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    Mort de Jacques Bral, réalisateur d'Extérieur, nuit et de Polar
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le metteur en scène Jacques Bral est décédé le 17 janvier à 72 ans. Réalisateur discret, il avait écrit, tourné et monté six longs métrages, dont "Extérieur, nuit" et "Polar".

    VEEREN / BESTIMAGE

    Cinéaste rare (il n'a tourné qu'une demi-douzaine de films en trente ans de carrière), Jacques Bral passe son enfance à Téhéran et suit sa scolarité à l'Alborz High School. Le metteur en scène décide de quitter Téhéran pour s'installer en France en 1966 à l'âge de 18 ans. Entre 1966 et 1968, il étudie l'architecture à l'école des Beaux-Arts de Paris. Par la suite, Bral assiste pendant deux ans aux cours de l'Institut de formation cinématographique où il a l'occasion de réaliser plusieurs courts métrages, notamment Quand tout le monde est parti, Frisou ou M-88.

    Un premier film houleux

    Son premier film, Une Baleine qui avait mal aux dents (1975), réunit un casting prestigieux (Bernadette Lafont, Francis Blanche, Michael Lonsdale) mais reste un échec commercial. En 1978, Jacques Bral fonde Les Films Noirs avec ses associés Jean-Paul Leca et Julien Lévi, société de production qui lui permet de financer ses longs métrages. Avec Extérieur, nuit qu'il tourne en 1980, Bral installe un cinéma atmosphérique, souvent nocturne et très influencé par l'univers du film noir. Le film obtient le Prix Perspectives du cinéma français à Cannes et le Léopard de bronze à Locarno.

    Producteur de Samuel Fuller

    Trois ans plus tard, le cinéaste tourne Polar, adaptation d'un roman policier de Jean-Patrick Manchette et l'un de ses films les plus célèbres, avec Jean-François Balmer dans le rôle principal d'un détective privé parisien. Puis, pendant plusieurs années, Jacques Bral ne tourne plus. Sa rencontre avec le cinéaste américain Samuel Fuller, exilé à Paris et ignoré de la plupart des producteurs, le pousse à produire lui-même Sans espoir de retour, film policier que l'auteur de Shock corridor et du Port de la drogue tourne en 1989.

    Le retour de Jacques Bral à la réalisation a lieu en 1993 avec Mauvais garçon, comédie dramatico-poétique avec Delphine Forest et Bruno Wolkowitch. Durant les années 90, le natif de Téhéran continue d'écrire des scénarios. Son prochain passage derrière la caméra n'arrive que douze ans plus tard avec Un printemps à Paris (2004), film policier avec Eddy Mitchell et Sagamore Stévenin. Le long métrage est très bien accueilli et reçoit le Grand Prix du Police Paris / New-York Festival en 2007.

    Un dernier film engagé

    Jacques Bral reste à nouveau un long moment sans tourner. Le cinéaste ne revient qu'en 2012 avec le film Le Noir (Te) Vous Va Si Bien, qui raconte la double vie de Cobra, une femme de confession musulmane qui doit jongler entre ses valeurs familiales traditionnelles et sa vie professionnelle tout en gérant une relation amoureuse que sa famille n'apprécie pas. Avec ce film social et engagé, Bral préfère dire qu'il énonce certains problèmes de société plus qu'il ne dénonce. Ce sera son dernier film.

    "Polar", troisième long métrage de Jacques Bral :

     

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