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    The Climb : "ce film c'est notre lettre d'amour au cinéma français"

    Michael Angelo Covino (acteur et réalisateur) et Kyle Marvin (acteur) évoquent leurs intentions quant à leur long métrage "The Climb", reparti du Festival du cinéma américain de Deauville 2019 avec le Prix du Jury.

    Topic Studios

    L'histoire : Kyle et Mike sont deux meilleurs amis aux tempéraments très différents mais dont l’amitié a toujours résisté aux épreuves de la vie. Jusqu’au jour où Mike couche avec la fiancée de Kyle… Alors que l’amitié qui les lie aurait dû être irrémédiablement rompue, un événement dramatique va les réunir à nouveau.

    AlloCiné : Avant "The Climb", comment vous êtes-vous rencontrés ?

    Michael Angelo Covino (MAC) : A New York, en faisant de la pub. J'étais acteur, il m'a mis dans la pub et nous sommes devenus amis. J'ai commencé à produire des publicités avec Marvin pendant un certain temps, puis nous avons créé notre boîte de production.

    Après avoir écrit un long métrage, vous revenez au court avec The Climb.

    Kyle Marvin (KM) : Avec cette expérience de la publicité, nous savions produire du contenu. Nous avons donc produit nos amis talentueux, jusqu'à The Climb, qui était notre création.

    Ce n'est pas commun de commencer par la production, c'était une volonté pour vous, de commencer par là ?

    MAC : Je ne sais pas si c'était notre choix, mais c'était la meilleure façon. Aux Etats-Unis, comme j'imagine c'est le cas ailleurs, vous devez convaincre les gens de faire les choses pour vous. Cela peut être difficile. Alors que si vous avez les compétences (en production), vous pouvez voir que quelqu'un a du talent et faire un film avec lui ou elle. (...) Pour [The Climb], nous savions comment faire, ce que nous pouvions rater, ce que nous devions bien faire.

    Ce court métrage "The Climb" ne contenait que la scène d'ouverture du film, la scène à vélo, c'est bien ça ?

    KM : Exactement (en français). C'était la première scène du film mais légèrement différente. Il avouait coucher avec mon ex-petite amie, donc les enjeux étaient différents. Puis ce court métrage a été accepté au Festival de Sundance. Et c'est là qu'une possibilité de long métrage nous est apparue.

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    Vous avez tourné le court métrage en Californie mais une partie du long métrage en France. Pour quelle raison ?

    MAC : Parce que nous voulions Judith Godrèche au casting (rires). Non, c'est parce que ça nous semblait amusant d'explorer la perception américaine de l'amour, qui est parfois idéalisée dans la culture française, le vélo... nous voulions subvertir ces fantasmes autour de l'amour et montrer qu'être en haut d'une colline à vélo dans certaines circonstances n'est pas si amusant que ça ! (...) Et avoir une actrice française que l'on connaît, puis elle disparait et cela affecte davantage le public.

    KM : Et en même temps, le cinéma français nous a influencé pour ce film (...).

    MAC : Oui, ce film c'est notre lettre d'amour au cinéma français.

    Quels films français vous ont le plus influencé ?

    KM : César et Rosalie de Claude Sautet, Vincent, François, Paul et les autres.

    MAC : François Truffaut, Eric Rohmer, Pierre Etaix. Nous avons vu beaucoup de Pierre Etaix, on montre Le Grand amour dans le film. Ce sont des films que nous aimons beaucoup. Nous nous intéressons avant tout aux personnages et à leur histoire, mais nous voulons rester joueurs et montrer un peu de comédie physique.

    Nous avons brièvement évoqué la présence de Judith Godrèche : comment s'est-elle retrouvée à faire partie de ce film ?

    MAC : Elle vit à Los Angeles et connaissait notre producteur. Il nous l'a présentée, elle a lu le scénario et m'a immédiatement écrit un texto pour me dire qu'elle avait adoré dès les premières pages (...).

    Avez-vous pioché dans vos vies et votre amitié pour des moments de "The Climb" ?

    MAC : Oui, j'ai vraiment couché avec sa femme ! (Rires, Kyle Marvin éclate de rire).

    KM : Il ment !

    Vous êtes vraiment un mauvais ami !!

    MAC : (Rires).

    KM : Sérieusement, lorsqu'on écrit, on se base souvent sur ce qu'on a vécu, même si c'est une réinterprétation de votre vécu réel. Donc en écrivant tous les deux sur l'amitié, c'était le cas. Mais nous avons voulu chercher des choses plus universelles.

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    "The Climb" montre que l'amitié est un sentiment très fort, qui peut mettre à mal les autres relations, notamment amoureuses.

    MAC : Oui, ce qui nous intéressait, c'étaient les relations si marquantes qu'on ne peut pas s'en défaire. Son personnage pourrait me chasser de sa vie mais il ne le fera jamais car le mien représente une partie de sa vie, de son passé, de son enfance, de qui il était. Et admettre qu'il est désormais quelqu'un d'autre, ce qui est très difficile à faire pour qui que ce soit. Parfois, les gens auxquels on garde cet attachement sont des malédictions, mais aussi les seules personnes qui représentent une partie de notre vie.

    KM : (...) Il y a des gens qui sont si forts ancrés dans votre vie que vous pouvez les recroiser vingt ans plus tard dans un bar et BIM, c'est reparti, il vous replonge dans cette époque. Je crois que ces relations durent pour toujours et survivent au mariage, au divorce, aux autres amitiés.

    Vous tournez la plupart des scènes en longs plans séquences. Etait-ce pour faire des économies -c'est parfois le cas- ou pour des raisons esthétiques ?

    MAC : Pour nous, c'était plus coûteux de tourner comme cela, en tout cas pour nos plans séquences, qui sont traditionnels. Nous avons choisi d'avoir une mise en scène statique pour plusieurs raisons dont la principale est qu'elle permettait de vraiment vivre des moments avec ces personnages pendant 7 ou 8 minutes sans coupe. Cela donne un sentiment d'immédiateté et l'absence de démonstration de mise en scène était voulue pour éviter à tout prix que le spectateur se souvienne qu'il regarde un film. Nous voulions un côté "pièce de théâtre". Puis on saute d'un an et il y a une nouvelle capsule de 7 ou 8 minutes, ce qui est cinématographique et théâtrale en même temps.

    KM : et c'était un choix dès le départ, nous avons tout écrit et préparé en fonction (...).

    Cela a-t-il nécessité beaucoup de répétitions ?

    MAC : Oui, une journée entière avant chaque scène.

    KM : Avec toute l'équipe ensemble, en considérant la caméra comme un acteur en décidant de son emplacement à chaque moment.

    The Climb
    The Climb
    Sortie : 29 juillet 2020 | 1h 38min
    De Michael Angelo Covino
    Avec Kyle Marvin, Michael Angelo Covino, Gayle Rankin
    Presse
    3,9
    Spectateurs
    2,7
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