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Le catalogue Amazon Prime recèle, pour le plus grand plaisir des cinéphiles avertis et des curieux, de nombreux chefs-d'oeuvre du cinéma; certains ayant marqué de leur empreinte, à des degrés divers, l'Histoire du cinéma. En voici cinq.
JFK (1991)
Suite à l'assassinat du président John F. Kennedy le 22 novembre 1963, le procureur de la Nouvelle Orléans, Jim Garrison, remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l'affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pourtant, avant d’être abattu à son tour par un tireur isolé, le suspect avait toujours nié sa culpabilité. Pour Garrison, il est impossible que l’homme ait agi seul...
A sa sortie en 1991, JFK d'Oliver Stone suscite une vive polémique. On a beaucoup reproché au cinéaste d’avoir intentionnellement rajouté des faits, et malmené les faits historiques. Il faut dire que la thèse défendue par lui et d'autres théoriciens du complot est pour le moins provoquante : JFK a en fait été victime d’un coup d’état, dans lequel le Vice-président, Lyndon B. Johnson, aurait trempé, dans le but avoué d’avoir les mains libres pour déclencher la guerre du Viêtnam. Pour tenter de se disculper de ces accusations, Stone a d’ailleurs publié peu après la sortie du film une version annotée de son scénario, où il justifie tous ses rajouts.
En décembre 1991, Stone projeta son film aux membres du Congrès. Poussé par une opinion publique réveillée par le succès retentissant du film, le Congrès réclama la publication de tous les dossiers sur l'affaire demeurés secrets. Le 27 octobre 1992, à quelques jours de l'élection présidentielle, George Bush signe une loi autorisant l'examen et la publication d'archives sur l'affaire Kennedy : l’Assassination Materials Disclosure Act. Il est rarissime qu'un film ait un impact aussi important, qui plus est politique. Porté par une fantastique brochette de comédiens au milieu desquels Kevin Costner campe un impérial Jim Garrison, JFk est un chef-d'oeuvre de film conspirationniste. Et on a jamais fait mieux depuis.
La Porte du Paradis (1980)
En 1979, Michael Cimino est l'homme le plus courtisé d'Hollywood, après la moisson d'Oscars effectuée par son chef-d'oeuvre absolu, Voyage au bout de l'Enfer. A peine deux ans plus tard, il devient un véritable paria. Que s'est-il passé entre les deux ? La Porte du Paradis. Pour tout dire, certains ne pardonnent toujours pas à Cimino cette cruelle démystification de l'Ouest américain, ni d'avoir provoqué la faillite de la United Artists, le mythique studio fondé par Charles Chaplin, D.W. Griffith et Mary Pickford, en raison de ses multiples dépassements de budget. Tout au long du tournage, Michael Cimino a fait preuve d'un perfectionnisme frisant la folie ou la mégalomanie. 50 prises d'une même scène, réfection des espacements entre les édifices d'une rue parce leurs écarts n'était pas le bon, prairie carrément repeinte car jugée pas assez verte... Entre réalité et rumeurs les plus folles, le tournage du film a logiquement alimenté toutes les spéculations.
Le montage fut tout aussi épique puisque Cimino, possédant le "Final cut", posta un garde armé devant la salle de montage qui avait pour ordre de ne laisser entrer aucune personne en provenance d'United Artists. Le studio fut horrifié lorsqu'il découvrit le tout premier montage du film, issu de 220h de rush, d'une durée de 5h25. Une durée évidemment inexploitable, contraignant Cimino à ramener sous la contrainte le montage à 219 min. Ce montage ne fut projeté qu'une fois à l'occasion de la première à New York le 19 novembre 1980. Assassiné par la critique, le film ressorti en salle six mois plus tard, dans un montage de 149 minutes. Mais le mal était déjà fait : la mauvaise publicité et les critiques assassines de la première avaient déjà ruiné la carrière du film. Archétype du film maudit qui a littéralement tué la carrière du cinéaste -même s'il a pu se remettre en selle avec l'extraordinaire Année du dragon-, La Porte du Paradis reste à ce jour un des plus grand films de l'Histoire du cinéma américain et même du cinéma tout court, d'une beauté et d'une mélancolie absolument écrasante. Et si vous avez la chance de pouvoir l'apprécier sur un grand écran, c'est encore mieux, histoire de profiter des paysages du Wyoming où fut tourné le film, beaux à pleurer.
La Liste de Schindler (1994)
Parmi ces films qui ont marqué l'Histoire du cinéma, La Liste de Schindler occupe incontestablement une place de choix; figurant même dans le top 100 des meilleurs films de tous les temps, selon la bible hollywoodienne qu'est le Hollywood Reporter. En 1982. Steven Spielberg triomphe au Box Office mondial avec E.T. C'est aussi cette année là qu'il découvre un ouvrage d'un auteur australien, Thomas Keneally : La Liste de Schindler, traduit en France en 1984. L'histoire d'Oskar Schindler, industriel nazi convaincu, qui sauvera finalement de la déportation quelques 1300 juifs en engloutissant sa fortune. Une histoire qui le bouleverse et qu'il souhaite adapter au cinéma; mais "ne se sentant pas prêt émotionnellement" -comme il le dira lui-même-, il a longtemps cherché à confier le projet de film à d'autres réalisateurs, avant de se raviser.
Quand Spielberg annonca officiellement qu’il allait réaliser un film sur la Shoah, un grand nombre de gens réagirent avec indignation. Tel le Congrès Juif Mondial, qui lui interdit carrément de tourner à Auschwitz. C’est qu’au début des années 90, l’image de Spielberg est alors trop marquée par les Blockbusters qu’il enchaîne depuis plusieurs années. Un film sur la Shoah par le réalisateur d’E.T. et d’Indiana Jones ? Impossible de le prendre au sérieux. "S’il est impossible de raconter l’Holocauste, c’eût été un péché de ne pas essayer" dira Spielberg au moment de la sortie du film sur les écrans américains en décembre 1993. Et d'ajouter : "23% des lycéens américains n’ont jamais entendu parler de l’Holocauste". En mars 1994 à sa sortie en France, le film sera au coeur d'un intense et violent débat entre intellectuels sur la représentation ou non de l'Holocauste à l'écran, mais aussi sur la Mémoire collective, la notion de témoignage et la pédagogie à l'égard des jeunes générations.
Au-delà de ces polémiques franco-françaises, finalement un peu vaines, le film a été couronné par sept oscars, dont celui du Meilleur réalisateur et du Meilleur film. Porté par l'incarnation habitée d'un formidable Liam Neeson dans le rôle-titre (et même disons-le tout net le rôle de sa vie), et soutenu notamment par l'extraordinaire composition de Ralph Fiennes, absolument terrifiant dans son rôle du commandant de camp Amon Goeth, La Liste de Schindler est le film le plus adulte et mature de Spielberg; le plus dur aussi, bien sûr, porteur d'une charge émotive à fendre les pierres en deux. Mais sans jamais tomber dans le piège de la manipulation émotionnelle. Une oeuvre qui a en tout cas permis de créer la Fondation de l'Histoire Visuelle des Survivants de la Shoah, une organisation à but non lucratif qui a pour fonction de rassembler des archives de témoignages filmés des survivants de l'Holocauste. Elle est à ce jour une des plus importantes au monde. Une portée historique et salutaire donc, pour une oeuvre immense.
Le Dernier empereur (1987)
En 1981, Bernardo Bertolucci essuie un gros échec avec son film La Tragédie d'un homme ridicule; une oeuvre qui avait pourtant valu au grand comédien Ugo Tognazzi un prix au festival Cannes. Echaudé, le cinéaste part aux Etats-Unis, où il tente dans un premier temps d'adapter La Moisson rouge, une oeuvre de Dashiel Hammett. C'est là qu'il tombe finalement sur l'autobiographie d'Aisin Gioro Puyi, monté sur le trône à l'âge de 3 ans, ultime représentant d'une dynastie régnant sur la Chine de 1644 à 1912, année où il fut renversé par un coup d'Etat faisant de la Chine une République. Et qui terminera sa vie comme simple jardinier, avant de mourir dans l'indifférence générale en 1967. Une histoire à la fois grandiose, tragique et épique.
D'une mini-série de dix heures, le projet est finalement adapté au format d'un long métrage. Première oeuvre occidentale à avoir reçu la pleine et entière collaboration des autorités chinoises depuis 1949, Le Dernier empereur aussi le premier film à avoir été tourné dans la Cité Interdite; c'est dire la portée symbolique. Porté par une sublime musique de Ryuichi Sakamoto, couronné par 9 Oscars, dont ceux des Meilleur film et Meilleur réalisateur, du César du Meilleur film étranger, 19 000 figurants et 9000 costumes, Le Dernier empereur est, encore à ce jour, une des plus grandes fresques jamais réalisées au cinéma. On peut même dire qu'après ce film, Bertolucci ne retrouva jamais plus cet état de grâce qu'il a connu, avec un triomphe pas loin d'être planétaire.
Les Dents de la mer (1975)
Dans la chaleur estivale d'une nuit d'été, des adolescents s'enivrent et s'amusent ensemble autour d'un feu de camp, sur la plage. Pendant que son petit ami, ivre mort, dort sur le sable, la jeune Chrissie décide de prendre un bain de minuit. Après tout, que peut-il arriver, si elle ne s'éloigne guère de la plage ? Le lendemain, son corps est recraché par la mer, atrocement mutilé par un requin. Un monstre aux yeux noirs et morts qui s'élève des profondeurs...
Sorti au beau milieu de la saison estivale en 1975, Les Dents de la mer ont littéralement tétanisé plus d'un spectateur sur son fauteuil, tout en déclenchant aussi un mouvement d'inquiétude dans les stations balnéaires. "Cet été, vous n'irez pas vous baigner" proclamait une des catchlines terriblement efficaces des affiches publicitaires du film... Spielberg disait avoir eu la sensation sur le tournage de pouvoir mener les futurs spectateurs à coups d'électrochocs. Un pari largement tenu, aidé par une brillante mise en scène, mais surtout épaulé par une extraordinaire bande-son, incroyablement suggestive, qui fait effectivement monter la tension chez le spectateur. A mi chemin entre le thriller et le film d'horreur, Les Dents de la mer est entré dans l'Histoire du cinéma pour avoir pulvérisé les records au Box Office, en devenant le premier à franchir la barre symbolique des 100 millions $ de recettes sur le territoire américain, et plus de 460 millions $ au total dans le monde. Une nouvelle ère s'ouvrait alors. Il faudra attendre 1977 et un certain Star Wars pour que "Bruce", le surnom affectueux donné par la production au faux requin du film, soit enfin déboulonné de son piédestal. 45 ans après sa sortie, la marque du film est toujours aussi forte et indélébile, pas même altérée par les multiples rediffusions TV.
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