En 2017, les Américains tentent de relancer la franchise Power Rangers avec un nouveau long-métrage en guise de reboot. On y suit cinq adolescents d’une petite ville des États-Unis qui, après avoir découvert qu’ils ont des pouvoirs extraordinaires, décident de s’unir pour sauver le monde d’une menace extraterrestre. Mis en scène par un réalisateur quasi-inconnu, Dean Israelite (Projet Almanac), Power Rangers réunit un casting de jeunes premiers, parmi lesquels Dacre Montgomery (que l’on retrouvera plus tard dans les saisons 2 et 3 de Stranger Things) et Naomi Scott, future star d’Aladdin et Charlie’s Angels.
Avec un budget estimé à 100 millions de dollars (hors promotion) et pas moins de six suites (!) en préparation, on peut dire que Haim Saban – fondateur de Saiban Entertainment, qui produit et distribue la série télévisée Power Rangers – ne fait pas les choses à moitié et croit dur comme fer à cette version modernisée. « Nous avons déjà un arc narratif développé sur six films. Si le film est un succès comme je l'espère le 24 mars 2017 (ndlr : jour de sortie du film aux Etats-Unis), nous travaillerons sur le scénario du deuxième film dès le 25 mars », explique-t-il à l'époque au magazine Variety.
Mais le public ne se déplace pas en salles pour voir ce film qui totalisera 140 millions de dollars de recettes à travers le monde, un chiffre bien trop faible pour imaginer une suite. Pour le réalisateur, cet échec est à mettre sur le compte de la classification PG-13 aux États-Unis, c’est-à-dire déconseillé aux moins de 13 ans, avec accord parental souhaitable. Selon lui, cela aurait découragé certains parents à y emmener leurs enfants alors que le film était approprié pour eux, comme il le confiait à Screenrant : « […] il y a eu des études de marché sur le sujet, et les résultats ont montré que si le film avait été classifié en PG – je ne veux pas rentrer dans les chiffres exacts – mais s’il l’avait été, il y aurait eu plus de fréquentation en salles. Je pense que les parents ne savaient pas trop s’ils pouvaient emmener leurs enfants voir le film, ce qui m’a surpris, puisque ce dernier est un PG-13 bien sage ».
Toutefois, Dean Israelite peut se consoler avec les chiffres du marché vidéo : Power Rangers s'est placé en tête des services de SVOD dès sa première semaine de disponibilité, aussi bien à la location qu’à l’achat, détrônant La Belle et la Bête et John Wick 2. De quoi relancer le projet avorté des six suites ? Pas tout à fait mais presque : un reboot est (encore) en préparation, porté par Hasbro et Paramount et réalisé par Jonathan Entwistle, créateur et producteur des séries Netflix The End of the F***ing World et I Am Not Okay with This. Sera-t-il capable de sauver la saga Power Rangers ?