Alors que la saison 1 était passée inaperçue et que la 2e vient d'arriver il y a quelques semaines sur Netflix, coup de projecteur sur une série québécoise qui a tout du petit bijou : M'entends-tu ?. Cette dramédie en 20 épisodes à ce jour raconte le quotidien de trois amies dans un quartier défavorisé qui s'accrochent à l'espoir et à l'humour pour supporter leurs relations amoureuses chaotiques et leurs familles dysfonctionnelles. Une saison 3 est prévue pour 2021.
Créée par Florence Longpré, qui incarne aussi l'un des trois rôles principaux, la série décroche le prix de la meilleure comédie lors de l'édition 2019 du Festival Séries Mania chez nous, avant de faire une razzia aux Prix Gémeaux, l'équivalent canadien de nos défunts 7 D'Or, qui récompensent les meilleures programmes francophones, décernés par l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision depuis 1987. Longpré remporte le prix de la meilleure actrice dans une comédie, l'écriture est récompensée ainsi que la réalisation signée Miryam Bouchard.
Une affaire de femmes en somme qui raconte, sans misérabilisme, ce que c'est d'en être une quand on a grandi dans la pauvreté et que l'on n'a pas les cartes en main pour s'assurer un destin plus confortable, mais au moins des amies sur lesquelles on peut toujours compter pour supporter les coups durs. Il y a Ada, l'extravertie du groupe à l'humour totalement décomplexé qui doit cohabiter avec une mère alcoolique et qui cherche à attirer l'attention, bien maladroitement, du garçon de ses rêves, un barman dans le café qu'elle et ses amies fréquentent. Mais aussi Fabiola, une femme noire avec une voix sublime qui doit s'occuper de ses enfants et de la fille de sa soeur, bien trop droguée pour le faire elle-même, quand elle ne travaille pas dans un fast-food pour subvenir aux besoins de tout le monde. Enfin, il y a Carolanne, une femme silencieuse, fragile et réservée qui doit faire face à une grossesse non-désirée et à un ex violent.
Authentique, sincère, déjantée et parfois bouleversante, M'entends-tu séduit par sa fraîcheur, sa langue québécoise savoureuse et sa manière de donner la parole à des personnages féminins issus de la classe populaire qui l'ont rarement. Elle contient aussi quelques scènes musicales, puisque les trois héroïnes savent chanter (juste), très agréables pour les oreilles !