?
Je pense que cette intrigue touche les gens parce que, malheureusement, beaucoup de monde se retrouve sur la paille. J’ai reçu des messages très touchants à ce sujet. J’ai vraiment essayé d’aborder cette intrigue le plus sincèrement possible, tout en connaissant la fragilité de mon personnage. Le parti-pris de la production était de ne pas trop jouer la Covid : les personnages ne sont pas masqués, les restaurants sont ouverts, on a fictivement le droit de sortir… Mais on ne pouvait pas passer à côté de ça. Donc j’étais très heureuse de faire partie de cette intrigue.
D'ordinaire, Céline est un personnage plutôt solide, droite dans ses bottes... C'est surprenant de la voir ainsi déstabilisée au point d'envisager le pire.
Elle essaye de rester solide le plus longtemps possible mais là, elle est tellement poussée à bout qu'elle ne voit plus d'autre échappatoire…
Malgré elle, Céline devient le bouc émissaire de GTS alors qu'elle se bat pour sauver les employés, et elle va se sentir totalement trahie par Vincent. À quel stade en était leur relation, après toutes ces années à se côtoyer ?
Vincent était très présent pendant l'arche sur la GPA puisque Céline s'est confiée à lui. Ils sont très proches donc Céline est vraiment fâchée et le vit effectivement comme une énorme trahison.
Pourra-t-elle réussir à pardonner Vincent malgré tout, ou bien décidera-t-elle de tourner définitivement la page en quittant GTS ?
Elle ne s’en sortira pas sans séquelles. Mais Céline est un phénix. Elle se relèvera. Quant à Vincent, c’est lui qui l’a sauvé. Même si, pour le moment, Céline considère que ce qu'il a fait est impardonnable. On ne sait pas de quoi la vie est faite mais on sait que ces deux personnages sont liés depuis longtemps. Quoi qu'il arrive, je pense qu’ils s’aiment, dans le vrai sens du terme.
Vous travaillez avec Serge Dupire depuis de nombreuses années; quel est votre degré de complicité sur le tournage ? Et parmi la nouvelle génération de comédien⋅ne⋅s de Plus Belle la vie, avez-vous eu des coups de coeur ?
17 ans d’amitié et de jeu avec quelqu’un, c’est extraordinaire pour travailler. J’adore tourner avec Serge parce qu’on peut se permettre de trouver des choses dans notre dynamique tout en respectant le texte. Ce que je fais aussi avec Laurent Kerusoré parce qu'on se connaît bien. J'ai toujours été chanceuse avec mes partenaires de jeu sur Plus Belle la Vie. Les comédiens que j'ai rencontré, qui jouent mes collègues à GTS, étaient vraiment agréables, à la fois humainement et professionnellement. Comme on a pas beaucoup de temps, je suis assez stricte avec moi-même et avec les autres. J’apprécie que les textes soient parfaitement su. J'aime qu’on puisse rester détendus tout en étant concentrés.
Vous disiez avoir adoré tourner avec Héloïse Adam, qui joue le rôle de Nell. Va-t-elle revenir prochainement dans la série ?
C’est vrai, j'ai eu un gros coup de coeur pour elle. On est toujours en contact toutes les deux. J’adorerais qu’elle revienne. Pour l’instant, on entend parler d'elle mais on ne la voit pas. J’ai davantage de séquences avec Pauline Bression, qui est aussi une super comédienne, très à l’écoute. Et puis, j’ai un ami qui a débarqué dans la série, Sébastien Almar; ais je n'ai aucune scène avec lui malheureusement.
Pour finir, quels sont vos prochains projets ?
J’étais censée être en tournée au théâtre dans "Panique au Ministère", avec Philippe Chevallier, Julie Arnold… C’est une pièce qui avait été montée par Amanda Lear et Natacha Amal il y a dix ans. Ça a été un peu revu par nos auteurs mais ça reste très actuel. On a fait seulement trois représentations et logiquement, la tournée devrait être repoussée en septembre. En fait, on apprend tous à vivre au jour le jour. C’est très particulier.
Heureusement, je vais tourner dans un long-métrage cet été, adapté d’une série qui cartonne sur YouTube : Les Segpa. C’est drôle, c’est bien joué. C’est comique, léger, absurde... Ça fait du bien en ce moment. Bien sûr, je suis ravie d’avoir la possibilité de tourner des fictions mais je suis aussi meurtrie par cet enfermement et par le manque de soutien à la culture. Je pense à mes camarades qui ne font quasiment que du théâtre. Pour eux, c’est une véritable catastrophe.
Propos recueillis par Julia Fernandez
Retranscription : Lucie Peronne